Mekkaoui : «Je veux la coupe avec la JSK»

Rester dix minutes avec Mekkaoui ou bien siroter un petit café avec lui est un vrai moment de plaisir. Il a toujours des choses à dire, des confidences à faire, des blagues à raconter… Samedi dernier, le latéral gauche des Jaune et Vert n’était pas concerné par la séance d’entraînement de l’après-midi, car il portait un plâtre à la main droite. On l’a rencontré à la réception de l’hôtel el Mouradi pour partager avec lui un moment de discussion ; il n’a pas hésité à revenir en arrière, au début de sa carrière, et à faire des révélations. De notre côté, on lui a demandé de reprendre ses dires afin de ne pas priver nos lecteurs de cet entretien. Chose que le numéro 87 des Jaune et Vert a accepté volontiers. C’est une occasion aussi de sortir de l’ordinaire et de casser un peu ce rythme basé sur le stage de l’équipe à Hammam Bourguiba.

- A 18 ans, vous étiez titulaire à l’USMA…

- Oui, juniors, je jouais avec les seniors. Je me souviens bien de mes débuts, comme si c’était hier. Tout était beau pour moi, j’ai débuté ma carrière en seniors avec de grands joueurs, des joueurs que je ne n’oublierai jamais.

- Comment avez-vous débuté avec le groupe ?

- C’était lors de l’année du titre de l’USMA. L’équipe avait assuré le titre plusieurs journées avant la fin de la saison. L’entraîneur de l’époque convoquait des jeunes juniors pour continuer la saison. On faisait des entrées en cours de jeu, moi et Aït Ali, on était les plus concernés par cette politique. Tout le monde au club croyait en nos qualités, il y a même ceux qui m’ont prédit un avenir en rose.  Par la suite, il y a eu un match de coupe d’Algérie, un match que je n’oublierai jamais.

- Pourquoi ?

- C’était un match de quart de finale. Le destin a voulu que je joue mon premier match en seniors comme titulaire au stade du 1er- Novembre de Tizi Ouzou. Je me souviens bien de cette rencontre, c’était le choc de la saison. On a joué contre l’ESS, double championne arabe avec une armada de joueurs.

- Et comment avez-vous joué cette rencontre comme titulaire ?

- L’entraîneur Belhout est venu la veille de la rencontre me parler, il m’a demandé de bien me préparer, car j’étais dans le onze de départ. Quelque part, je ne m’attendais pas à cette titularisation.

- Qu’est-ce que vous avez fait par la suite ?

- Après avoir pris le dîner avec le groupe, j’ai regagné ma chambre à l’hôtel. Je me souviens bien, on était en mise au vert à l’hôtel Lalla Khedidja de Tizi Ouzou, je partageais la chambre avec Aït Ali, un ami que je salue au passage. Je vous jure que je ne pouvais pas fermer l’œil, je ne pensais qu’au match du lendemain, c’était un match choc, moi, j’étais jeune, je manquais d’expérience. Ce n’était pas facile pour moi de débuter directement dans un choc.

- Et par la suite, comment se sont déroulées les choses sur le terrain ?

- (Rires) Avant, permettez-moi de vous raconter ce que s’est passé durant l’échauffement.

- Que s’est-il passé à l’échauffement ?

- En s’échauffant, je jetais d’un moment à l’autre un coup d’œil sur l’échauffement de l’Entente, en regardant les Touil, Adiko et les autres, je n’ai pas arrêté de me poser des questions. Néanmoins, les mes aînés à l’USMA sont venus me parler juste avant le coup d’envoi de la partie, ils m’ont bien encouragé, j’ai débuté le match avec une grande volonté. La rencontre était télévisée, tout le monde  a découvert le jeune Mekkaoui, surtout que l’USMA avait arraché la qualification ce jour-là pour les demi-finales. D’ailleurs, on a affronté la JSK à Blida avant de perdre la finale devant le MCA.

- Vous aviez l’occasion durant vos débuts de jouer aux côtés de joueurs chevronnés, des joueurs qui ont marqué le football national…

- Effectivement, c’était un honneur pour moi. Aujourd’hui, c’est une fierté. Pour cette nouvelle génération, je suis le seul joueur qui avait joué aux côtés de Meftah Mahieddine, Zeghdoud, Hamdoud, Benchergui, Bourahli… et les autres vedettes de l’USMA.

- Et pourquoi vous avez quitté l’USMA ?

- Après le départ de Belhout, la direction du club a recruté l’Argentin Felloné. Avec cet entraîneur, j’ai pris part à toutes les rencontres de la phase aller. Je jouais souvent avec lui et je n’ai pas cessé de progresser, néanmoins, la venue de Mouassa a tout changé.

- Comment ça ?

- Il est venu, il a choisi ses joueurs et le joueur qui a ramené lui-même pour le placer au poste d’arrière gauche. De mon côté, je ne comprenais rien. J’ai parlé dans un premier temps aux responsables, ils m’ont dit que je dois patienter, car, avant tout, je suis un enfant du club. Mais au moment où cet entraîneur commençait à ne pas me convoquer, j’ai perdu le goût de jouer au football. Il a failli me briser. Je ne pouvais même pas m’entraîner.

- C’est pour cette raison que vous avez quitté l’USMA ?

- Oui, c’est la principale raison. Je touchais trente mille dinars comme salaire, je n’ai pas signé pour bénéficier d’une prime, néanmoins, je jouais aux côtés des joueurs qui touchaient à l’époque des sommes astronomiques. J’étais jeune, je ne cherchais pas l’argent. Je voulais juste jouer et Mouassa m’a privé de ce plaisir. En fin de saison, j’ai demandé à Allik de me libérer, je lui ai tout expliqué. Il était compréhensif. J’ai opté pour l’USMAn.

- Aujourd’hui, vous ne pardonnez certainement pas à Mouassa ?

- Aujourd’hui, je suis dans un grand club, le club le plus titré du pays, je suis titulaire et tout le monde m’aime à Tizi Ouzou. Quant à Mouassa, je le laisse avec sa conscience.

- Une équipe où vous avez cassé la baraque…

- J’ai réalisé une grande saison à l’USMAn. J’ai joué toutes les rencontres de championnat. C’est des matchs de 90 minutes. Les responsables du CSC m’ont contacté par la suite, ils m’ont fait une bonne proposition. J’ai signé dans ce club une année.

- Et encore trente matchs avec le CSC…

- J’ai joué tous les matchs comme titulaire, j’étais le joueur le plus régulier. Les dirigeants de l’USMA voulaient par la suite me récupérer, ils ont fait le maximum pour arracher mon accord. Néanmoins, j’ai préféré signer à la JSK.

- Pourquoi ce choix ?

- Je ne vous cache rien, j’ai quitté l’USMA par la petite porte, tellement, ils m’ont fait du mal, je ne pouvais même pas penser revenir jouer dans cette équipe. Et puis, je rêvais dès mon enfance de jouer un jour dans ce  grand club qu’est la JSK.

- A ce point…

- Etant enfant, je n’ai pas raté les trois coupes d’Afrique de la JSK. Drapeau à la main, j’ai supporté la JSK au 5-Juillet et j’ai beaucoup aimé cette ambiance. D’ailleurs, la génération des Moussouni, Dob, Medane, Benhamlat, Driouèche m’a vraiment marqué.

- Vu tout ce que vous avez réalisé lors de votre jeune carrière, vous n’avez pas gagné un titre sur le terrain et comme cadre de l’équipe…

- Pour le titre de l’USMA, j’étais junior et j’ai pris part aux derniers matchs de la saison. J’ai perdu une finale de coupe d’Algérie et mon rêve est de gagner avec la JSK la coupe cette saison.

- On vous laisse le soin de conclure…

- D’abord, je ne voulais atteindre personne par cet entretien ou régler des comptes. Que chacun reste avec sa conscience. Je profite de cette occasion pour souhaiter une bonne et meilleure année à nos supporters.

                           A. H. 

 

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«La génération Moussouni, Medane, Dob, Benhamlat, Bougherara et Driouèche m’a marqué»

 

 

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