EN : Belaïli en coupe arabe ou à la CAN ?

Publié le : 5 Novembre 2025

Le feuilleton Youcef Belaïli semble décidément sans fin. Après plus de 415 jours d’absence, son retour en sélection en mars dernier avait été vécu comme une réhabilitation tardive mais méritée. 

 

Vladimir Petkovic, longtemps réticent à rappeler l’enfant d’Oran, absent depuis la fin de l’ère Belmadi, avait fini par reconnaître l’évidence : le talent du joueur est unique et sa créativité indispensable. Mais huit mois plus tard, le débat refait surface, et une nouvelle polémique s’installe. À l’origine, une information pour le moins surprenante : Belaïli figurerait dans les plans élargis de Madjid Bougherra pour la Coupe arabe des nations FIFA 2025, prévue du 1er au 18 décembre au Qatar. Une compétition qui chevauche pratiquement la Coupe d’Afrique des Nations, dont le coup d’envoi sera donné trois jours plus tard, le 21 décembre au Maroc.

 

Coordination

 

Cette situation soulève bien des interrogations. Les deux sélectionneurs qui coordonnent un peu plus ces dernières semaines ont-ils réellement convenu d’un arrangement dans ce sens? Si oui, pourquoi l’équipe A acceptera-t-elle de se priver d’un joueur d’expérience, en pleine forme, avec un mental que les pressions attendues au Maroc ne risquent pas de perturber, et qui reste, par-dessus tout, le seul véritable doublon à Amoura sur le flanc gauche de l’attaque ? Difficile de comprendre cette logique sportive, à moins qu’elle n’ait rien de sportif justement.

Certes, le championnat tunisien s’apprête à s’arrêter avant la Coupe arabe des nations FIFA 2025, ce qui pourrait laisser Belaïli inactif avec l’Espérance jusqu’au début des préparatifs de la CAN, mais cet argument ne tient pas : d’autres internationaux évoluant dans les championnats arabes, Bounedjah, Atal, voire Mahrez, se trouvent dans la même situation, Petkovic envisage même de démarrer son stage plus tôt que prévu, afin de les maintenir en forme.

 

Spectre

 

Chez les plus sceptiques, la théorie du complot ressurgit : celle d’une mise à l’écart déguisée. Belaïli sera-t-il une nouvelle fois victime d’un choix d’appareil plutôt que de terrain ? D’autant plus qu’au mois d’octobre il restait l’un des rares ailiers naturels du groupe, depuis la non-convocation de Benrahma le mois dernier, et là justement, et étrangement, ce dernier vient de revenir avec Neorm sur le devant de la scène, en signant le week-end passé un doublé en championnat saoudien. Les tensions survenues en septembre entre YB10  et Benrahma jettent leur ombre sur cette affaire, leurs échanges acides sur les réseaux sociaux avaient laissé des traces, forçant Petkovic à trancher en faveur de l’enfant d’Oran. Mais ce différend interne pourrait-il aujourd’hui servir de prétexte pour éloigner définitivement Belaïli de la scène des A pour remettre sur scène celui qui est en sélection depuis 2015 ? La question mérite d’être posée.

 

Hiérarchie brouillée

 

De son côté, Madjid Bougherra prépare la défense du titre arabe avec un effectif où l’expérience primera. Les noms d’Islam Slimani, Yacine Brahimi, Adam Ounas, Abdelkader Bedrane ou encore Sofiane Bendebka figurent dans sa présélection, preuve que le sélectionneur des A’ mise sur des cadres aguerris. Bougherra semble aussi élargir sa base dans les bois : le gardien du CR Belouizdad, Farid Chaâl, est aussi dans les plans, à la suite de la défection de Mbolhi qui était lui aussi pressenti, l’ajout d’Youcef Belaïli viendrait renforcer cette logique. Mais à quel prix pour la sélection A ?

 

L’arrivée récente d’Illan Kebbal, ailier droit dans les plans restreints, ne fait qu’accroître la confusion. Bouanani peine déjà à se faire une place, entre Mahrez et Hadj-Moussa et l’option de décaler Kebbal à gauche pour seconder Amoura dans les plans pourrait être envisagée pour profiter de la forme affichée du pensionnaire du Paris FC, est-ce la raison de l’idée de rétrogradation de Belaïli en A’ ? Avec l’absence annoncée de Gouiri à la CAN, Petkovic risque de se retrouver à court d’options sur cette partie du terrain, chose qui renforce cette hypothèse. À quelques encablures d’une CAN où chaque détail comptera, cette information est venue troubler la rue algérienne. À ce stade, l’explication sportive ne convainc personne. Et le doute s’installe : Belaïli sera-t-il dans les plans du voyage en Arabie saoudite ou vers l’Egypte ? Réponse ce jeudi.

S. M. A.