Tous les superlatifs n'arriveront sans doute jamais à qualifier la grandeur de l'homme, du patriote et du footballeur que fut Rachid Mekhloufi. Discret, réservé et humble dans la vie de tous les jours , il n'en fut pas moins le virtuose au pied magique qui a marqué de son empreinte le football tant au plan national qu'international.
Issu de la légendaire cité d’Aïn El-Fouara, Rachid Mekhloufi a été sans doute celui qui a culminé au firmament du football que ce soit en tant que joueur ou comme entraîneur. Le brillant numéro 10 de l'ASSaint-Étienne à la clairvoyance unique et à la touche de balle en or a laissé l'image d'une icône éternelle dans une équipe stéphanoise où foisonnaient pourtant les stars du foot français du moment, pour sacrifier la notoriété et l'argent afin de répondre à l'appel de l'équipe du Front de Libération Nationale pour écrire l'une des plus belles pages de la lutte pour l'indépendance. Rachid Mekhloufi marqué dans sa jeunesse comme il l'a toujours dit par les massacres du 8-Mai-1945 n'a pas hésité un seul instant à rejoindre la glorieuse et valeureuse équipe du FLN. En tant quentraîneur, Rachid Mekhloufi a offert les premières consécrations à l'Algérie aux Jeux Méditerranéens de 1975 et aux Jeux Africains de 1978 avant d'avoir été l'architecte de l'historique parcours de l'équipe d'Algérie lors de la Coupe du monde 1982.C'est un véritable monument du football algérien et même mondial reconnu et attesté par les grands du sport roi qui nous a quittés. C'est un véritable monument du football algérien, africain et même mondial reconnu par les grands du sport roi qui nous a quittés lui qui a fait partie des commissions techniques des instances internationales du football en reconnaissance à son parcours de joueur et d'entraîneur et comme symbole émérite qui "aurait mérité mille ballons d'or", comme l’a déclaré après son décès Jean-Michel Larqué un ancien grand Stéphanois qui dit aussi de lui : "Quand je le voyais jouer je croyais rêver, sa technique, sa touche de balle et sa vision étaient exceptionnelles. Des joueurs comme lui je n'en ai pas beaucoup vus." Hommage amplement mérité à ce géant du football qui s'en est allé alors que son image et son nom resteront éternels.
R.B
Larqué : «Mekhloufi était mon maître»
Décédé vendredi à 88 ans, Rachid Mekhloufi, l’ancien international algérien, a marqué l'histoire de l’AS Saint-Étienne (ASSE), où il a remporté quatre titres de champion de France. Grand admirateur de l'ex-sélectionneur national algérien, Jean-Michel Larqué a rendu un bel hommage à son glorieux aîné chez les Verts stéphanois, les deux hommes ayant évolué ensemble durant deux saisons, entre 1966 et 1968. «Oui, malheureusement, je viens d’apprendre le décès de mon maître, celui qui a été mon exemple en tant que professionnel. Rachid Mekhloufi vient de s’éteindre et je voudrais qu’on lui dédie cette émission parce que c’était un immense joueur. C’était mon maître. Donc, c’est avec beaucoup de peine que j’ai appris cette nouvelle de la part de son fils», a indiqué l'ex-capitaine de l'ASSE, ému, sur les ondes de RMC, lors de l’émission « Rothen s’enflamme ». «Rachid Mekhloufi faisait tout ce que j'avais envie de faire avec un ballon, c'était mon idole. Je le regardais et l'admirais au plus haut point. Je n'ai jamais réussi à lui arriver à la cheville. Il était fabuleux», a ajouté l’ancien capitaine d’équipe des Bleus. Il y a quelques années, Jean-Michel Larqué tenait déjà le même discours à propos de notre défunt compatriote. Interrogé sur les joueurs qui l’ont marqué durant sa carrière, l’ex-compère de Thierry Roland n’a pas hésité à désigner la légende Rachid Mekhloufi parmi les deux joueurs qui l’ont marqué : «J’ai eu deux maîtres. Rachid Mekhloufi. Quand je suis arrivé à Saint-Étienne, j’avais l’impression que je pouvais de temps en temps faire certaines choses un peu comme lui… C’était le maître à jouer, le stratège. Plus intelligent que n’importe qui. Un joueur fabuleux et d’une humilité… Un garçon très fin dans le jeu. Le second, c’est Salif Keïta. Et là, je me suis dit : Il me régale, mais je ne pourrais jamais le copier. On n’avait pas du tout la même morphologie, pas les mêmes qualités. Salif, c’était plutôt les grands espaces. Je l’ai vu en claquettes et chaussettes à Lille, pendant la promenade d’avant-match dans la neige. Il n’en avait jamais vu de sa vie. L’après-midi, il s’est baladé sur le terrain enneigé.»
- A.