Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas lorsque Vahid a donné de bonnes raisons au président de la FAF de le limoger, après l’échec en Coupe d’Afrique, ou au lendemain des déclarations fracassantes du Bosnien contre la CAF et la FIFA par exemple…?

La réponse à ces questions éclairera l’opinion publique sur les raisons exactes de ce conflit. Le bras de fer, ou la guerre froide, qui a éclaté entre le coach national, Vahid Halilhodzic, et le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, au lendemain du tirage au sors de la Coupe du monde cache des secrets qui pourraient nuire à des personnes influentes qui perdraient beaucoup si le coach était maintenu à son poste et qu’il garderait de plus le même pouvoir et les mêmes prérogatives.

 

L’annulation du match du Portugal a dérangé pas mal de gens…

Raouraoua et Vahid n’ont pas toujours été d’accord. Mais jusque-là, les deux hommes ont toujours réussi à trouver un compromis qui arrangeait tout le monde. Les choses suivaient leur cours normal et devant la presse, le boss a toujours soutenu son coach, comme par exemple lorsque Vahid avait décidé d’écarter Ziani, ou quand le coach s’était opposé au retour de Matmour et Belhadj et même après l’échec en Coupe d’Afrique. C’est pour dire que le pourrissement des relations entre le coach et le président n’a jamais atteint un tel degré, d’où justement l’interrogation sur la vraie raison de ce conflit. Parce que l’affrontement entre les deux hommes n’a eu lieu qu’après le tirage au sort de la Coupe du monde, on a commencé à creuser depuis et le seul différend apparent qui vaut la peine et qui pourrait expliquer tout cela est l’annulation du match amical face au Portugal. Pourquoi est-ce si important ? Et bien parce que cette décision a dérangé des gens influents qui avaient beaucoup à perdre à voir le coach se mettre entre eux et la raison de leur présence à la FAF et en équipe nationale. Le président Raouraoua, en réponse à une question relative à cette joute amicale dira : «…Le Portugal avait exigé 1M€ pour sa venue en Algérie…Mais nous avons réussi à tomber d’accord sur un match à Genève…nous aurions même pu avoir droit à une indemnisation si Vahid n’avait pas refusé de jouer en Suisse…Après le coach a changé d’avis mais c’était trop tard…» Par son refus d’affronter le Portugal en Suisse, Vahid a fait perdre de l’argent à la FAF et aux organisateurs de ce match amical aussi. Serait-ce la raison de cet acharnement ? Y a-t-il eu manipulation ou «mercantilisation» de certaines parties pour qu’elles se retournent ainsi contre Coach Vahid ? Possible, très envisageable même. De toute façon, séparer les deux sujets est illogique. Le timing colle parfaitement, on a le meilleur des mobiles qui est l’argent et les intérêts, l’arme du crime est cette campagne de dénigrement  lancée depuis un mois contre Vahid. Les dommages collatéraux sont : le public algérien, les joueurs, l’équipe nationale.

 

La gestion de l’effectif, sa façon de communiquer, ses attaques contre la CAF et la FIFA ne sont pas en reste

L’annulation du match amical contre le Portugal est certes la raison principale, l’accélérateur, mais ce n’est pas la seule raison de ce conflit. La mèche a été allumée bien avant notre qualification en Coupe du monde. Plus exactement lorsque Vahid Halilhodzic a décidé de mettre à l’écart certains joueurs que Raouraoua a eu un mal  fou à convaincre de venir jouer pour l’Algérie. La mise à l’écart de Boudebouz, la non-convocation de Belfodil pour un match important, la marginalisation de Ghoulam et surtout la mise sur le banc des remplaçants d’un joueur comme Taïder face au Burkina Faso étaient des décisions que Raouraoua n’approuvait pas du tout. Mais la tension a baissé après la qualification. Les choses se sont apaisées entre les deux hommes au point où tout le monde avait cru que la hache de guerre était enterrée à jamais. Même les attaques d’Halilhodzic contre la FIFA et la CAF et les menaces de ces deux instances dont Raouraoua est membre influent n’ont pas réussi à séparer les deux hommes. Les dires du boss du football en Algérie sont témoins du soutien du président à son coach. «Vahid a un problème de communication, mais il n’a jamais été irrespectueux envers moi, la FAF, la CAF ou la FIFA, c’est juste qu’il ne sait pas s’exprimer en langue française…», le défendait-il. Ceci dit, le match du Portugal était la goutte qui a fait déborder le vase. Le point de non retour.  

A. B.      

       

 

 

Le successeur de Vahid après le Mondial sera connu en février

 

Nous avons appris de sources sûres que Mohamed Raouraoua, président de la FAF, a décidé de manière officielle de désigner un entraîneur, autre que Vahid Halilhodzic, pour mener la sélection lors des éliminatoires de la CAN 2015 qui aura lieu au Maroc. L’annonce de la nouvelle devrait être faite au mois de février prochain, soit à la fin de l’ultimatum que Raouraoua dit avoir fixé à son coach.

 

Vahid ayant refusé de prolonger son contrat dès ce mois de janvier et préférant attendre de voir comment les choses évolueront avant et lors du Mondial pour trancher la question, le boss de la FAF qui veut faire comme le Bayern Munich qui a fait signer Guardiola à 6 mois de la fin de saison est en train d’étudier les CV de plusieurs techniciens de renom pour la succession du Bosnien. «Le Bayern a désigné Guardiola alors qu’un coach était engagé sur trois fronts. Cela n’a pas empêché ce dernier de tout gagner», justifiait Raouraoua au Forum de DzaïrTV .

 

Trapatoni, un nom parmi d’autres

Pour ce qui est de l’identité de celui qui remplacera Vahid, notre source a tenu à nous dire que Giovani Trapatoni n’est qu’un nom parmi d’autres. «Giovani Trapatoni est certes sur la liste des entraîneurs susceptibles de succéder à Vahid, mais il y a au moins 5 autres entraîneurs capables eux aussi d’occuper le poste», précise-t-il. Selon nos informations, les noms de Lippi, Renard, Troussier et Gourcuff font partie de la short-list de Mohamed Raouraoua.

 

Se qualifier pour le second tour serait seulement un accord verbal

Par ailleurs, et en ce qui concerne le contrat de Vahid, notre interlocuteur nous fera part d’une confidence qui va à l’encontre de ce que disait Raouraoua au Forum de Dzaïr TV. «Il n’est inscrit nulle part dans le contrat de Vahid qu’il doit se qualifier pour le second tour. L’objectif était de jouer la Coupe du monde. La qualification pour le second tour est un objectif que Raouraoua a fixé à Vahid verbalement sans que ce dernier signe sur ça», dira notre source. On rappelle que Raouraoua a dit à propos de ce sujet : «Il est inscrit noir sur blanc sur le contrat de Vahid qu’il devra passer au second tour. Il a signé pour ça».  

A. B.