Après avoir assuré sa qualification à la Ligue des champions, l’Olympique de Marseille va livrer le dernier match de la saison, samedi, en accueillant au Vélodrome le Stade Rennais.
Ayant raté la dernière sortie au Havre (1-3), Ismail Bennacer, qui se plaignait d’une blessure à l’adducteur, espère participer à cette ultime rencontre de la saison afin de faire la fête avec le public du Vélodrome. Recruté cet hiver, le poumon de l’EN ne connait pas la même réussite que son coéquipier en sélection, Amine Gouiri, qui a fait un parcours remarquable ponctué par cette qualification à la LDC. Gêné par des blessures musculaires récurrentes, Ismail Bennacer n’a pas ramené le plus escompté à l’OM alors que son prêt prend fin samedi, du côté du Vieux Port, sa reconduction dans l’effectif suscite bien des interrogations, éléments de réponse
Il bénéficie d’un gros crédit auprès de ses dirigeants
L’OM, c’est connu, reste une équipe qui connait à chaque fenêtre de transferts, de profonds remaniements dans son effectif, d’où la question si au bout de six mois lors desquels, il n’a pas été en réussite, Ismail Bennacer prolongera-t-il l’aventure au club ? D’après les bruits qui courent, il bénéficie d’un gros crédit auprès de ses dirigeants, ce détail peut jouer en sa faveur et pousser par conséquent la direction olympienne à lever l’option d’achat (12 millions + bonus), d’autant qu’un retour au Milan AC n’est plus envisageable. Comme révélé auparavant, le club lombard n’a pas apprécié la façon avec laquelle il a quitté le club (il est entré en conflit avec l’entraineur Conceicao), mais selon nos informations, même lui n’est pas chaud pour retourner à Milan à la fin de son prêt, en estimant qu’à l’OM, il retrouve un environnement qui lui plait, sans oublier que Marseille n’est qu’à quelques encablures d’Arles, la ville où réside ses parents et le reste de sa famille. Du coup, tout convergerait pour la prolongation de son contrat à l’OM.
Benatia, le grand frère
Autre argument qui plaide pour que le club sudiste lève l’option d’achat, c’est la solide amitié qui l’unit avec le directeur sportif, Medhi Benatia. D’après son proche entourage, Ismail Bennacer, avant même de le croiser à l’OM, entretenait une bonne relation avec l’ancien défenseur du Bayern Munich et de la Juventus. «Quand Isma a un problème au Maroc, il appelait toujours Benatia, et celui-ci s’est toujours montré disponible pour le lui régler», témoigne notre interlocuteur. D’ailleurs, le directeur sportif de l’OM a pesé de son poids pour le convaincre de signer au club. «En été, il a failli rejoindre l’OM mais Paulo Fonseca l’a convaincu de rester au Milan, Benatia qui a parfaitement compris sa position, promit de revenir à la charge au mercao hivernal, ce qu’il fit d’ailleurs», ajoute ce proche. Néanmoins, il ne faut pas croire que le jeune dirigeant l’a fait venir au club cet hiver, par rapport aux liens d’amitié qui les lient ! En dirigeant averti et prévoyant, il sait pertinemment qu’une fois en pleine possession de ses moyens physiques, il rendra d’énormes services à l’OM.
Son expérience en Ligue des champions
Ayant subi deux opérations chirurgicales lourdes, la première en mai 2023 au genou, et la seconde en septembre dernier au mollet, toutes les difficultés qu’il connait actuellement étaient prévisibles, afin de retrouver sa forme optimale, il promet de bosser durement durant la prochaine préparation d’intersaison. Du côté de la direction marseillaise, en particulier Roberto De Zerbi, l’entraineur, on est conscient que pour faire figure en Ligue des champions, il faudrait s’appuyer sur des joueurs de talent, mais qui ont connu surtout cette prestigieuse compétition par le passé. Avec Adrien Rabiot, l’ancien milieu de terrain d’Arsenal et Empoli a vécu ces belles soirées européennes avec le Milan AC, s’étant même mis en évidence il y a deux ans, en inscrivant un but décisif contre Naples en quarts de finale de cette compétition. Tous ces détails font que l’OM a besoin de son expérience non-négligeable lors des futures soirées européennes. Avec la nouvelle formule de la Ligue des champions, l’OM croisera au moins quatre équipes qui font partie du gratin du football européen. Pour y faire face, le vainqueur de la compétition en 1993 doit s’appuyer sur des éléments qui ont une riche expérience dans cette compétition, dont bien entendu Ismail Bennacer.
Empocher une plus-value en cas de transfert en Arabie Saoudite
Au-delà de l’aspect sportif, il y a bien entendu l’intérêt financier qui encouragerait la direction olympienne à racheter son contrat du Milan AC. Ce n’est pas un secret, Ismail Bennacer intéresse les clubs saoudiens, plus particulièrement Stefano Pioli, l’actuel coach d’Al Nassr qui apprécie ses qualités. C’est d’ailleurs sous ses ordres que Bennacer fit sa meilleure saison dans le haut niveau, c’était l’année du titre remporté en 2022 par le Milan. Le soir des adieux de Pioli à San Siro, Bennacer, très ému, écrasera des larmes. Une image qui fit le tour du monde sur les réseaux sociaux. En janvier dernier, lorsque le Milan s’est rendu en Arabie Saoudite pour disputer la Supercoupe d’Italie, Stefano Pioli est passé au stade où il a assisté à un entrainement de l’équipe. Bennacer, qui était encore au Milan, était l’un des rares joueurs à aller le saluer. Dans une vidéo, on voit le coach d’Al Nassr échanger pendant quelques minutes avec notre international. Possible que le sujet tournait autour de sa future venue au club saoudien. L’hypothèse que l’OM rachète son contrat pour le revendre, après, au club saoudien, parait plausible. Dans un milieu du football, où l’argent a pris le dessus sur le sportif, il n’est pas impossible que l’OM soit tenté de le revendre aussitôt après si jamais les Saoudiens lâchaient une grosse somme, soupçonne-t-on.
Zvonimir Boban prend sa défense
Dans un entretien accordé à Andréa Longoni, l’ancienne légende croate a pris la défense d’Ismail Bennacer, déplorant même que ce dernier serait sous-estimé. «Bennacer est un joueur extrêmement sous-estimé, et vous aussi, vous ne l’avez pas compris. Qu’est-ce que vous ne lui trouvez pas ?», dira l’ancien milieu de terrain du Milan à son interlocuteur. Quant à l’argument que les blessures à répétition serait à l’origine de sa baisse de forme, pour Boban, «c’est un argument recevable. Moi aussi, j’étais souvent blessé, d’autres joueurs aussi (…) Après une blessure, il faut du temps. On a donné à d’autres, mais lui, on l’a tout de suite mis de côté. C’est un garçon fermé, un soldat total, il ne sait pas comment communiquer». Zvonimir Boban pointe un doigt accusateur sur la direction milanaise, qui, selon lui, «l’a massacré. C’est un joueur exceptionnel, sous-coté. Ce qu’il a donné au Milan AC est exceptionnel». Lors de cet entretien, Boban révèle comment les Rossoneri l’ont recruté : «Giampaolo nous avait dit de le recruter. Je suis allé le voir de près et j’ai trouvé une déclaration de Cristiano Ronaldo (la star portugaise était à la Juventus à cette époque). ‘‘Il y a un n° 10 à Empoli que j’aime bien’’ Et en ce match incroyable, il a tout détruit seul. La Juve n’a jamais réussi à le stopper’’», se souvient-il. Et de relater une discussion qu’il a eue avec Arsène Wenger, le manager d’Arsenal «Il fallait le nettoyer, le stabiliser. On ne savait même pas se retourner. On a travaillé, il venait d’Arsenal, j’ai appelé Arsène Wenger. Il m’a dit : ‘‘Zvone, si tu pars en guerre avec quelqu’un. Prends Ismail. C’est un vrai numéro 10. Mais il a aussi gagné la CAN comme numéro 8, pas comme un 6’’. N’ayant pas digéré son départ cet hiver, Zvonimir Boban, un joueur qui a marqué, rappelons-le, l’histoire du Milan AC. avoue que «c’est un vrai talent à l’état pur. Mais aujourd’hui encore, je ne comprends pas qu’on ait pu passer à côté de ce qu’il représente réellement».
Stage de l’EN
Depuis sa blessure au mollet en septembre, lors de la dernière séance d’entrainement au CTN de Sidi Moussa avant le voyage pour Monrovia (Liberia-Algérie 0-3), une blessure qui a nécessité le passage sur le billard, Ismail Bennacer était absent en sélection nationale. A trois semaines du début du regroupement de juin, sera-t-il présent dans la liste de Vladimir Petkovic ? Sa présence n’est pas certaine, murmure-t-on dans le proche entourage de l’EN. «Petkovic le convoquera en juin, s’il a la certitude qu’il est totalement rétabli de sa blessure à l’adducteur», souffle-t-on. Avec la blessure grave contractée par Ahmed Kendouci, et la méforme de Ramiz Zerrouki, sa présence n’est pas garantie, car le coach national a surtout besoin de lui pour les matchs de septembre, néanmoins ce ne sont que des supputations, il est possible qu’il sera dans la liste de juin. Attendons alors pour mieux le voir !
M.S.
