Dans sa récente sortie médiatique sur les ondes de la Radio nationale, le président des Jaune et Vert de la JSK n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger les instances qui gèrent le football algérien.
La FAF mais aussi la LFP ont été mitraillées par le premier responsable des Canaris qui a même accusé le président de la FAF d’avoir instruit la CD/LFP pour le sanctionner, il trouve l’intervention de cette dernière déplacée, car, selon lui, l’affaire relève des prérogatives de la commission de l’éthique de la fédération et non pas de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel. Pour en savoir plus, nous avons exploré toutes les pistes et les règlements pour essayer de confirmer ou d’infirmer les propos du boss de la JSK, et il s’est avéré que le président de la JSK a raison.
Code disciplinaire de la LFP
En effet, un coup d’œil sur le code disciplinaire de la LFP nous permet de constater les irrégularités dans lesquelles l’instance fédérale a plongé en mettant le dossier de Mellal entre les mains de la commission de discipline. En fait, la commission de discipline de la LFP n'est pas habilitée à sanctionner le patron de la JSK, selon l’article 1 du code disciplinaire, il est clairement précisé que ‘’le code disciplinaire a pour but de décrire les infractions pouvant survenir dans la gestion des championnats du football professionnel, de déterminer les sanctions appropriées, de régir l'organisation et le fonctionnement des structures chargées du traitement des dossiers disciplinaires et d'arrêter les procédures’’, seulement dans ce cas bien précis, le championnat professionnel n’est pas encore opérationnel, il est à l’arrêt, ce qui fait que toutes les infractions qui interviendraient doivent être traitées par la commission de l’Ethique de la FAF, d’autant plus que l’article 2 du même code, concernant le champ d’application matériel, persiste et signe : « Le présent code disciplinaire s'applique à toutes les compétitions organisées par la LFP qui peut s'autosaisir de tout dossier lorsque des atteintes graves sont portées au bon déroulement des compétitions.» Une autre preuve que le code disciplinaire n’est applicable que dans le cas des compétitions organisées par la Ligue, condition qu’on ne retrouve évidemment pas dans ce conflit entre le boss de la JSK et la FAF ni la LFP, en pleine période de confinement et pendant une période d’intersaison prolongée.
Commission de l’Ethique
Il y a donc assez de preuves qui ont poussé le président de la JSK à rouspéter lors de sa dernière sortie médiatique, la CD aurait donc fouiné dans un dossier qui n’est pas de son ressort, mais plutôt de celui de la commission de l’Ethique, il faut dire que cette dernière est plus compétente dans ce genre d’interventions, on l’a d’ailleurs vu à l’œuvre dans une affaire similaire en 2018, lorsque Zerouati le président de Saoura s’était ouvertement attaqué a la FAF, un verdict annoncé le 21 octobre de la même année avait suspendu le dirigeant 6 mois, et une amende de 300 000 dinars, alors pourquoi cette commission a siégé pour ce cas et non pour celui du patron de la JSK, d’autant plus que l’article 77 du règlement de cette même commission lui permet de sanctionner sans donner des détails laissant seulement le droit de faire appel à la personne sanctionnée dans un délai de 10 jours, d’ailleurs l’article 4 du code disciplinaire donne la main à la CD dans tous les cas qui ne relèvent pas des compétences d’un autre organe, comme stipulé dans l’alinea1 invoquant les compétences de la CD : « 1- Sanctionner tous les manquements aux règlements de la FAF et/ ou de la LFP qui ne sont pas du ressort d’un autre organe»
Dans l’une de nos précédentes livraisons on s’interrogeait sur les vraies raisons de la publication du communiqué de la FAF de la veille de la comparution du premier responsable de la JSK devant la CD, une attitude qui avait pour but d’exercer la pression sur une commission plus que jamais fragilisée surtout après la gifle du TAS, le président de la JSK a confirmé la tendance en accusant Zetchi et son équipe d’avoir dicté la sanction qui lui a été infligée, sachant que la Commission de discipline est complètement indépendante et souveraine, avant qu’il s’avère qu’elle n’avait même pas le droit de traiter un dossier initialement destiné à la commission de l’éthique présidée par Zouaoui Abderrahmane.
S.M.A