Oudjani : « Montrer que l’EN A n’est pas l’arbre qui cache la forêt »

A la veille du début du CHAN-2022, le héros de la finale de la CAN-1990 s’exprime sur les chances de notre sélection dans ce tournoi continental. Il assure en outre, qu’en perspective de la candidature de notre pays pour accueillir la CAN 2025, le tournoi qui débute demain sera une autre occasion pour l’Algérie de montrer ses capacités d’organiser de grands évènements sportifs.

Entrons dans le vif du sujet, comment évaluez-vous les chances de notre sélection nationale dans le CHAN qui commence demain ?

Quand on organise une compétition chez nous, souvent on est sorti vainqueurs. Après la médaille d’or aux Jeux méditerranéens de 1975, celle des Jeux africains et la CAN-1990, j’estime qu’en jouant à domicile, notre sélection est plus motivée. Même la pression du public, on a l’impression qu’elle est toujours bonne. Le public algérien me rappelle celui de l’Amérique du Sud, il est très chaud. Cela fait beaucoup d’avantages pour notre EN dans ce CHAN. En plus, on va jouer dans un nouveau stade (Baraki). Il y a certes celui d’Oran, Constantine et Annaba. A propos de cette ville, j’en garde un bon souvenir ; c’est au stade 19-Mai-56 que j’ai marqué mon 1er but avec l’EN, c’était contre le Nigeria. Pour parler du côté organisationnel, l’Algérie va transmettre à tous les pays étrangers une belle image. Je crois fermement à la réussite de ce tournoi africain.

 

Vous n’avez pas répondu à notre question…

Mon jugement sur le niveau de notre sélection nationale des locaux ? J’ai surtout suivi ses performances qui sont globalement bonnes. Jouer le CHAN est un tout autre niveau. Nos joueurs doivent montrer leurs qualités afin de procurer la joie au public algérien qui fera, comme d’habitude, bloc derrière cette sélection. Par ailleurs, il faut que cette sélection montre à tout le monde que l’EN A n’est pas l’arbre qui cache la forêt et qu’au pays, il existe des forces vives derrière. J’ai remarqué qu’au niveau des jeunes, on ne se qualifie pas souvent aux phases finales, sauf quand c’est nous qui l’organisons ; on doit rectifier le tir à l’avenir.

 

Ce CHAN pourrait aboutir à l’attribution pour notre pays de l’organisation de la CAN-2025, c’est l’autre enjeu pour l’Algérie…

Si la CAF décide d’attribuer à l’Algérie l’organisation de la CAN 2025, ça profitera aussi à de grands joueurs comme Mahrez ou Bennacer de savourer un sacre à la maison. Ça n’a rien à voir avec les victoires hors de nos frontières. Quand vous jouez une compétition telle que la CAN chez vous, tout le peuple est derrière vous. Sincèrement, en organisant le CHAN- 2022, je trouve que c’est une bonne chose afin de véhiculer une belle image de l’Algérie à l’étranger en montrant, en outre, nos capacités dans le domaine organisationnel.

 

Il y a beaucoup d’attentes pour ce CHAN, comment l’avez géré en 1990 ?

A mon avis, ce sera plus dur pour notre sélection actuelle. Je me souviens qu’en 1990, on était enfermé à l’hôtel 5-Juillet. Maintenant avec les réseaux sociaux, il est compliqué de gérer cette pression. Mais ce sera à double tranchant. Le CHAN constitue un bon test pour l’équipe de Madjid Bougherra, car elle est appelée à justifier son rang de favori. Si nos joueurs ne sont pas tétanisés par cette pression, on a de fortes chances d’aller jusqu’au bout en remportant le trophée.

 

Avez-vous prévu de vous déplacer en Algérie ?

J’ai vu que d’anciennes gloires africaines ont été invitées. Non, je n’ai pas prévu de me déplacer en Algérie pour assister aux matchs du CHAN, cependant, je les suivrai avec mon poste de recruteur (il travaille pour les Glasgow Rangers, ndlr). Je suis obligé de les suivre, car il y aura certainement des révélations à découvrir. On reste donc à l’affût pour dénicher des pépites.

  1. S.

 

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