L’ESS, qui se devait de confirmer sa victoire à Oran, a entamé le match en manquant un peu de tout, pas de rythme, pas d’intensité, aucun enchaînement intéressant, aucune tentative individuelle, pas de jeu en profondeur, pas de prise de risque, une équipe sans âme ! Disposé en 4-2-3-1 avec comme plan de jeu la possession du ballon, attaques placés mais en vain ! Les Rouge et Blanc se sont présentés avec un système frileux en 4-5-1, le plan de jeu était simplement de ne pas encaisser et tenter de surprendre en contre, mais comment peut-on jouer en contre avec Aoudou et derrière lui Bouazza et Yahia-Cherif qui n’ont pas le profil pour cette animation !!!
La 1re mi-temps s’est achevée sur un score nul et vierge, avec un grand perdant, le football !
L’Entente prend la deuxième manche par le bon bout, sûrement titillé par leur coach, et ce qui devait arriver arriva vu la physionomie du match avec ce but de Baouz sur un centre mal dégage par Asselah et repris par ce dernier ouvrant le score, s’ensuivit des contestations, des palabres, dans le camp du CRB, signe d’une équipe sous pression !
On attendait la réaction du Chabab, mais curieusement elle n’arriva jamais, surtout que l’équipe n’avait pas de ligne directrice dans son jeu, certains joueurs sans convictions, d’autres sans talent, et le tout un jeu décousu, beaucoup de ballons aériens qui ont desservi les attaquants belouizdadis, les changements de MICHEL n’ont rien apporté, Bougueroua et Rebih se noyaient dans la médiocrité générale ! Les Aigles noirs ont continué à gérer en jouant à la baballe, jamais dangereux mais pas du tout inquiétés par une équipe du CRB impuissante, sans génie !
La rencontre se termine sur la victoire, certes sans éclats, de l’ESS mais oh combien importante pour la suite, ce qui permet aux Sétifiens d’enchaîner leur 3e résultat positif, quant au CRB inversement, le doute s’installe après cette 3e défaite de suite qui plus est face à des concurrents directs pour les premières places, en attendant la prochaine sortie à Relizane, il est clair qu’avec ce rendement, cet état d’esprit, le Chabab n’a pas l’envergure d’une équipe pouvant jouer les premiers rôles !
LA NOTE DU MATCH : 8/20 Terne et sans attrait !
ARBITRAGE : 15/20 Bon
LES JOUEURS : ESS
Khedaïria : **** : Très concentré, il n’a pas été beaucoup sollicité, rassurant dans ses sorties aériennes, dans son placement et dans son jeu long, seul bémol son jeu court !
Bouchar : *** : Sobre et efficace défensivement, neutre sur le plan offensif, profil intéressant !
Hachi : *** : Très fin techniquement mais trop facile parfois, un peu léger défensivement, il gagnerait à apporter son concours dans l’animation offensive !
Belamri : *** : Match correct, costaud, bien placé, il a l’air plus serein.
Khenniche : *** : Complémentaire avec son compère de la défense centrale, une relance propre, manque par contre d’agressivité, prestation acceptable.
Delhoum : ** : Très loin de son niveau, le capitaine sétifien n’a pas pesé dans le jeu, il a perdu ses duels, pas influent offensivement.
Baouz : *** : Il a eu le mérite de marquer le but de la victoire, pour le reste pas grand-chose !
Lamri : ** : Prestation neutre d’un joueur qui peut faire mieux !
Hadouche : *** : Il a tenté de déstabiliser la défense algéroise sans grande réussite, il n’a jamais pris le dessus sur son vis-à-vis. Il a permuté à droite où il a été plus intéressant.
Benyettou : *** : Il a le profil de l’attaquant moderne, bon dos au but, percutant, un bon jeu de tête, il est difficile à marquer, il n’est pas assez alimenté en bons ballons, match frustrant !
Zerara : *** : Dommage qu’il manque de constance, un bon pied gauche, capable de fulgurance, mais il a des absences incompréhensibles, il a tiré sur le poteau, il doit jouer plus vers l’avant !
CRB
Asselah : ** : Il a fait la seule erreur qui coûte la défaite à son équipe !
Belaïli : ** : Match moyen, en manque de rythme et de confiance !
Nemdil : *** : Dans un poste inédit, il s’est pas mal débrouillé, il a bien défendu, il a apporté offensivement, mais un peu juste physiquement !
Khelili : * : Quelle faiblesse ! C’est vraiment une énigme, une relance approximative, un marquage laxiste, une lenteur flagrante, encore un match raté !
Cherfaoui : ** : Un peu mieux que son compère Khelili, meilleur dans le placement, moins bon dans les duels, une défense centrale à revoir en urgence !
Ngomo : *** : Beaucoup d’engagement, il colmate les absences des autres milieux, il doit améliorer son jeu de transition, moins incisif, il a fini usé !
Niati : * : Il enchaîne les matchs avec le même rendement, insuffisant !
Draoui : **** : Le meilleur de son équipe, de l’abattage, de la disponibilité, de la technique, de la polyvalence, comment peut-on se priver de ses services dans l’entrejeu ?!
Yahia-Cherif : * : Pour ceux qui ne le reconnaissent plus, il fut un espoir du football algérien ! Il a carrément perdu son football, il manque de rythme, de vitesse, d’agressivité, de technique en mouvement, mais pourquoi il est reconduit régulièrement ?
Bouazza : * : Neutre et sans influence sur le jeu du Chabab !
Aoudou : Blessé, remplacé par Nekkache : *** : Qui a apporté son engouement, il est très mobile, disponible, un battant, mais reste brouillon avec le ballon, il manque de culture tactique, dommage !
COACHING
Madoui : *** : Il fait avec les moyens du moment, sans proposer du grand jeu, son équipe essaye d’avoir un style de jeu, son 4-2-3-1 a fonctionné par séquences, ses changements ont permis de garder le résultat acquis.
Michel : * : Il a changé son plan de jeu avec le même résultat, il est passé au 4-5-1 très dense, avec bloc bas, il voulait déjouer son adversaire et partir en contre, les choix des joueurs reste énigmatique, les Khelili, Yahia-Cherif, Niati, Bouazza ne sont pas bons depuis 3 matchs mais sont reconduit ! La rentrée de Nekkache a démontré qu’il y avait de la place pour marquer, mais trop isolé ! Soit le message ne passe plus, soit les joueurs sont limités !
LES FAITS DU FOOT
Le mot de la semaine : « Grinta»
SI les mots ailleurs ont un sens, chez nous les mots vont dans tous les sens ; la grinta est un terme venu d’Italie et qui est de manière régulière utilisé dans le monde du football, et il signifie «mordant», «culot», «poing». En football, un joueur qui a la grinta est un «hargneux», un «tenace», un «battant» avec une motivation exacerbée et un goût pour la victoire de son équipe et une détestation de la défaite. Ce genre de joueur est souvent à l’origine de la réussite d’un groupe, mais aussi pas assez mis en valeur par l’opinion sportive en général, qui préfère forcement les buteurs, les dribbleurs et autres passeurs.
Chez nous, souvent la grinta est assimilée à l’agressivité, l’excès d’engagement, la sur-motivation et parfois même à la violence verbale et physique.
Consultation de la semaine :
Selon vous, quel est le meilleur match de Ligue 1 Mobilis après huit journées ? Critères :
-Retransmission, ambiance, spectacle, buts, jeu, intensité, suspense, fair-play
PS : Donnez votre avis sur compétition.dz ou Facebook
Lamine Kezzim
-La réponse majoritaire sera diffusée la semaine prochaine avec la prochaine consultation.
La déclaration de la semaine : Rafael Benitez (Real Madrid)
« La possession peut être déterminante si elle est efficace et près de la surface adverse, ce n’est pas une obsession chez moi. On a de bonnes stats à ce niveau-là, mais ce n’est absolument pas une obsession pour moi. »
Le dilemme de la semaine : Les stats en football servent réellement à améliorer le rendement de l’équipe ? Deux écoles s’opposent sur le sujet, la première prétend que les stats servent à avoir des indications sur la performance générale de l’équipe et des joueurs, et ne reflètent nullement la réalité de l’histoire d’un match, car il y a tellement de paramètres exogènes et de détails qu’on ne maîtrise jamais, à l’exemple de la possession du ballon ; si le pourcentage indique une maîtrise du ballon, la stat n’indique pas l’utilisation du ballon, les zones de possession. Par conséquent, il est difficile de se baser sur les stats pour planifier son travail. Enfin, c’est plus une consommation médiatique.
La deuxième école considère que les stats sont le support de base qui permet d’améliorer la performance de l’équipe et la progression individuelle des joueurs. Les stats permettent de savoir exactement l’effort produit par chaque joueur, la maîtrise technique et même la pensée tactique de chaque élément.
L’exemple de courses effectuées par chaque joueur pendant le match, le nombre de ballons joués dans une zone précise, les passes réussies, les ballons récupérés, les duels gagnés, les tirs cadrés, les circuits préférentiels font que rien n’est laissé au hasard, jusqu’au plus petit détail, et ce qui permet de choisir les joueurs selon des critères bien précis.
Les stats sont arrivées en football depuis une trentaine d’années via les sports américains. Ce n’est pas anodin que ça suscite le débat, car c’est vraiment un choc de cultures entre l’impérialisme du Nouveau Monde avide de profits et de gains en optimisant au maximum et la vieille Europe, encore conservatrice en faisant confiance à la compétence humaine et à ses valeurs.
Le coin du populo :
- Sorti par la petite porte, Derradji veut revenir par le portail… médiatique.
- Hannachi ne connaît pas Zaoui Karim, il connaissait peut-être Guelov, Chay, Coste, Moldovan, Cunha, Lang, Talemann, Broos, Fabbro…
- D’après Alain Michel, l’USMA actuelle peut poser des problèmes au BARCA.
C’est du Domenech dans le texte, un peu ironique, un peu cynique…
-Que les supporteurs des Verts se rassurent, Gourcuff jouera en 4-4-2 face à la Tanzanie.
-Cavalli est très sollicité partout sauf… à Oran.
-Il paraît qu’au 5-Juillet, ça ne sent pas la rose… de Blida.
-Doukha donne le tournis à son équipe.
-Dans le cadre du challenge « limogeage d’entraîneurs de Ligue 1 Mobilis », la « rue » mène contre les «dirigeants de club» 9 à 7.
La chronique de la semaine : «Faux semblants et fort semblable»
« Nous sommes ce que vous fûtes, et nous serons ce que vous êtes » Renan
La dernière sortie médiatique, encore une, de Derradji sur une chaîne privée n’est pas passée inaperçue, surtout pour ses propos sur le fait qu’aucun entraîneur algérien ne peut prétendre à être sélectionneur national, et qu’à part trois ou quatre d’entre eux compétents, mais qui ne sont pas en club, les autres c’est des incapables, des opportunistes mêmes.
Un constat sociologique s’impose afin de comprendre les ardeurs du commentateur de BeinSport. Dans le nouvel espace public structuré par la presse de masse, un petit nombre de bien-pensants, de faux semblants, qui s’estiment les plus compétents, prennent leur bâton de pèlerin afin de prêcher la bonne vieille parole populiste en faisant croire qu’ils éclairent l’opinion publique sur les problèmes du moment et les solutions du futur, sans jamais parler des causes du passé, dont souvent ils furent à l’origine. Depuis l’étranger, dans un confort à la limite de l’insolence, dans un monde virtuel, où vivent la plupart d’entre eux, ces commentateurs délivrent leurs diagnostics sur tous les sujets, donnent leurs avis sur tout. Ce sont d’emblée de fervents partisans d’explications symboliques, car celles-ci les dispensent d’entreprendre de réelles réflexions afin d’essayer d’abord de comprendre une réalité en constante évolution dans une société en mutation soudaine.
Dans ce discours, rien n’absout le tort de la corporation elle-même, encore moins les responsables du football algérien, des singuliers pluriels ô combien fort semblables.
LE «I have a dream» DE LA SEMAINE
-Je rêve d’une fédération de football avec un projet de développement du football national.
-Je rêve que le débat joueur local / joueur pro soit banni.
-Je rêve d’une LFP plus constructive, moins répressive.
-Je rêve d’une DTN avec de vraies prérogatives et une politique consultative en matière de formation.
-Je rêve de stades de football modernes.
-Je rêve de matchs de Ligue 1 sans huis clos.
-Je rêve de nouveaux présidents de club, plus jeunes, mieux structurés, avec projets et moyens, plus stratèges, moins clubards.
- Je rêve de nouvelles têtes d’entraîneurs plus jeunes, plus modernes, recyclés, diplômés, cultivés, meilleurs communicants, moins opportunistes.
-Je rêve d’un sélectionneur qui ne joue pas en 4-4-2.
-Je rêve de Feghouli, Brahimi, Mahrez aussi bons en équipe nationale que dans leurs clubs.
-Je rêve d’une liberté de presse où un journaliste pourra faire son travail sans qu’il soit interdit de conférence de presse.
L’affiche de la semaine : NAHD-MCA : Le Nasria pour se relancer, le Mouloudia pour confirmer
L’affiche qui mettra aux prises les Nahdistes avec les Mouloudéens sera palpitante tant les deux teams ont besoin des trois points.
Si pour les Sang et Or, la victoire est impérative afin de se relancer dans un championnat très mal entamé, les résultats en dents de scie ont déjà couté cher à Iaiche, limogé et remplacé au pied levé par le revenant Bouzidi, qui tentera de relancer la machine. La mini-trêve internationale a permis aux Husseindéens de se régénérer en Tunisie loin de la pression de la rue et, avouons-le, dans de meilleures conditions que chez nous.
Le NAHD jouera son 4e derby algérois, avec un bilan mitigé : une victoire face à l’USMA (2-1) et deux défaites face au CRB (0-3) et à l’USMH (0-2).
Le MCA est un adversaire qui ne réussit guère aux camarades de Bendebka, la victoire leur échappe depuis 2007. Une autre raison assez motivante de battre le Doyen est le fait que pas mal de joueurs ont évolué sous les couleurs vert et rouge et sont sortis par la petite porte. Les Zeddam, Metref, Ghazi et autres Ouali voudraient bien gagner afin de prendre leur revanche. Un autre atout à mettre sur le compte du Nasria, c’est le fait de connaître parfaitement la conception du coach Ighil. Bouzidi qui a été son adjoint concoctera un plan afin de contrer le plan de jeu de Da Meziane. Le NAHD évoluera en 4-3-3 probablement : Boussouf, Bendebka, Khellaf, Guebli, Herida, Ghazi, Metref, Ouali, Benayad, Gasmi, Ouhadda.
Pour sa part, le MCA reste sur une superbe victoire sur son rival de toujours, la JSK (3-1), à la suite d’une deuxième mi-temps remarquable après avoir été baladé et mené au score (0-1). Les correctifs apportés par Ighil, la sortie de Aouedj, le remplacement de Gourmi, la rentrée de Salaheddine, enfin, un rendement encourageant qui met l’équipe dans les meilleures dispositions pour ce derby.
Sur les deux derbys disputés jusqu’à présent, le MCA reste sur un match nul face au CRB et une victoire sur l’USMH.
Le départ d’Artur Jorge a, semble-t-il, libéré les joueurs qui n’arrivaient pas à franchir le cap supérieur en matière de performances techniques. Avec Ighil, le Mouloudia doit confirmer son résultat et enchaîner une série de bons résultats afin de prétendre jouer le titre. Ce qui reste l’objectif numéro un vu les moyens mis par la Sonatrach, surtout en matière de recrutement.
Le fait que la rencontre se déroule au 5-Juillet est un réel avantage en soit pour les Mouloudéens ; le public se déplacera en masse afin d’encourager les camarades de Karaoui qui ont une équipe modelée pour jouer sur un grand terrain, avec des espaces et une pelouse en parfaite état. Ce qui facilitera le jeu de passes et la conservation du ballon. La qualité du banc de touche est un autre atout non négligeable pour les Vert et Rouge, qui pourront compter sur les Abid, Roberson, Hendou, Azzi, Mokdad et autres Aouedj. Le coach Ighil, qui a l’avantage aussi de bien connaître la maison nahdiste, préparera un plan de jeu en fonction de ce paramètre important et optera pour un 4-2-3-1 avec l’équipe probable suivante : Chaouchi, Hachoud, Zeghdane, Demmou, Bachiri, Kacem, Karaoui, Derrardja, Gourmi, Salaheddine, Merzougui.
Aucune raison pour ne pas assister à un bon match de football, tous les ingrédients sont présents. La balle est dans le camp des joueurs. Que le spectacle soit au rendez-vous avec des couleurs dans les gradins et des buts sur le terrain.