«Nous avons usé de l'article 20 de la convention signée en 2011 pour retirer la délégation de la gestion des championnats professionnels à la LFP. La compétition est désormais sous la tutelle de la FAF qui va gérer les championnats par le biais d'un directoire», a indiqué Zetchi à la presse, à l'issue de la réunion du BF tenue à Sétif.
Cette annonce est venue mettre fin à la collaboration entre Zetchi et Kerbadj, les deux hommes ne s’entendaient pas, la FAF a fini par trouver la faille pour mettre fin au jeu du chat et de la souris. Ceci dit, et après des déclarations à droite et à gauche faites par des gens proches de ce dossier, Kerbadj a fini par reconnaître que la procédure suivie par la FAF est réglementaire, le retrait de la délégation de la gestion conformément à l’article 20 la convention était bel et bien un acte réglementaire, mais tout n’était pas parfait dans la démarche, notamment la motivation de ce retrait de confiance « maquillé ».
Motivation bidon
L’imperfection de la procédure a ouvert une brèche que la LFP ne s’est pas faite prier pour l’explorer, le conseil d’administration de la LFP avait programmé une réunion afin de débattre de cette décision de la FAF, on vous avait parlé un premier temps de sa programmation, avant son annulation, elle devait regrouper l’organe de gestion et ses 9 membres, qui devaient justement parler d’une possible plainte au TAS, et celle-ci concernerait la raison avancée par Zetchi et qui l’auraient poussé à retirer cette gestion des championnats professionnels à la LFP. Comme tout le monde le sait, la FAF a reproché à Kerbadj de s’être ingéré dans des affaires qui ne le concernait pas, à savoir la délivrance de licences à des équipes officiellement interdites de recrutement à cause de leur endettement, Kerbadj avait donné 2 licences à Sétif qui lui auront été lourdes de conséquences, puisque le BF qui avait annoncé l’interdiction de recrutement a réagi et de quelle manière ! L’article 20 qui parle du retrait de la délégation entre autres au cas où il y a « violation des lois et règlements en vigueur par les dirigeants de la LFP par une faute grave » aura été fatal, mais l’organe de gestion de la Ligue n’entend pas la FAF de cette oreille, puisque Kerbadj et ses 8 collègues considèrent que la délivrance des licences est loin d’être une faute grave, et donc pour eux, il n’y avait pas forcément de motivation valable pour atteindre ce but du retrait de la délégation.
Recours et conséquences
C’est donc dans ces conditions là que le conseil d’administration de la LFP composé de Kerbadj, Guellil, Mani Saâda tous les deux experts, ainsi que 6 présidents de clubs : JSK, ESS, JSS ( Ligue 1) et ASO, ABS, MCS (Ligue 2) a pris la décision de passer à l’acte et recourir au TAS, une fois tous les documents attestant l’application de la mesure par le BF réunis, la LFP a saisi le Tribunal sportif algérien officiellement hier, et ce, pour réclamer ses droits, dont le premier est de retrouver la gestion des deux championnats, Kerbadj trouve que la motivation est peu convaincante, il décide de s’accrocher à son bien, il aura laissé le temps qu’il faut pour réunir un arsenal de preuves de l’illégalité de l’acte décidé et commis par le BF avant d’entamer ce bras de fer qui risque de causer plus de dégâts que l’on croit.
L’intérim aux présidents ?
En effet, l’introduction du recours auprès du TAS algérien implique une série de mesures juridiques, dont le gel des activités du comité provisoire présidé par Bahloul, une source proche du dossier nous a informés hier que ce comité et si le règlement est respecté doit tout arrêter par la force de la loi, ce qui engendrerait une situation de blocage inédite, les lois dès lors donneraient les prérogatives de gestion des affaires du championnat et de tout le reste aux…présidents des clubs, un sort qui paraît surprenant mais c’est tout simplement ce que prévoit le règlement, reste à savoir si celui-ci va être respecté ou continuerons-nous à le bafouer. En tout cas cette situation de blocage attendue pousse le TAS à ouvrir très rapidement ce dossier et devoir rendre un verdict dans les plus courts délais, et cela ne garantit pas une fin heureuse à cette affaire, puisque les contestataires ouvrent droit à un nouveau recours cette fois au TAS de Lausanne, des procédures qui risquent de prendre du temps au détriment de la gestion d’un championnat déjà secoué par de nombreux scandales.
- M. A.