Après que la FAF, à travers son Bureau fédéral, a pris la décision de reprendre les compétitions officielles, balayant d’un revers de main l’idée d’une saison blanche, du côté du Nasria, à travers les déclarations du directeur sportif du club, en l’occurrence Chaâbane Merzekane, on se prépare certes dans la difficulté, mais bien concrètement à une reprise.
Cette dernière doit toutefois se dérouler dans des conditions assez particulières, puisque les clubs doivent absolument respecter un protocole sanitaire qui sera rendu public par la FAF dans les jours à venir, avec des mesures assez drastiques. Nous avons pioché du côté de nos voisins tunisiens pour en savoir plus sur les probables mesures qui seront imposées par le protocole sanitaire en Algérie et savoir si nos clubs sont préparés à les mettre en place. La question que l’on se pose donc aujourd’hui est de savoir si le NAHD est préparé à ce protocole sanitaire ; la réponse est à détailler ci-dessous. Mais disons que de façon partielle, le NAHD a les moyens d’être en règle avec ce protocole sanitaire.
Pas de soucis de vestiaires
Premier paramètre très important qui a été soulevé un peu partout où l’on a pris la décision de reprendre les compétitions, c’est d’avoir au minimum trois à quatre vestiaires afin de pouvoir séparer les joueurs et réduire au maximum les regroupements. Ce souci ne semble pas se poser concernant le NAHD, puisque le Nasria dispose du côté du complexe Bensiam pas moins de quatre vestiaires, deux du côté inférieur du complexe et deux autres réservés habituellement aux jeunes catégories dans la partie supérieure. La direction du club pourrait donc bien réserver trois vestiaires aux joueurs et un au staff technique et médical, ce qui semble assez cohérent. Il y aura au final 8 à 9 joueurs au maximum par vestiaire, ce qui est assez correct et pourrait permettre aux joueurs de respecter les consignes sanitaires. Même chose au niveau du stade Zioui où plusieurs vestiaires sont aussi disponibles. Seul petit souci qui se pose pour le stade Zioui, c’est l’absence d’eau chaude. Pour ce qui est des compétitions, le NAHD a la chance de recevoir ses adversaires sur le terrain du 20-Août-55 de Ruisseau qui dispose de pas moins 6 vestiaires, y compris celui des arbitres ; ce qui permettra de respecter parfaitement les consignes du protocole sanitaire.
Les 2 terrains de Bensiam, un atout
Sur le plan purement technique, le coach Fouad Bouali aura la possibilité et l’avantage de bénéficier des commodités du complexe Bensiam, qui lui offre d’ailleurs pas moins de deux terrains. Certes, les deux terrains ne sont pas aux normes au point de vue dimensions, mais n’empêche que cette option lui permettra de scinder son groupe en deux, voire même en trois s’il le souhaite. Cette possibilité lui permettra, ne serait-ce que dans un premier temps où les mesures doivent être strictes, d’éviter les rapprochements fréquents entre joueurs et faire en sorte d’avoir plusieurs groupes de travail, voire des ateliers différents. Le petit terrain sera lui très utile et pourrait servir à beaucoup de choses, notamment un travail spécifique avec les gardiens ou bien les défenseurs, un atout en plus.
La récupération doit se faire individuellement et à la maison
Le souci concerne les moyens de récupération, car le Nasria dispose d’un bassin au niveau du complexe Bensiam et d’un autre plus petit récemment mis en place, pour assurer les séances de récupération des joueurs avec des bains bien glacés. Ce que faisaient les joueurs avant cette pandémie du Covid-19 qui se mettaient par groupes de 10 dans le grand bassin et 5 dans le petit lors des séances de récupération. Ce ne sera plus possible puisque les mesures du protocole sanitaire interdisent les contacts directs ou indirects. Cela veut tout simplement dire que les séances de récupération doivent se faire de façon individuelle, chacun chez soi au niveau de sa baignoire à la maison, avec des poches de glace. C’est l’unique solution pour cet épineux problème ; cela y va de la conscience de tout un chacun, car le staff technique ne pourra pas s’assurer que tout le monde a respecté ces consignes particulières de récupération très importante, notamment après les grosses charges.
Transport : le NAHD possède 2 bus
Du point de vue transport, le protocole préconisé un peu partout à travers les championnats qui ont repris ou qui vont reprendre, c’est d’avoir toujours un vide dans les bus entre deux sièges ; ce qui veut dire que le bus qui transportera les joueurs devra être rempli à moitié de sa capacité, avec une personne entre deux sièges. Au Nasria, ce protocole peut facilement être mis à exécution dans la mesure où le club dispose de deux bus ; un grands bus qui sert généralement lors des longs déplacements et les jours de match, et un petit bus qui sert au transport des joueurs non véhiculés vers le centre d’entraînement ou bien pour le transport des jeunes catégories. L’autre option également possible, c’est le transport individuel ; chaque joueur devra se déplacer avec sa propre voiture, ce qui permettra d’être en règle avec ce protocole sanitaire.
Pas plus de 2 personnes à l’infirmerie
Si aucune prescription spéciale n’a été émise quant aux infirmeries au niveau des clubs, le respect des distances et des mesures sanitaires obligera le staff médical nahdiste à réduire le nombre de joueurs en soin à l’infirmerie à deux personnes en même temps au maximum. En effet, l’infirmerie du club qui se trouve au niveau du complexe Bensiam n’est dotée que de deux civières en sus de tous les équipements médicaux. Cela veut dire que le staff médical ne pourra accueillir et soigner que deux joueurs à la fois, pas un de plus, afin d’éviter les rassemblements déconseillés. Une mesure qui n’est pas vraiment contraignante, à moins que le nombre de blessés soit plus important ; dans ce cas, il va falloir prendre en charge les joueurs à des horaires différents.
Les tenues, le gros souci
L’autre gros souci qui pourrait se poser, et non pas spécifique au Nasria, c’est celui des kits de jeu, à savoir les tenues des joueurs, entre autres les maillots, les shorts et les chaussettes. En effet, habituellement, en Algérie au niveau de tous les clubs, à la fin de toute rencontre, le garde-matériel du club récupère tous les maillots des joueurs qu’il prendra le soin de laver en cours de semaine et de les préparer pour le match suivant. Or, parmi les nombreuses recommandations qu’on a pu voir un peu partout, également chez nos voisins tunisiens, il est exigé de jeter les tenues des joueurs après le match et d’en présenter de nouvelles pour chaque rencontre. Ce qui sera non seulement très coûteux pour les clubs, mais nécessite également un certain déploiement logistique, sachant qu’en moyenne, un maillot coûte environ entre 2500 et 4000 DA, voire plus chez certaines grosses marques. Ce qui nécessitera un budget de presque 100.000 DA par match par équipe. Ce qui n’est pas évident lorsqu’on sait que les clubs, notamment le NAHD, se trouvent dans une impasse financière.
S’armer de tous les équipements et outils
L’autre nécessité qui n’est d’ailleurs pas du tout négociable, c’est de mettre à disposition continue des produits sanitaires, tels que le savon liquide au niveau des sanitaires, le gel hydro-alcoolique, que ce soit sur le bord du terrain, au niveau des vestiaires, de l’infirmerie, ainsi que dans les bureaux administratifs, voire même à l’entrée du stade d’entraînement. Sans oublier également les bavettes, qui doivent être disponibles et portées par les joueurs. Tout cela ne devrait pas vraiment poser de problèmes pour le Nasria dans la mesure où les frères Ould Zmirli activent tous les deux dans le secteur du médical et des équipements médico-chirurgicaux. L’autre point important à souligner, c’est la désinfection des lieux au niveau des stades d’entraînement qui doit être prise en charge par le club au niveau de Bensiam et par l’APC d’Hussein Dey s‘agissant du stade Zioui.
Tests PCR ou rapide, ce n’est pas au club d’en décider
Le dernier point qui reste à soulever, c’est clairement le plus important de tous, à savoir les tests de dépistage du Covid-19. Il est préconisé un peu partout dans le monde, où les compétitions ont repris, de soumettre les joueurs au test de dépistage à raison d’une fois par semaine, d’autant plus qu’après chaque entraînement ou match, les joueurs rentrent chez eux et sont en contact avec des personnes susceptibles d’être porteuses du virus. Ainsi, en plus du coût de ces tests qui sont assez élevés (environ 10.000 DA pour un test PCR et 5000 DA pour les autres tests), il y a aussi la faisabilité et la fiabilité des résultats. Pour illustrer cela, le test PCR, le mieux indiqué et le plus fiable, n’est disponible qu’en doses limitées (entre 500 et 700 par jour à travers tout le pays). Ce qui rend sa disponibilité pour environ une cinquantaine de personnes par club assez difficile, voire impossible. Quant au test rapide et le scanner, ils sont certes disponibles et moins coûteux, mais ils ne sont pas vraiment fiables à 100%, et peuvent entraîner de fausses alertes.
- A.