- La Sonatrach n’a pas, en fin de compte, pris la totalité des actions, puisqu’il reste encore 22,5% d’actions. Est-ce que la Sonatrach compte racheter les actions restantes ?
- Comme tout le monde le sait, il y a eu 9 actionnaires qui ont accepté de vendre leurs actions et, donc, ils ont signé l’acte de cession de leurs actions au profit de la Sonatrach qui est devenue actionnaire majoritaire de la SSPA/MCA avec 77,5%. Il reste les actions de M. Longar et de M. Gaceb sans oublier les 10% du CSA. On va augmenter le capital et ces actionnaires qui ont des droits ont aussi des devoirs et donc devront suivre la cadence. En augmentant le capital, on va créer d’autres actions et ces actionnaires devront contribuer aux finances.
- Sinon, ils seront contraints de revendre leurs actions, n’est-ce pas ?
- Pas forcément, mais ils perdront leur siège dans le conseil d’administration. On ne va pas les obliger à vendre.
- En créant d’autres actions, est-ce que vous allez les vendre à des investisseurs ou des supporters ?
- Non, seule la Sonatrach serait actionnaire avec le CSA, Kamel Longar et Gaceb. Il n’y aura pas d’autres actionnaires avec nous.
- Le 14 janvier dernier, il y a eu l’assemblée générale des actionnaires qui ont élu les membres du CA. Peut-on connaître ses membres ?
- Le conseil d’administration est composé de sept personnes. Il y a six cadres de la Sonatrach, plus M. Kamel Longar. Car, dans les statuts, celui qui a 10% ou plus d’actions a un siège dans le CA. Et donc, comme Longar a 10%, il aura son siège. Pour ce qui est de M. Gaceb, il en a 2,5%, il ne fera pas partie. Et il y aura un siège pour le représentant du CSA.
- On comprend par là que Longar restera dans le conseil…
- Kamel Loungar fera partie du conseil d’administration, car, comme je l’ai expliqué, le fait qu’il détienne 10% des actions lui donne le droit d’avoir un siège. Le CSA aussi aura un siège dans la mesure où il a lui aussi 10% des actions.
- Justement, en parlant du CSA, il y a un litige entre Brahmia et Ghrib et c’est au niveau de la justice. Est-ce que la Sonatrach attendra le verdict pour parler avec le CSA ?
- Effectivement, on attendra le verdict. Ce qu’il faut savoir, et j’insiste sur ce point, il n’y a aucun conflit entre la SSPA et le CSA. Certes, le représentant du CSA n’a pas pris part à l’assemblée générale des actionnaires de la SSA, car nos juristes nous ont conseillé d’attendre les conclusions de la justice. Et je tiens à souligner aussi que le fait de ne pas inviter le CSA à l’AG n’avait pas pour but de froisser des gens, mais l’objectif, c’est l’équipe. Ce qu’il faut savoir, c’est que les décisions du CA ne sont pas irréversibles, mais on est ouverts aux idées. Une personne qui a 2,5% d’actions nous a fait des remarques et on était très attentifs, car on a besoin d’hommes de terrain pour réussir dans notre quête.
- Pourtant, Brahmia a l’agrément qui montre que c’est lui le président légitime du CSA…
- Vous me donnez l’occasion d’éclairer les choses. Quand le CSA a été sollicité, il avait présenté un récépissé et non pas un agrément, car, à cette époque-là, il ne l’avait pas encore obtenu. Mais une fois que la justice se prononcera sur ce cas, le CSA intégrera le conseil d’administration sans le moindre problème.
- Peut-on connaître les noms des nouveaux membres qui constituent le nouveau CA…
- Le plus important, c’est que nous avons des priorités à régler, telles que la régularisation des joueurs, du staff technique et tout ce qui reste. Pour ce qui est des membres du nouveau conseil, ils sont tous issus de la Sonatrach. Quant à leurs noms, je n’ai pas la liste. Ce n’est pas vraiment important, l’essentiel c’est le travail et non pas l’identité de la personne.
- Tout le monde veut connaître l’avenir de Ghrib au Mouloudia d’Alger…
- Omar Ghrib est une ressource du club. Quand on a repris la SSPA, il était le seul dirigeant à faire de son mieux pour gérer l’équipe. Avec peu de moyens, il a tenu bon. C’est l’homme de terrain et on se doit de lui rendre un grand hommage pour tous les efforts qu’il a faits. Et qu’il continue à faire. Donc, Ghrib restera au Mouloudia d’Alger. Pour résumer, à lui le terrain et à moi la stratégie.
- Et en ce qui concerne l’actuel chargé de sponsoring et de marketing du MCA, Rafik Hadj Ahmed…
- Si c’est un salarié du Mouloudia d’Alger, il le restera. On ne va pas chasser les gens, mais tout mettre en œuvre pour remettre le MCA à sa vraie place.
- Avant la constitution du CA, plusieurs noms ont été évoqués, comme Tafet, Amrous et Aouf qui allaient faire partie du nouveau CA, quel avenir pour ses ex-actionnaires ?
- Ils ont vendu leurs actions et ont démissionné de fait. Je leur rends hommage pour tout ce qu’ils ont fait et ont vendu leurs actions pour l’intérêt suprême du Mouloudia d’Alger et c’est tout à leur honneur. Mais il n’a jamais été question qu’ils fassent partie du nouveau CA.
- Le nom de Bachi a circulé aussi…
- Le PDG de la Sonatrach, M. Zerguine, a voulu ouvrir le CA à la famille mouloudéenne, mais les conditions ne sont pas réunies. Quand elles le seront, on en reparlera.
- Quel sera le rôle du directeur exécutif des finances de la Sonatrach, Bedja, dans la SSPA/MCA ?
- C’est le représentant de l’actionnaire majoritaire. Il représente les 77,5% des actions de la SSPA/MCA.
- Le PDG Zerguine avait dit que la Sonatrach prendra la totalité du Mouloudia d’Alger, faisant allusion au CSA et à la SSPA. Il s’est dit qu’une fusion entre le GSP et le MCA allait avoir lieu…
- Pour le moment, il n’y aura rien. Il faut compter d’ici deux à trois ans, pour voir. On va se concentrer sur la section foot, après on verra les autres sections. On préfère aller doucement, mais sûrement.
- Parlons maintenant, si vous le permettez, de la régularisation des joueurs ?
- Ce qu’il faut savoir, c’est que les arriérées des joueurs vont être réglés. On va améliorer la gouvernance. On a ouvert des comptes à tous les joueurs pour que les salaires soient versés du compte de la SSPA au compte du joueur.
- Et donc, pas de révision de salaire comme il s’est dit ?
- Pour le moment, non. On respectera le contrat de chaque élément. Mais à la fin des contrats, on va négocier et on verra. Pour ce qui est des arriérées des anciens joueurs et entraîneurs, je dirais qu’on les étudiera au cas par cas. On va confier ses dossiers à un cabinet d’expertise et d’audit externe pour les étudier et on réglera tout ce qui est à payer.
- Il se dit que les joueurs font une grosse pression pour toucher leur dû, car vous leur avez promis de les payer fin janvier…
- Non, ce n’est pas vrai. Il n’y a aucune pression par les joueurs. Ils ont confiance et savent qu’ils seront payés. Et je vous le dis à vous, c’est au mois de février que les joueurs toucheront leur argent. Je tiens vraiment à les rassurer que le mois prochain, ils seront régularisés.
- En parlant argent, on aimerait savoir s’il y aurait des primes spéciales pour motiver les joueurs à se donner encore plus ?
- Avant, il faut savoir qu’on n’a reçu aucune revendication des joueurs pour toucher des primes. Qui dit bonus, dit malus. Si on donne une prime quand on gagne, on enlèvera de l’argent quand on perd à domicile, comme ce fut le cas contre le WAT. Cet argent enlevé sur les primes, pas sur les salaires, il faut le noter.
- Par exemple, si la prime de la victoire est de 10 millions, le MCA, qui a perdu contre le WAT et battu l’ASO, touchera la moitié de la prime…
- C’est un exemple, mais pour le moment, on n’a pas encore décidé de la somme exacte, mais on le fera prochainement.
- Quel serait l’avenir des sponsors actuels du club, seront-ils maintenus ?
- Bien sûr que oui. Chaque partie qui aide le Mouloudia financièrement sera retenue. Je parle de Djezzy et de Joma et de tous les sponsors actuels du Mouloudia d’Alger.
- Tout le monde sait que les années passées, le MCA ne payait pas ses impôts, qu’en était-il ?
- Vous me donnez l’occasion de m’exprimer sur ce point. On espère qu’il y ait une exonération fiscale totale des taxes. (Si le président Amrouche demande l’exonération fiscale, c’est parce que c’est une mesure qui vise à alléger l’impôt d’un contribuable. Elle est à différencier de la réduction qui oblige toujours de payer, mais avec une somme réduite après un calcul. L’exonération est, en fait, une mesure de justice sociale admise surtout à l’égard d’une entreprise qui veut hisser le foot national.)
- Le nom de Saâdane a été annoncé comme DTS du Mouloudia. Est-ce qu’il y a eu des pourparlers avec l’ancien sélectionneur algérien pour le projet sportif ?
- Non, on ne l’a pas contacté. Le Mouloudia d’Alger s’honorerait d’avoir un DTS comme Saâdane, mais il n’y a eu aucun contact. Je ne sais pas qui a annoncé cette information, mais ce qui est certain, je n’ai aucunement contacté Rabah Saâdane.
- Les supporters veulent voir Nouzaret qui a laissé de très bons souvenirs…
- On va se procurer son CV et voir après. S’il correspond à nos attentes, on le recrutera, mais, pour l’instant, il faut savoir qu’on est fraîchement installé et, donc, on attaquera les différents dossiers progressivement.
- Mais un DTS est dans vos projets, n’est-ce pas ?
- Il y a eu des propositions concernant l’entraîneur Ibrir, dont on m’a dit beaucoup de bien du travail qu’il a fait avec les catégories jeunes de l’équipe nationale. Il est à l’étranger actuellement. Ce qui est certain, on espère avoir un technicien algérien, mais dans le cas où cela ne serait pas possible, on pourrait opter pour la piste étrangère. Peut-être qu’on fera un appel à candidature comme la FAF avant d’engager le sélectionneur de l’EN, mais on donnera la priorité à l’entraîneur national. Ce qui est certain, on va mettre une grande direction technique pour la formation. Si l’équipe fanion est la prunelle du premier œil, les catégories jeunes sont la prunelle du second œil. D’ailleurs, j’ai reçu les cadres des jeunes qui on tenu à venir me voir et ça ma fait très plaisir.
- Avant, il faut réunir la famille mouloudéenne dont les catégories ne jouent sur le même stade, non ?
- On n’accepte pas que le Mouloudia d’Alger soit écartelé. Les U21 reçoivent à Zéralda, d’autres jeunes à Baba Hacen et les moins jeunes à El-Biar. Et les entraînements se passent à Ferhani. En parlant de ce stade, on espère qu’il reviendra à son propriétaire, le Mouloudia d’Alger, le plus tôt possible.
- Le Mouloudia reçoit au 5-Juillet et continuera à recevoir dans ce stade jusqu’à ce qu’il ait son propre terrain…
- Effectivement, le Mouloudia restera au stade du 5-Juillet. Nous allons prendre attache avec la direction de l’OCO pour prolonger le bail et s’assurer aussi que les catégories jeunes bénéficient des infrastructures de cette enceinte sportive afin de regrouper la famille mouloudéenne.
- Vous avez évoqué une seconde étoile africaine avant 2021…
- Effectivement, notre vœu et notre objectif, c’est d’ajouter une seconde étoile africaine. Pour ce faire, on doit construire notre centre de formation. On attend d’avoir entre les mains les actes du lot de terrain de Zéralda pour attaquer le travail. Car on va se baser sur la formation, sans laisser tomber l’équipe fanion. Il faut l’outil de travail pour permettre à l’équipe de travailler. Pour le moment, un stade ne se construit pas du jour au lendemain, mais, en attendant, on va revoir le contrat avec l’OCO et tenter de louer, en plus du stade du 5-Juillet, les terrains qui l’entourent afin de réunir tous les Mouloudéens.
- Qu’en sera-t-il de siège actuel du MCA qui est la villa de Chéraga ?
- Avant toute chose, il faut savoir que la villa devra revenir à celui qui à son nom dans l’acte de propriété. Moi, je sais que la villa appartient à l’équipe et donc on va faire des travaux de rénovations. Au sous-sol, on fera une salle de musculation et pour la récupération aussi. En résumé, on fera de la villa de Chéraga une guesthouse (maison d’hôtes).
- Et en ce qui concerne son nouveau siège ?
- Pour le moment, ça sera ici à El-Achour, jusqu’à qu’on achète un immeuble propre au MCA. Il y a une autre option, celle de construire le siège à côté du centre de formation, étant donné qu’on va bénéficier d’un terrain de 3 hectares.
- Rien n’a été mis à l’index, tout a été bien étudié, n’est-ce pas ?
- Sonatrach compte réaliser un grand projet sportif au Mouloudia d’Alger. Un grand projet sportif va avec une grande barre technique. On va engager avant la fin de la saison un DTS. Dans notre réunion de mardi prochain, qui sera la 1re du nouveau CA, on discutera de tous ces points.
- On sait que M. Amrouche est quelqu’un qui prône la stabilité. Est-ce que vous allez prolonger le contrat de Menad ?
- Effectivement, je suis quelqu’un qui prône la stabilité. Ce n’est pas après une défaite que je songerais à remercier un entraîneur. Voyez le cas de l’EN, on a perdu deux matches et le sélectionneur a été reconduit dans ses fonctions. Car il n’y a pas mieux que la stabilité. Maintenant, on va attendre la fin de saison pour rencontrer Djamel Menad et s’il y a possibilité de prolonger son contrat, on le fera sans problème. Mais il faut savoir que la vie d’un coach à la tête de la barre technique dépend des résultats, alors on verra d’ici la fin de la saison.
- Donc, le MCA ne revivra pas le scénario de ce début de saison où il a dû se séparer de deux coaches, à savoir Liewig et Rabier ?
- Désormais, au Mouloudia, les limogeages après une défaite ne se feront plus, car cela ne fera en aucun cas les affaires du club.
- Le Mouloudia d’Alger à l’ère de Sonatrach passait ses stages d’intersaison en ex-RDA où en Pologne. Est-ce que le lieu changera cet été ?
- Effectivement, avant le Mouloudia d’Alger passait son stage de préparation en ex-RDA où en Pologne. L’été dernier, c’est en Pologne que l’équipe est allée travailler. Cette fois-ci, on ne sait pas encore, mais on fera en sorte que les meilleures conditions soient réunies pour que l’équipe se prépare comme il se doit.
- Sonatrach a pris sous son aile le MCA, la JSS, le MC0 et le CSC, ce qui a fait couler beaucoup d’encre sur le conflit d’intérêts. On aimerait avoir votre avis sur ce point ?
- Si Sonatrach a fait son retour dans le sport national, c’est pour contribuer à son renouveau et rien d’autre. Il faut savoir que Sonatrach a fait son retour au MCA et que les clubs cités ont été repris par des filiales de Sonatrach. Des filiales autonomes et indépendantes, donc, il n’y a aucun conflit d’intérêts.
- Vous étiez présent lors du match contre l’USMA, est-ce que vous allez assister à tous les matches ?
- Mon souhait fort, c’est d’assister à tous les matches du Mouloudia d’Alger et ce n’est pas seulement l’équipe fanion, mais toutes les catégories.
- Est-ce que dans vos projets, il y aura le dossier du comité de supporters, surtout que, aujourd’hui, il y en a deux. Un présidé par Djebaïli et le second par Boukadoum ?
- Les supporters doivent s’organiser librement. On souhaiterait bien sûr que les comités encadrent les supporters à domicile et à l’extérieur.
- Un mot pour le public…
- Etre toujours derrière son équipe. Quand il y a des faux pas, il faudra soutenir les joueurs pour surmonter les échecs. En ce qui nous concerne, on va mettre tout en œuvre pour réunir et les moyens de récupération et les moyens de préparation, enfin tout pour assurer le bon fonctionnement.
- Un autre pour les joueurs…
- Vous avez dédié la victoire contre l’USMA à votre entraîneur Menad, je veux que vous me dédier la victoire contre l’ASO.
- M. Amrouche, vous êtes Barca ou Real ?
- Bien sûr, Real.
M. A. Z.
- «Longar fait partie du nouveau CA de 7 membres»
- «Ghrib restera avec nous, c’est une ressource du club»
- «Bedja est le représentant des 77,5% au MCA»
- «On attendra le verdict de la justice concernant le CSA»
- «On négociera le renouvellement des contrats»
- «On espère garder Menad»
Bio
Nom : Amrouche
Prénom : Hocine, connu par le prénom de Kamel
Age : 66 ans
Lieu de naissance : El-Kseur (vallée de la Soummam), Béjaïa.
1978 : directeur général de la raffinerie d’Alger.
81-84 : conseiller du PDG de la Sonatrach et dirigeant de la MPA.
Durant 14 ans : directeur général de l’énergie (siège à Skikda) et dirigeant de football à la JSMS.
Depuis le 14 janvier 2013 : président du conseil d’administration de la SSPA/MCA.
Il refuse de se faire prendre en photo
A la fin de l’entrevue avec le président du CA, on a demandé à Kamel Amrouche de le prendre en photo, mais il a refusé et nous a promis que ce n’est que partie remise.