Les joueurs de l’USMH poursuivent leur grève, entamée le lendemain du match face à la JS Saoura en dépit des assurances de leur président, Fayçal Bensemra, qui ne tient toujours pas ses promesses envers eux.
Le premier responsable d’Essefra pensait pourtant que les choses allaient entrer dans l’ordre dès lundi, en programmant une réunion avec les joueurs pour les convaincre à reprendre le travail. Les coéquipiers du capitaine d’équipe, Hadj Bouguèche, sont montés au créneau après avoir constaté qu’aucune suite n’a été donnée à leur revendication portant sur l’encaissement de pas moins de cinq mois de salaires impayés.
Bensemra ignoré !
Le président Bensemra qui a prévu une réunion hier-matin au stade d’El Hamiz pour tenter de convaincre ses joueurs à reprendre les entraînements et mettre fin à leur mouvement de grève a été surpris par l’absence de ces derniers qui n’ont pas répondu à l’appel. Les camarades de Mellel ne se sont pas rendus au stade et ils en ont marre des fausses promesses. Après être revenus à des meilleurs sentiments à deux reprises, les joueurs harrachis ne comptent pas céder cette fois-ci, insistant sur leur dû. Malgré les tentatives du président et ses proches qui ont tout fait pour convaincre les joueurs de se rendre au stade et essayer de trouver un terrain d’entente, les joueurs ont complètement ignoré leur président qui les attendait toute la journée au stade d’El Hamiz.
Le président passe aux menaces
A en croire une source autorisée, le président Fayçal Bensemra compte rencontrer à nouveau ces joueurs ce matin avec l'espoir de les convaincre de revenir à de meilleurs sentiments. Selon notre source, le premier responsable du club de Maison Carrée a même menacé les joueurs de faire appel à un huissier de justice au cas où les joueurs refuseraient de reprendre les entraînements.
«On connaît cette chanson»
D’après les informations que nous avons pu recueillir, les joueurs sont prêts à aller jusqu’au bout de leur revendication quitte à prolonger leur mouvement de grève. Contacté par nos soins pour en savoir plus sur la grève déclenchée par les joueurs, un élément de l’équipe de l’USMH, qui veut garder l’anonymat, nous dira : «Sincèrement, nous sommes livrés à nous-mêmes. Nous, on ne veut que notre argent, ni plus ni moins. On a trop supporté. La preuve, on a accepté de suspendre à deux reprises le mouvement de grève et de respecter à la lettre le programme tracé par le staff technique, et ce, bien que nous ayons plusieurs mois de salaires impayés et les fausses promesses du président. ll nous a appelés ce matin (Ndlr : l’entretien réalisé hier) pour une réunion. A quoi ça sert de le rencontrer s’il ne va pas nous payer. Pour nous faire une autre fausse promesse ? On connaît cette chanson. La patience a des limites et tant que nous ne sommes pas régularisés, on maintiendra notre mouvement de grève. Le plus important pour le moment, c’est de toucher nos arriérés, après tout sera facile », nous a déclaré un joueur.
Bouguèche et le staff technique, les seuls présents
Le capitaine Hadj Bouguèche s’est rendu hier matin au stade pour transmettre le message des joueurs au président Bensemra. Ce dernier s’est réuni avec son capitaine et également avec l’entraîneur Hamadi Daou pour leur demander de convaincre les joueurs à reprendre. En outre et selon notre source, le président Bensemra a quitté les lieux dans l’après-midi pour fuir la colère des supporters qui sont venus le chercher au stade. En plus du fait que le club vit une grande crise financière, cette grève des joueurs, qui n'arrange pas les affaires de l'équipe harrachie, alors qu’elle occupe l’avant-dernière place au classement et à deux journées seulement de la fin de la phase aller, risque de porter préjudice au club. Cette situation inquiète énormément les supporters.
- H.
Baghdadi : «L’USMH est prise en otage »
L’actionnaire Nasreddine Baghdadi que nous avons eu hier au téléphone, estime que la situation est très grave à l’USMH. «La situation du club me fait très mal. Le club se retrouve de plus en plus au fond du puits. Il est vraiment malheureux d’en arriver là. L’équipe est prise en otage par la direction actuelle. Moi je ne fais plus partie du conseil d’administration depuis le mois de septembre et je refuse de travailler avec des incompétents », nous déclare Baghdadi.
«J’avais prédit cette situation il y a deux mois »
En poursuivant ses déclarations, l’ancien membre de bureau fédéral de la FAF s’attendait à ce scénario et à cette situation catastrophique qui traverse l’USMH, il y a deux mois. «Ça fait plus de deux mois que j’ai tiré la sonnette d’alarme. J’avais prédit cette situation et aujourd’hui on est en train de payer la mauvaise gestion des gens incompétents. La situation s’aggrave de plus en plus. En plus de cette crise financière et la grève des joueurs qui réclament leurs salaires, le club est menacé par la relégation.»
«La solution ? Il faut ouvrir le capital est faciliter la tâche aux investisseurs»
Pour ce qui est des solutions pour sortir le club de cette crise, Baghdadi pense qu’il faut ouvrir le capital social du club et ouvrir les portes aux investisseurs. «On a trop tardé pour ouvrir le capital de la SSPA/USMH, mais ce n’est pas encore trop tard. Tous les actionnaires et sans exception doivent s’unir pour mettre fin à cette crise. L’ouverture du capital social du club est la seule et unique solution pour dépasser cette crise. Les dirigeants actuels doivent faciliter la tâche aux investisseurs qui veulent reprendre le club ». L’ancien président du RCA ne s’oppose pas à l’idée de voir Mourad Arroudj acheter les 43 000 actions de la SSPAUSMH. «Je suis ni contre Benbouteldja ni contre Arroudj. Ce qui m’intéresse c’est l’avenir de l’USMH et les dirigeants doivent procéder à l’ouverture du capital pour apporter du sang neuf et sauver l’USMH », a t-il conclu.
- H.
Sit-in aujourd’hui pour réclamer le départ de Bensemra
Face à la situation peu enviable de leur club depuis le début de saison, des fans de l’USMH ont décidé de prendre les choses en main, pour essayer de trouver une solution. Les fans et à travers les pages facebook ont fait des appels pour passer à l’action et investir la rue pour réclamer le départ de l’actuelle direction sous la houlette du président Fayçal Bensemra. La décision prise, comme annoncé auparavant par nos soins, a été d'organiser un sit-in devant le siège du club situé au Parc des sports dans l'optique de faire pression sur les dirigeants actuels et également sur le pouvoir public, pour prendre en charge le dossier du club de Beaulieu. Ils revendiquent la reprise de leur club par une société nationale, comme cela a été fait avec d'autres clubs de Ligue 1 Mobilis qui se trouvent désormais sous l'égide de la Sonatrach et ses filiales. Une initiative qui en appellera d'autres dans un futur proche si les choses restent en l'état. Ce rassemblement devrait avoir lieu, aujourd’hui, à 14h, au niveau du Parc des sports.
- H.
La préparation du derby compromise
L’USMH se retrouve dans une situation assez difficile où l’équipe est appelée à jouer son derby algérois face au MCA, ce jeudi, le match comptant pour la 14e journée du championnat. Vu cette grève enclenchée par les joueurs qui réclament leurs salaires, la préparation de ce rendez-vous est pratiquement compromise. Après les deux journées de la grève (dimanche et lundi) les camarades de Bouguèche ne comptent pas revenir à des meilleurs sentiments en insistant sur leur argent. Même s’ils reprendront le travail, le staff technique sous la houlette de Hamadi Daou n’aura pas suffisamment du temps de préparer son équipe pour cette affiche. Après la défaite concédée vendredi passé à Béchar face à la JSS, les Harrachis devront réagir et tenter de se ressaisir face à la bonne équipe du MCA qui reste sur un bon résultat en déplacement. Une autre défaite ce jeudi, la situation se compliquera davantage pour une équipe qui occupe la queue du classement avec 9 points sur 39 possibles.
- H.