- «Les JO, un gros problème»
Parti dernièrement au Québec pour rencontrer les techniciens canadiens et donner un séminaire sur les entraînements comme il l’a fait dernièrement en France, le technicien breton a été interrogé par notre confrère de Média Maghreb. L’occasion pour le coach national de revenir sur plusieurs sujets qui font l’actualité de l’EN. Sur sa présence au Québec, Gourcuff assure : «Ma présence fait suite à l’invitation de la fédération. En plus, j’ai joué à Montréal en 1989. Depuis le temps, on a gardé le contact. Voilà j’ai répondu avec beaucoup de plaisir à la Fédération. C’est juste un témoignage de mon travail et d’être confronté à la politique de la Fédération. C’est donc des échanges. En ce qui me concerne, j’ai été sollicité personnellement et par la suite, la Fédération du Québec a saisi la FAF qui a répondu instantanément par l’affirmative.»
«J’ai eu à déplorer le contexte du 5-Juillet»
Interrogé sur le dernier match des olympiques face à la Palestine, le sélectionneur national avoue qu’il a déjà vécu l’hostilité des supporters dans cette même enceinte face à la Guinée et le Sénégal même si le match était plus symbolique : «Les olympiques sont dans une phase de préparation. Après, c’était un match particulier je pense. Le contexte du 5-Juillet, j’ai eu à le déplorer aussi quand on a joué la Guinée et le Sénégal. Quand jouer à domicile devient un handicap, c’est vraiment embêtant. Ça a été le cas pour les U23, je crois. Pour le reste, ils sont en phase de travail pour les Jeux olympiques. Le résultat n’a pas trop d’importance même si c’est bien sûr toujours plus intéressant de gagner.»
«Il y a un gros problème au niveau des JO»
A l’approche des Jeux olympiques, les rumeurs vont bon train concernant l’identité des joueurs de plus de 23 ans qui seront amenés à renforcer les rangs des U23. Cependant, pour le coach ce sera un gros problème : «Il y a un gros problème avec les prochains Jeux olympiques. Il faudra avant tout savoir si c’est une date FIFA ou pas. Si ce n’est pas une date FIFA, il ne faudra pas envisager d’avoir des joueurs professionnels qui participeront à ces jeux. Ce qui est clair, c’est que les joueurs ne peuvent pas se libérer comme ça. Donc, la première chose, c’est de savoir si c’est une date FIFA ou pas. Si c’est le cas, ça posera problème aussi car ce sera une période de préparation. S’il y a trois joueurs de plus de 23 ans, il faudra que les joueurs répondent présent.
«J’ai fait part de mon intérêt à Benzia et Ounas»
Après que le président de la FAF ait annoncé Ounas et Benzia pour le mois de mars, les deux joueurs ont préféré prendre leur temps avant de répondre même si Benzia a annoncé avoir pris sa décision. Questionné sur le sujet, Gourcuff n’a pas donné plus d’indications : «Vous me permettrez de rester discret sur la discussion que j’ai eu avec eux. Ce sont des joueurs qui se sentent algériens. Il n’y a pas de problèmes par rapport à cela. Après, il y a toujours une question de timing, une question de situation dans leurs clubs. C’était déjà une discussion où j’ai fait part de mon intérêt pour les deux joueurs qui sont de qualité et d’avenir pour la sélection. Ce sont des binationaux mais algériens dans l’âme. Il n’y a pas de problème, mais cela dépendra de plusieurs paramètres.»
«Les propos de Feghouli sont respectables»
Feghouli et à chaque fois invitait les binationaux à choisir l’Algérie. Invité à répondre, le technicien breton a préféré encore botter en touche : «Je crois vraiment que c’est un choix personnel. Quand je rencontre des joueurs, je ne mets pas de pression. C’est leur choix car il ne faut pas que les intérêts viennent se mêler aux choix. Quand on choisit de jouer pour son pays, cela doit être un choix du cœur et spontané aussi. Sofiane Feghouli s’est exprimé de façon spontanée par rapport aux choix qu’il a faits, c’est respectable. Maintenant, chaque joueur a le droit de choisir en fonction de son ressenti de son vécu et surtout en son âme et conscience.»
«Aït Athmane est intéressant»
Parmi les joueurs susceptibles de renforcer les rangs des Verts, le joueur de Gijón, Rachid Aït Athmane est en train d’avancer doucement mais sûrement. D’ailleurs, le coach le suit de très près : «C’est un joueur intéressant. Je regarde ses matchs avec Gijón. A présent, il est titulaire dans son club depuis quelques semaines maintenant. C’est toujours intéressant d’avoir des jeunes comme ça qui ont une possibilité de progression. Maintenant, dans une sélection, il y a de la concurrence et il y a des secteurs de jeu où il y a beaucoup de concurrence.»
«Ghezzal n’est pas une nouveauté pour nous»
L’une des bonnes surprises en cette seconde moitié de saison, c’est sans aucun doute, Rachid Ghezzal. Le Lyonnais fait des merveilles avec Lyon. De quoi réjouir Christian Gourcuff qui affirme : «Déjà il joue, ça c’est un plus pour des jeunes joueurs déjà de trouver des ouvertures pour jouer qui leur permettent d’exprimer leurs qualités sur le terrain. Rachid est avec nous depuis le printemps dernier déjà, donc ce n’est pas une découverte pour nous. Evidemment, en enchaînant les matchs avec Lyon, il prend confiance et va exprimer son potentiel, ce qui est bien sûr intéressant pour la sélection.»
«Il n’y pas de problèmes avec le joueur local»
Lors de chaque rassemblement de l’équipe nationale, on déplore l’absence de joueurs locaux qui se comptent sur les doigts d’une seule main. Pour le coach, c’est clair, c’est avant tout une question de concurrence : «Dans une sélection on prend les meilleurs. Le problème c’est la concurrence qu’il y a. Ce n’est pas tellement de prendre les joueurs, c’est d’enlever les autres. Si on part sur 20 joueurs de champ et 3 gardiens, il faut que les joueurs locaux puissent s’intégrer dans cette liste-là. Ça veut dire aussi enlever des joueurs de haut niveau. C’est aussi ça. Il n’y a pas de problèmes avec le joueur local, c’est juste une question de concurrence par rapport aux joueurs qui jouent à l’étranger par rapport aux performances et aux qualités.»
«Les matchs face à l’Ethiopie sont d’une importance capitale»
Les prochaines échéances approchant à grands pas, le staff technique national se projette déjà sur la suite du parcours et notamment la double confrontation face à l’Ethiopie. Après avoir perdu beaucoup de places au classement FIFA, il faudra gagner pour garder une place parmi le Top 5 africain et être tête de série dans le tirage au sort des éliminatoires de la Coupe du monde 2018. Gourcuff en est bien conscient : «On a perdu des places dans le classement FIFA sans jouer. On a gagné notamment 7-0 face à la Tanzanie. D’ailleurs, il fallait gagner 4-0 pour avancer et gagner des places. C’est difficile quand même. Ce classement est un calcul théorique qui ne correspond pas à grand-chose. Maintenant, pour des raisons de tirage, il vaut mieux être à la meilleure place. Pour les matchs de l’Ethiopie, ils ont une importance capitale en vue de la qualification pour la CAN. On commence déjà à les préparer avec beaucoup de sérieux. Pour la suite, il vaut mieux terminer au mois de juin dans les 5 premiers du continent pour éviter d’être en concurrence avec les grosses nations. Pour nous, on doit gagner les matchs pour se qualifier.»
«Je ne suis pas DTN de la FAF»
Lorsqu’il a été abordé sur la question de la DTN et des difficultés supposées entre lui et Toufik Korichi, Gourcuff n’a pas trop voulu s’étaler sur le sujet et a fait savoir : «Vous savez, moi je suis ouvert. Mon poste c’est les sélections les A et les A’. Après, c’est une participation au football. J’ai mis mon expérience à disposition. Je viens ici au Québec car dans mon métier, j’essaye de mettre mon expérience à profit. Maintenant, je ne suis pas DTN de la FAF. Il n’y a pas de problèmes c’est en fonction de ce qu’on me demande. Après, cela fait 2 ans que je suis en Algérie. J’ai vu le contexte et j’ai une meilleure vision sur l’ensemble du football algérien que celle que je pouvais avoir en arrivant.»
«Je ne lis pas la presse algérienne»
Ces derniers temps, la presse française se fait de plus en plus pressante par rapport à l’intérêt de beaucoup de clubs français pour l’ancien entraîneur de Lorient. Cependant, celui-ci préfère assurer qu’il préfère ne pas lire la presse et encore moins celle du pays : «Je ne lis pas la presse et encore moins la presse algérienne. Je ne maîtrise pas ces éléments-là. C’est tout.»
I. Z.