Professionnalisme : Retour à la case départ

Ça y est, c’est fait, la FAF a tenu le fameux symposium qui lui tenait à cœur, à peine 9 mois après avoir pris les commandes, le nouveau BF a réussi à secouer le cocotier et provoquer des décisions, certaines vont lui permettre sans doute d’avancer à grands pas vers l’avant sans avoir peur de se retrouver sous les feux de la critique, il faut dire qu’il y a des évidences qui n’attendaient qu’une approbation des connaisseurs pour qu’elles soient appliquées, chose rendue possible par ce symposium, parmi ces résolutions, l’arrêt du projet du professionnalisme après son échec cuisant.

7 ans déjà depuis que la FAF a obligé les clubs à passer à ce nouveau mode de travail, 7 ans de souffrance pour nos clubs, qui n’ont jamais pu suivre le rythme infernal imposé par ce nouveau monde dicté par la FIFA certes, mais qui a été appliqué n’importe comment par l’ancien BF. Il faut dire que ni le terrain ni les mentalités n’étaient propices pour la mise en place de ce système de gestion des clubs de football qui fait d’eux des sociétés commerciales, les dirigeants qui jusqu’ici se contentaient de gérer des associations sportives, avec des subventions de l’Etat et du sponsoring ont basculé vers un nouveau mode que la plupart ne connaissait pas, un mouvement de panique s’en est suivi et la balance des forces a basculé en faveur du plus riche, beaucoup d’argent a été dépensé avec les nouveaux barèmes appliqués et après 7 ans du lancement de ce professionnalisme, on a commencé à penser à la nécessité de l’arrêter, du moins de le mettre en quarantaine.

 

Echec

«Ma réponse à moi en tant que personne, si je dois prendre une décision, ça sera de stopper le professionnalisme, le professionnalisme tel qu’il est  a échoué, le stopper serait stopper l’hémorragie, mais en tant que président de la FAF je dirai que nous devons trouver une façon intelligente de ne pas arrêter le processus, car il y a certaines choses qui ont été capitalisées, on devrait recourir à des experts pour sauver ce projet, garder ce qui est bon et stopper ce qui n’est pas bon, on est arrivés à un point de non retour, qui consiste a prendre des décisions courageuses», tels ont été les propos de Zetchi avant-hier en conférence lorsqu’il a annoncé son intention de procéder dans pas longtemps à l’arrêt du professionnalisme.

 

Ateliers

Pourtant, en jetant un coup d’œil sur la liste des 21 recommandations tracées au terme de la réunion de l’atelier 3 celui du professionnalisme, financement, sponsoring et droits TV, dont le modérateur était Yacine Ould Moussa et le rapporteur Saïd Boukhari, l’ancien SG de la JSK, on ne retrouve que des propositions pour essayer de sauver les meubles, des solutions de sauvetage de ce projet mort-né, que Zetchi veut relancer d’une toute autre manière.

L’atelier propose entre autres de rédiger un nouveau cahier des charges, mais aussi instaurer une période de transition de 4 ans facilitant une action structurante inscrite dans la durée en vue de faire émerger des clubs semi-professionnels ou professionnels viables au plan économique et sportif, des actions qui permettraient aux clubs d’y aller doucement avec ce nouveau projet, Zetchi évoquera même des partenariats avec des clubs-pilotes, autrement dit des clubs qui resteront professionnels et qui serviront d’exemples à suivre pour les autres, un mécanisme «pour impliquer certains clubs, on espère un effet boule de neige, on n’a pas de bras de levier pour imposer quoi que ce soit, et c’est cette transmission d’informations du sommet vers la base qui fera en sorte que l’intérêt revienne», a-t-il dit.

 

Courage

Le président de la FAF a longtemps évoqué la nécessité de prendre une « décision courageuse » celle-ci n’est autre que l’annulation pure et simple de ce professionnalisme qui a fait oublier à nos clubs leur principal objectif et but à travers la gestion d’un club, étant donné que leur seul souci était de courir derrière les sources d’argent quelles ques soient les conséquences, les 7 ans d’essai ont fait beaucoup de dégâts au point où même après l’échec de cette politique, son annulation relèvera de la pure folie, des dégâts continueront à être recensés, surtout pour ce qui est des dettes, étant donné que ces dernières doivent d’abord être épongées pour que le club puisse reprendre sa vie dans le monde amateur et retourner à la case départ, ça sera le sort de 70% ou plus des 32 équipes de la Ligue 1 et 2, le professionnalisme sera cependant toujours là pas loin à travers des clubs-cobayes qui montreront leur savoir-faire à l’image du MCA ou du CSC pour ne citer que ces deux là qui ne se sont quasiment jamais plaints du professionnalisme, ils auront la lourde tâche de piloter l’avion du professionnalisme et montrer la voie aux autres qui devront faire de même dans le moyen terme.

  1. M. A.

 

 

 

Eponger les dettes, une condition sine qua non pour quitter le professionnalisme

Retour à l’amateurisme, mode d’emploi 

 

Zetchi évoquait mardi en conférence l’augmentation des dettes au niveau des clubs qui n’arrivent pas à suivre le rythme infernal imposé par leur passage au professionnalisme : «D’une année à l’autre les dettes augmentent, on essaye de trouver des solutions, la FAF n’a pas de solution, on a besoin de l’aide de tous, du ministère des Finances, du MJS et de nous, on doit trouver tous une solution quant aux dettes de 2017 et si on reste sur ce professionnalisme, elles vont augmenter, c’est pour ça il faut prendre une décision courageuse, une solution urgente, le foot est en danger si on continue sur cette voie», tirant ainsi la sonnette d’alarme.

La FAF annonce donc pour la première fois son intention de faire avorter le projet lancé par Raouraoua d’une manière prématurée il y a déjà 7 ans. 

 

Ce que l’annulation va entraîner

Ceci dit, la rétrogradation envisagée par le patron de la fédé ne sera pas une chose aisée, car comme pour le passage vers le professionnalisme qui impliquait certaines conditions, ce retour en arrière aussi doit répondre à des critères juridiques et réglementaires qui risquent d’être de trop pour des clubs déjà souffrants sur le plan financier.

En effet, l’un des ennemis des clubs dans le cadre de ce nouveau mouvement est leur endettement, ils devront s’en soucier sérieusement, et commencer dès maintenant à penser à la façon qui leur permettra d’éponger leurs dettes.

Alors que Zetchi évoquait ce souci des dettes qui s’accumulent jour après jour dans le monde professionnel, le retour envisagé à la case de départ n’effacera pas pour autant toutes ces dettes, certes le président a fait appel aux différents ministères pour apporter leur contribution dans ce sens, mais les clubs devront tout de même s’acquitter de sommes parfois mirobolantes.

 

Procédure

Une source du dossier que nous avons saisi pour essayer de comprendre la procédure à suivre dans le sens contraire nous révélera que les clubs seront obligés de passer par une série d’étapes avant de reprendre leur vie normale, un club comme l’USMH qui est le meilleur exemple à donner étant donné ce qu’il est en train d’endurer avec ses joueurs qui ne veulent plus s’entraîner à cause du problème d’argent, aura à cœur de réintégrer le monde de l’amateurisme, le club est surendetté et pour faire le chemin inverse, ça doit transiter par le procureur général qui désignera un liquidateur, nous explique notre source, ce liquidateur aura pour mission d’évaluer et estimer les dettes, avant de publier les chiffres publiquement, via la presse, sous forme d’un avis ou d’une annonce, après quoi, un délai sera arrêté pour que les gens se manifestent et réclament leur argent avec des preuves matérielles, factures, bons de commande et autre documents officiels. Au-delà de ce délai, aucune réclamation ne sera acceptée, les retardataires perdront tous leurs droits, un bilan sera fait, et c’est là qu’interviennent les actionneurs, ou les futurs associés qui devront payer ces dettes, et pour ce faire soit ils mettront le prix fort de leur poche, soit ils vont puiser dans les biens du club qu’ils vont vendre, l’essentiel c’est de réunir la somme et payer les ayants droit jusqu’au dernier centime, une fois cette étape franchie, le club pourra redevenir amateur.

Voilà qui retrace d’une manière globale le chemin que devront suivre pas moins de 20 clubs avant de reprendre une «vie normale» et se consacrer pleinement au plaisir que procure la compétition, tout en ayant un d’œil sur ce qui se fera dans les clubs-pilotes, en espérant pouvoir eux aussi atterrir un jour sans turbulences sur le tarmac du professionnalisme.

  1. M. A.

 

 

 

 

 

 

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