L'organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé les pays africains à maintenir des mesures fortes de surveillance pour lutter contre la propagation du Covid-19 sur le continent, malgré le début de levée des mesures de confinement dans certains pays, comme en Afrique du Sud.
Face au Covid-19, des nombreux pays africains ont pris des mesures de confinement partiel ou total pour arrêter la propagation du Covid-19. Dans un communiqué, l'organisation mondiale de la santé (OMS) leur a rappelé jeudi 30 avril de maintenir des mesures fortes pour lutter contre la pandémie du nouveau coronavirus. Ces mesures "ont contribué à ralentir la propagation du Covid-19, mais il demeure une menace considérable pour la santé publique", a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique dans un communiqué. "Il est important de maintenir des mesures fortes de surveillance, de détection des cas et de tests, entre autres mesures de contrôle pour mettre fin à la pandémie", ajoute le texte. "Si les gouvernements mettent brusquement fin à ces mesures, nous risquons de perdre les gains que les pays ont réalisés jusqu'à présent contre le Covid-19", estime l'OMS.
L'Afrique du Sud lève progressivement le confinement
L'Afrique du Sud a ainsi commencé vendredi 1er mai à lever progressivement le confinement imposé depuis cinq semaines à ses 57 millions d'habitants, en autorisant le lent redémarrage d'une petite partie de son économie en crise. Avec plus de 5600 cas et une centaine de morts officiellement répertoriés, le pays le plus industrialisé d'Afrique subsaharienne est aussi, de loin, le plus touché par le Covid-19. Le gouvernement comme les épidémiologistes qui le conseillent se sont félicités de l'efficacité du confinement qui, conjugué à la fermeture des frontières, a permis de contenir la propagation de la maladie. Mais dans une Afrique du Sud à l'économie en crise et profondément inégalitaire, les difficultés pour les populations les plus démunies privées de leurs petits boulots de subsistance ont contraint les autorités à entrouvrir les vannes. Le confinement "ne peut être prolongé indéfiniment", a résumé le président Cyril Ramaphosa, "les habitants doivent manger, gagner leur vie, les entreprises doivent produire et vendre […] et garder leurs employés". L'essentiel des restrictions imposées à la population demeurent, notamment pour les déplacements. Principale nouveauté, le port d'un masque est désormais obligatoire dans les lieux publics. "Revenir soudainement à la normale provoquerait une explosion [du nombre de cas]", a justifié le ministre de la Santé, Zweli Mkhize. "Le fait que nous n'ayons pas eu autant de morts qu'ailleurs dans le monde ne signifie pas que ça ne peut pas arriver en Afrique du Sud". Selon l'organisation internationale, "l'Afrique a enregistré à ce jour plus de 36.000 cas confirmés de Covid-19 et plus de 1 500 décès", et la situation est "préoccupante" dans les régions d'Afrique centrale et de l'ouest. Malgré les progrès réalisés dans le domaine du dépistage du Covid-19, les pays de la Région africaine de l'OMS effectuent en moyenne neuf tests pour 10.000 personnes. "L'OMS s'efforce d'améliorer la capacité de dépistage en envoyant une nouvelle série de kits de tests aux pays d'Afrique subsaharienne", affirme l'OMS dans son communiqué. L'Afrique reste cependant l'une des régions du monde la moins touchée par cette pandémie venue de la Chine et qui a fait des milliers de morts en occident notamment.
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Plus de 2000 nouveaux décès aux Etats-Unis
Trump menace de taxer la Chine
Le bilan de la pandémie grimpe encore outre-Atlantique. Le président américain a lié jeudi soir le coronavirus à un laboratoire chinois.
Washington (Etats-Unis), jeudi 30 avril. Donald Trump, président des Etats-Unis, menace la Chine de sanction après avoir insinué que le virus du Covid-19 se serait échappé d’un laboratoire de Wuhan.
Washington (Etats-Unis), jeudi 30 avril. Donald Trump, président des Etats-Unis, menace la Chine de sanction après avoir insinué que le virus du Covid-19 se serait échappé d’un laboratoire de Wuhan.
La Chine reste dans le viseur de Donald Trump. Ce jeudi, alors que le bilan de la pandémie de Covid-19 grimpe à près de 63 000 décès aux Etats-Unis, le président américain a menacé Pékin de sanctions financières en réponse aux erreurs, selon lui, commise par la Chine. Donald Trump a fait part de sérieux doutes quant à l'origine du nouveau coronavirus.
«Oui», a-t-il répondu lors d'une conférence de presse à la question : «Avez-vous vu jusqu'ici des choses qui vous permettent de croire sérieusement que l'Institut de virologie de Wuhan est à l'origine de la pandémie ?». «C'est quelque chose qui aurait pu être contenu à l'endroit d'origine et je pense que ça aurait pu être contenu très facilement», a ajouté Trump. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de nombreux autres acteurs lient, depuis le début de la pandémie, le Covid-19 à un marché aux animaux de Wuhan. Mais depuis une dizaine de jours, le principal laboratoire de cette ville est pointé du doigt entre réels doutes et théories complotistes. 2 053 décès supplémentaires. Interrogé sur une éventuelle mesure de rétorsion envers la Chine, Donald Trump a donc évoqué des possibles taxes ou un refus de rembourser les dettes américaines. «Je peux le faire autrement. Je peux faire la même chose mais autrement en instaurant des taxes douanières», a-t-il répondu, sur l'exemple de ce qui a déjà été fait lors du conflit commercial qui l'a opposé à Pékin.
Au cours des dernières 24 heures, les Etats-Unis ont enregistré 2053 décès supplémentaires liés au Covid-19, selon un comptage arrêté jeudi soir par l'université Johns-Hopkins. Après un bref fléchissement dimanche et lundi, cela marque une troisième journée consécutive à plus de 2000 morts et porte le bilan américain à 62.906 décès au total.
Signe toutefois que cette pandémie recule peu à peu outre-Atlantique, un navire-hôpital a quitté New York jeudi soir. Ce bateau blanc de 270 mètres de long, marqué de croix rouges et d'une capacité de 1000 lits, était entré dans le port de New York le 30 mars, envoyé par le président Donald Trump. Mais le bateau et son équipage de quelque 1200 marins ont finalement traité peu de patients : 182 au total, dont 70% étaient atteints du coronavirus.
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Bruxelles prépare un «Téléthon» mondial pour financer un vaccin
La présidente de la Commission veut lever 7,5 milliards d’euros pour financer le développement d’ici à l’automne d’un vaccin contre le Covid-19, mais aussi de traitements.
À l’origine de cette collecte de fonds mondiale, Ursula von der Leyen tente de convaincre les gouvernements, philanthropes et dirigeants d’entreprise d’y participer.
À l’origine de cette collecte de fonds mondiale, Ursula von der Leyen tente de convaincre les gouvernements, philanthropes et dirigeants d’entreprise d’y participer. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, organise lundi, à Bruxelles, une collecte de fonds mondiale pour financer la recherche d'un vaccin et de traitements contre le nouveau coronavirus. Ce « marathon en ligne » vise à lever 7,5 milliards d'euros, soit 8 milliards de dollars, de promesses et d'engagements. Les services de la responsable européenne précisent qu'il s'agira juste d'un «coup d'envoi», mais que «beaucoup plus d'argent sera nécessaire». Gouvernements, philanthropes, dirigeants d'entreprises et célébrités sont appelés à y participer. La présidente de la Commission multiplie les appels pour tenter de les convaincre que, face à cette pandémie, l'union fait la force. «Elle passe beaucoup de temps au téléphone», assurent ses collaborateurs.
Un vaccin pour l'automne
«Vaincre le coronavirus exige une réponse mondiale et des actions soutenues sur de nombreux fronts», explique Ursula von der Leyen. «Nous devons développer un vaccin, le produire et le déployer dans tous les coins du monde. Et nous devons le rendre disponible à des prix abordables», plaide-t-elle. Elle soutient qu'un vaccin est «notre meilleure chance collective de vaincre le virus» et souhaite qu'il soit mis au point pour l'automne. Sur les 7,5 milliards d'euros escomptés, 4 milliards sont destinés au développement d'un vaccin, 2 aux traitements et 1,5 à la fabrication de tests, indique la Commission. «Il faut éviter la fragmentation des efforts», soutiennent ses collaborateurs. «Un seul objectif, un seul toit» : voilà ce que nous défendons, ajoutent-ils. Car une course mondiale s'est engagée pour développer un vaccin. Les intérêts en jeu sont énormes et les géants de l'industrie pharmaceutique sont déjà en lice.
L'appui de Bill Gates mais pas de Donald Trump
Ursula von der Leyen s'appuie sur la fondation de Bill et Melinda Gates, qui va jouer un rôle important dans cette levée de fonds. Le milliardaire et philanthrope américain plaide pour une mobilisation générale des soignants, des chercheurs et des gouvernants. Le dialogue est beaucoup moins évident avec Donald Trump. «Nous avons de bonnes discussions avec la Maison Blanche, mais ils ne sont pas à bord», admet un responsable européen.
Les financements se dispersent - la Commission a engagé des centaines de millions d'euros dans la recherche - et la compétition s'annonce rude. Un labo chinois promet 100 millions de doses d'un vaccin pour la fin de l'année. Au Royaume-Uni, l'université d'Oxford a lancé des tests sur des humains et promet un vaccin d'ici à septembre. Et puis, plus brutalement, les Etats-Unis ont aussi tenté de racheter CureVac, une société bio pharmaceutique allemande bénéficiant de financements européens, après l'annonce qu'elle travaillait à « une technologie prometteuse pour développer un vaccin contre le coronavirus». Pour une solution européenne, le temps presse.
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Irlande : les écoles rouvriront en septembre
Les écoles ne rouvriront pas avant la rentrée de septembre en Irlande, a indiqué vendredi le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, annonçant une prolongation jusqu'au 18 mai du confinement du pays pour freiner la propagation du coronavirus.