La légende du football algérien, Rachid Makhloufi, a été inhumée, hier à la mi-journée, au cimetière d'El-Alia en présence d’un nombre important de membres du gouvernement conduits par le Premier ministre Nadir Larbaoui, ainsi que des membres de sa famille, des compagnons de lutte du défunt, le président de la FAF, Walid Sadi, et des présidents de club de football, des sportifs et une foule de citoyens.
Prévue après la prière du Dohr, la cérémonie a eu lieu plus tôt que prévu. La dépouille du moudjahid et ancienne légende de l’équipe du Front de libération nationale (FLN), décédé vendredi à l’âge de 88 ans des suites d’une longue maladie, était arrivée samedi soir à l’aéroport international Houari-Boumediene, où le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga, était présent aux côtés de la famille du défunt et de nombre de ses amis. Présent au cimetière, M. Laïd Rebiga a, dans une oraison funèbre émouvante, rappelé le riche parcours militant et sportif du défunt qui faisait partie, a-t-il dit, de «cette génération bénie de moudjahidine qui ont eu l'honneur de participer à la grande épopée de l'indépendance nationale et d'écrire l'histoire du militantisme et de la lutte pour la liberté et le recouvrement de la souveraineté nationale». Le ministre a également loué les qualités du défunt, soulignant qu'au lendemain de l'indépendance, «il demeurait au service de la patrie dans le domaine du sport et de l'entraînement, offrant aux générations les plus belles expressions de patriotisme». Le défunt «s'est également distingué dans les différents postes et hautes fonctions qu'il a eus à occuper au service de l'Algérie et de son peuple avec dévouement et abnégation, en vue de réaliser le progrès escompté et de préserver ainsi le legs des valeureux chouhada».
De son côté, le fils de Rachid Mekhloufi a salué les efforts des pouvoirs publics pour le rapatriement de la dépouille de son père. «Je remercie tous les présents pour leur compassion, merci pour l’Algérie, merci à tous, mon défunt père vous aimait et aimait son pays, incha Allah son travail restera comme leçon aux differentes générations, c’est tout ce que je peux vous dire.»
S.M.A
Maouche : «Une grosse perte pour l’Algérie»
«C’est une grosse perte pour l’Algérie et le football. Mekhloufi a tout donné, c’était le digne ambassadeur de la Révolution algérienne à l’étranger. Il a laissé un énorme héritage, macha Allah.»
Aïssaoui : «Il a fait d’énormes sacrifices pour l’Algérie»
«C’était l’un des meilleurs joueurs au monde. Ce n’est pas moi qui le dis. Malgré cela, il a laissé son club et la sélection française, répondant présent à l’appel de son pays.»
Koussa : «Hélas ! son dernier vœu n’a pas été exaucé»
«Je rends hommage à un homme fort et discipliné, qui a tout donné à son pays, de son cœur, depuis qu’il a rejoint la France. Il n’a jamais demandé quoi que ce soit à son pays. Il a donné en tant que dirigeant, joueur et entraîneur, c’est un homme simple, modeste. C’était un pur pratiquant. Il a donné un nouveau souffle au football algérien. C’est lui l’initiateur de l’insertion des militaires en sélection, ça nous a ajouté un plus, on a battu la France en Algérie..»
«Des anciens sont malades et abandonnés, pensons à eux»
«Rachid venait souvent me voir. Même quand je partais en Tunisie, il demandait après moi. Il est parti en Tunisie. Il a même épousé une femme qui aimait l’Algérie plus qu’un Algérien sachant qu’elle était Tunisienne. Cette dernière semaine lorsqu’il a senti qu’il n’en pouvait plus et que son heure allait enfin sonner, il a demandé à ses proches de l’enterrer près de sa mère à Sétif, plus précisément à Sidi Saïd. Mais hélas, c’est ici à Alger qu’il a été inhumé, sachant que le cimetière de Sidi Saïd a fermé ses portes depuis plus de 20 ans. Ça ne fait rien, c’est dans une terre algérienne qu’il a été enterré. L’Etat a pris en charge ces funérailles depuis qu’il a eu vent de son décès. Il faut aussi penser aux anciens, qui sont malades, qui sont à l’abandon. Demandez après eux. Venez juste demander de nos nouvelles.»
S.M.A