Il vient de se livrer longuement à l’AFP avant le grand choc contre le Nigeria. - “Je suis content, parce que pour moi, participer à cette finale était l’objectif. En prenant ce carton rouge, j’étais déçu, parce que c’était comme un rêve que je n’allais pas pouvoir réaliser. Participer à une finale de Coupe d’Afrique, c’est le rêve de tout gamin africain qui aime le football. Je suis très content de pouvoir participer. On m’a dit que l’arbitre avait reconnu son erreur, et que normalement ça allait être bon pour moi, mais ce n’était pas officiel. “Après l’expulsion, sur le coup, j’étais choqué. Même s’il y avait 1-1, dans ma tête, je pensais qu’on allait se qualifier en finale et que je n’allais pas pouvoir participer. Sur le coup, j’étais vraiment touché, et je n’ai pas pu me retenir. Maintenant, je suis content de rire et de pouvoir réintégrer le groupe pour cette finale.” Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu, au Burkina et à l’extérieur, mes coéquipiers à Rennes, et même d’anciens coéquipiers, comme Vincent Kompany qui a envoyé un message sur Twitter qui me soutenait. Ça montre qu’il y a beaucoup de gens qui suivent la CAN, c’est intéressant.»
Put heureux de le récupérer
Le sélectionneur belge du Burkina Faso, Paul Put est soulagé. La Confédération africaine a “retiré son carton rouge injustifié” attribué par l’arbitre tunisien en demi-finale à l’attaquant Jonathan Pitroipa. Il pourra donc jouer la grande finale de la CAN contre le Nigeria.
Paul Put a confié : «C’est une bonne nouvelle pour le Burkina, pour l’équipe et surtout pour Jonathan parce que c’est un joueur qui ne mérite pas d’être suspendu. C’est quelqu’un qui fait le spectacle sur le terrain et les supporteurs viennent voir des joueurs comme ça. Donc nous sommes très contents et très heureux que la CAF ait pris une décision correcte. Cela veut dire que ce sont des gens professionnels, donc félicitations aussi à la CAF.»
Comment Blaise Compaoré a manœuvré
C’est vendredi 8 février 2013 que la Commission de discipline de la CAF a siégé sur le carton de rouge de Jonathan Pitroïpa. Mais, déjà à la veille (le jeudi 7 février), le Président du Burkina Faso avait annoncé que l’attaquant des Etalons jouera la finale de la CAN 2013 et que le carton rouge écopé en demi-finale face aux Black Stars du Ghana a été annulé. Cette sortie ne peut pas être ignorée, surtout venant d’un chef d’Etat. Tout porte à croire que Blaise Compaoré est monté au créneau et qu’il a eu des assurances sur l’annulation du carton rouge du joueur de Rennes (France). Sinon avec son rang de Président de la République, il ne pouvait pas prendre le risque (sans assurance) d’écrire sur sa page Facebook que la suspension d’un joueur, fut-il son compatriote, a été annulée. Au risque de se discréditer. Pour des observateurs, si Blaise Compaoré a fait cette sortie, c’est bien parce qu’il a manœuvré au niveau de la CAF pour que la décision soit revue. Et le Président du Burkina Faso, toujours selon ces observateurs, a eu la primeur de l’information, avant le communiquer officiel, que Jonathan Pitroipa jouera la première finale des Etalons à une Coupe d’Afrique des nations.
Ce que dit l’article 11 du code de discipline de la CAF
Article 11 : compétences particulières
Le jury disciplinaire est compétent pour
• sanctionner les faits qui auraient et n’auraient pas échappé aux officiels du match ;
• sanctionner les infractions qui se sont produites avant, pendant, ou après l’établissement du calendrier ;
• rectifier les erreurs manifestes dans les décisions disciplinaires consécutives aux rapports des arbitres ;
• prolonger la durée de la suspension automatique résultant d’une expulsion ;
• prononcer des sanctions additionnelles en plus de celles prononcées par l’arbitre, par exemple une amende.
Ces sanctions peuvent être prises à la suite du visionnage des cassettes de matches.
Bell : «Personne n’a le pouvoir d’annuler le carton donné par un arbitre»
\"Ce serait un précédent dangereux, si ce carton rouge était annulé. Personne n’à le pouvoir d\'annuler le carton donné par un arbitre au cours d\'un match, même si ce dernier s\'est trompé dans sa décision. Abedi Pélé en 1992 en demi-finale, a eu un carton rouge absolument immérité et il n’a pas joué la finale tout le monde l’a vu (…) Plus grave encore Laurent Blanc en 1998 est exclu sur une simulation de son adversaire. La FIFA n’a pas pu revenir sur cette décision et Laurent Blanc, n’a pas joué la finale. Je ne crois pas du tout que la CAF soit amené à poser un précédent. Non seulement ce carton ne semblait pas mérité mais le Burkina Faso aurait pu avoir un pénalty. Laissons nos sentiments de côté et restons sportifs et appliquons les règlements et tout ira bien », a déclaré l’ancien gardien de but des Lions Indomptables du Cameroun.
Leur pronostic pour la finale
Abdeslam Ouaddou (ancien international marocain)
«Victoire du Nigeria 1-0»
«C’est une finale inattendue, qui s’annonce serrée. Je mise sur le Nigeria, ou Stephen Keshi a apporté du sang neuf à son équipe. Il s’en dégage un certain enthousiasme, une vraie joie de jouer. L’effectif est jeune, et on sent que les joueurs prennent du plaisir sur le terrain. Le Burkina Faso a déjà réussi sa CAN en parvenant en finale, et il aura moins la pression que les Nigérians. Mais les absences d’Alain Traoré et de Jonathan Pitroipa risquent d’être difficiles à surmonter.»
Patrice Neveu (sélectionneur de la Mauritanie)
«Victoire du Burkina Faso aux tab»
«J’ai envie de voir le Burkina Faso s’imposer, et il en est capable, malgré les absences de certains joueurs. C’est une équipe bien organisée, solide, avec Kaboré qui fait une très belle compétition. Le Nigeria lui est peut-être supérieur, mais lors du match du premier tour (1-1, le 21 janvier), cela ne s’était pas vu. Je m’attends à un match serré, peut-être pas très ouvert, et qui devrait aller assez loin dans le temps. Les Burkinabés ont une prolongation de plus dans les jambes, mais ils sont prêts à se surpasser. »
Romarin Billong (ancien international camerounais)
«Victoire du Nigeria 3-1»
«Je ne suis pas surpris de voir le Nigeria en finale, car j’en avais parlé lors d’une émission pendant la première semaine du tournoi. En Afrique, les Super Eagles n’ont peur de personne, sauf du Cameroun ! C’est un pays qui a une culture du haut niveau et de la gagne. L’équipe actuelle allie puissance et vitesse, ce qui n’a par exemple pas été le cas d’autres équipes, notamment celles du Maghreb. Obi Mikel régule très bien le jeu, en perdant un minimum de ballons. Le Burkina Faso n’est pas là par hasard, et il a démontré d’intéressantes qualités offensives et collectives. Mais défensivement, c’est assez moyen.»
Lamine N’Diaye (ent. sénégalais du TP Mazembe)
«Victoire du Burkina Faso aux tab»
«Ce sera ouvert, et je pense que les Burkinabés, malgré les absences de Traoré et Pitroipa, peuvent l’emporter. Leur collectif est homogène, et en dépit des efforts demandés par leur prolongation face au Ghana, le fait d’avoir atteint la finale et de pouvoir être champions d’Afrique pour la première fois de leur histoire va atténuer la fatigue. J’ai aussi apprécié la qualité du jeu offensif nigérian, et certaines de ses individualités. Mais ma faveur va aux Étalons.»
Pierre Lechantre (ancien sélectionneur du Cameroun et du Mali)
«Victoire du Nigeria 2-0»
«Sans hésiter ou presque, je vote Nigeria ! C’est vraiment mon favori, et ce qu’il a montré contre le Mali (4-1) en demi-finale conforte mon raisonnement. Retrouver ces deux équipes répond à une certaine logique, puisqu’elles font partie des deux plus offensives de cette CAN assez frileuse. Le Nigeria est plus fort collectivement, et il a peu de points faibles. Il se dégage une vraie qualité technique et athlétique, et il y a un fond de jeu. Le Burkina Faso a tendance à jouer davantage sur ses individualités.»