La Commission d’homologation des stades s’est déplacée hier au stade Mouloud-Zerrouki des Eucalyptus afin d’évaluer sa conformité aux normes exigées pour accueillir des matchs officiels de Ligue 2 amateur.
Malgré les efforts fournis par les responsables de l’APC pour corriger plusieurs remarques précédemment formulées, la commission a émis de nouvelles réserves jugées irréversibles. Ces observations concernent principalement la localisation du stade dans un tissu urbain dense, l’étroitesse des accès routiers et l’absence d’un parking adapté pour les supporters et les officiels. Les services de la commune des Eucalyptus avaient pourtant entrepris des travaux significatifs pour répondre aux premières recommandations. Le stade a été équipé d’une bâche à eau afin de garantir une meilleure autonomie, et divers aménagements techniques ont été effectués pour corriger les insuffisances signalées. Cependant, les nouvelles contraintes mises en avant par la commission dépassent le champ des interventions locales. Elles relèvent plutôt de la configuration géographique et urbanistique, impossible à modifier.
Une opposition municipale marquée
Selon des sources fiables au sein de l’Assemblée populaire communale des Eucalyptus, 22 élus locaux sur 32 s’opposent à l’idée d’accueillir des clubs de la Ligue 2 amateur ou de la Ligue 1 professionnelle dans ce stade. Le principal argument avancé concerne la sécurité, jugée insuffisante compte tenu de la proximité immédiate d’habitations et de la forte densité du quartier. La crainte d’incidents liés à l’affluence massive des supporters demeure au cœur des inquiétudes des responsables locaux.
La voix des riverains, un autre obstacle
La réticence ne vient pas seulement des autorités. Les habitants des environs du stade se mobilisent également. D’après nos informations, une pétition signée par de nombreux riverains a été adressée aux instances concernées pour exprimer un refus catégorique de voir le stade accueillir des rencontres de haut niveau. Les habitants invoquent des problèmes de sécurité, de nuisances sonores et de perturbations de la circulation qui viendraient aggraver leur quotidien. Cette opposition populaire pèse lourd dans la balance et pourrait influencer toute décision finale.
Une éventuelle alternative : jouer à huis clos
Face à ces obstacles, une option reste envisagée : permettre au club de recevoir ses adversaires dans ce stade, mais sans la présence du public. Si cette solution permet de contourner les objections sécuritaires, elle apparaît cependant loin d’être satisfaisante pour les supporters. Ces derniers, piliers de l’animation des matchs, ne conçoivent pas de suivre leur équipe privée de leur soutien dans son propre fief. Le risque de tensions entre supporters et autorités n’est donc pas à écarter.
Un avenir incertain pour l’enceinte Mouloud-Zerrouki
La situation actuelle plonge le stade Mouloud-Zerrouki dans une impasse. D’un côté, l’APC a montré sa volonté de mettre l’infrastructure à niveau, de l’autre, des contraintes structurelles et sociales rendent difficile son homologation définitive. L’avenir de cette enceinte sportive reste donc flou : sera-t-elle limitée aux compétitions locales de moindre envergure, ou une solution intermédiaire pourra-t-elle émerger ? Dans tous les cas, l’exemple du stade des Eucalyptus illustre les défis complexes liés à la mise en conformité des infrastructures sportives en Algérie, où les contraintes urbanistiques, sécuritaires et sociales s’entrecroisent. Les prochains jours seront déterminants pour savoir si une issue favorable pourra être trouvée, ou si le club devra se résoudre à évoluer loin de ses bases.
F. Ch.
