Pour le président du club sportif amateur du MO Béjaia, la pilule ne passe toujours pas. En effet, Aârab Bennaî n’a pas mâché ses mots et a encore une fois chargé les actionnaires de la société du MO Béjaia, en particulier le président Boudiab et son vice-président Sadji.

 

Bennaî est revenu sur la situation du club le plus populaire de la wilaya de Béjaia, notamment après la défaite subie il y a quelques jours à Alger face au NAHD. Le président du CSA a fustigé l’état dans lequel se trouve le MO Béjaia, surtout après le départ acté des actionnaires, notamment celui du président et du vice-président.

 

«Il faut que les gens sachent»

«Ils ont abandonné le club, il n’y avait que moi et M. Ouzebidour à Alger. Nous avons été longuement insultés, alors que nous n’avions aucune responsabilité vis-à-vis de la situation du club. Il faut que les gens sachent nous n’avons pas été associés au recrutement du début de saison. Ils ont recruté un directeur général qu’ils ont payé à 80 millions de centimes par mois ; ce dernier était le seul qui décidait avec M. Sadji au sujet des joueurs qu’ils ont recrutés.»

 

«Ils ont dépensé 45 milliards et les joueurs ne sont pas payés depuis 4 mois»

Pour le premier responsable du club sportif amateur, la situation est très grave. Bennaî est revenu sur les dépenses des actionnaires auxquels il endosse l’entière responsabilité de ce cuisant échec : «Il va falloir qu’on trouve une solution, et très vite. Nous avons pris nos responsabilités envers ce club en tant que président du CSA et les membres du bureau. Nous ne pouvons plus assister à la disparition du club et ne rien faire. Le club amateur est le garde-fou, et il est de notre devoir de réagir et de tenter de tout faire afin de le sauver, surtout qu’il traverse un véritable passage à vide. Vous vous rendez compte qu’ils ont dépensé 45 milliards, alors que le club se trouve dans le bas du classement.»  

 

«On se dirige vers 68 milliards pour la fin de la saison»

Et de rajouter : «Une chose encore, les joueurs ne sont pas payés depuis plus de 4 mois pour certains. Vous vous rendez-vous compte, on se dirige vers 68 milliards pour la fin de la saison, c’est inadmissible ! Pour notre part, nous n’avons pas été associés à cette situation ; je le dis et répète, nous sommes venus pour aider le club et tenter de le sauver.»

 

«Nous avons mis la main à la poche pour permettre à l’équipe de se déplacer à Alger»

Pour répondre aux déclarations rapportées par notre journal d’un autre actionnaire, à savoir Zizi sans le nommer, Bennai dira : «Ils n’ont laissé dans les caisses du club que 30 millions de centimes. Ils ont tout pris ; ils ont récupéré leur argent et sont les premiers à le faire quand l’argent de STH et Mobilis a été versé. C’est pour cela qu’ils ont pris la décision de se retirer et de laisser le club se débattre seul. Pour répondre à certains qui parlent dans les journaux, c’est Ouzebidour et moi-même qui avons mis la main à la poche pour payer la prime de la victoire face à Bel-Abbes, ce qui a permis à l’équipe de se déplacer. Ces gens qui parlent n’ont même pas versé l’argent de sponsoring de leur société.»

 

«Nous n’avons pas encore reçu les 12 milliards des subventions»

A propos des subventions que le wali de Béjaia et les autorités de la ville ont accordées au club, de l’ordre de 12 milliards de centimes, Bennaî a tenu à préciser : «Pour le moment, cet argent n’est pas rentré dans les caisses. Je voudrais rappeler aussi que l’argent du sponsoring, notamment de STH et Mobilis, est allé directement dans les caisses de la société. Pour revenir à l’argent des subventions, pour le moment nous n’avons rien reçu.»

«Cet argent sera versé directement aux joueurs pour les motiver»

Dans le même ordre d’idées, Bennaî dira : «Je vous assure que cet argent ira directement aux joueurs. Pour ma part, c’est eux qui doivent être motivés pour sauver le club. Nous avons beaucoup de dépenses concernant le fonctionnement des écoles de formation, les déplacements et bien évidemment les joueurs qui créditent le club de plusieurs mois. Je ne veux pas que le MOB se trouve en difficulté à la fin de la saison avec des joueurs qui vont déposer des plaintes au niveau de la CRL et mettre un peu plus le club dans une situation compliquée.»

 

«Ces gens-là se sont servis du MOB pour leurs propres intérêts»

Le président du CSA du MO Béjaia continuera dans ce sens et charge encore plus les actionnaires, notamment le président Boudiab et son vice-président : «Ces gens-là sont venus pour leurs propres intérêts. Je ne permettrai jamais que le club soit otage de ces gens-là. Nous avons fourni beaucoup d’efforts et consenti des sacrifices pour permettre au MOB d’accéder en Ligue 1. Ces gens-là sont venus par la suite et ont fait beaucoup de mal au club. Ils ne sont pas venus pour l’intérêt du MOB, mais se servir du MOB pour leurs propres intérêts.»

 

«Maddoui était chargé du recrutement lors de la phase retour»

Bennaî est aussi revenu sur l’opération recrutement du mercato hivernal où il était présent : «Nous avons décidé de donner carte blanche à l’entraîneur Maddoui Kheireddine. Il était le seul responsable dans cette opération recrutement. D’ailleurs, nous avons décidé de lui donner carte blanche sur insistance des supporters ; sur les 5 joueurs recrutés, il était le seul qui décidait.»

 

«Des joueurs touchent 50 millions par mois et ne jouent même pas »

Avant de poursuivre : «Pour vous montrer l’ampleur de la gravité de la situation, certains joueurs du MO Béjaia touchent 50 millions de centimes sans avoir joué la moindre minute et ont été maintenus dans l’effectif. Le MOB paye leurs salaires, mais aussi des billets d’avion pour l’Hexagone afin de rendre visite à leur famille.»  

 

« Ils ont mis le club à genoux suite à leur gestion catastrophique »

« D’autres éléments ont des salaires de plus de 150 millions, alors que le club n’a pas les moyens de les payer. Je ne vous cache pas qu’ils ont mis le club à genoux par leur gestion catastrophique.» 

 

«Je garde toujours l’espoir pour le maintien»

Au sujet des chances du club de se maintenir dans ce championnat, il dira : «Je ne vous cache pas que je garde toujours l’espoir au sujet des chances du maintien de notre club. Je n’ai pas le choix que d’y croire. Mais pour atteindre ce maintien, il faut qu’on conjugue nos efforts et travaille tous ensemble pour le bien du club. Nous avons encore 5 rencontres à disputer, notamment 2 à domicile et 3 en déplacement. Si l’on arrive à gagner trois matches, on pourra avoir des chances de se maintenir.»

1. E. Z.