A croire que le MC Oran ne verra pas de sitôt le bout du tunnel. Après l’espoir, retour à l’incertitude. En effet, tout a basculé lundi dernier quand Youssef Djebbari a demandé de reporter l’affaire de la séquestration de la SSPA-MC Oran, avant que les joueurs de l’équipe ne décident de se remettre en grève le lendemain.
Le patron de la chaîne El-Bahia TV a chargé son avocat de s’accorder un temps tout en affichant, selon nos informations, son intention de revenir sur sa décision de céder ses parts dans le capital (3,1 millions de centimes) au profit du club amateur (CSA). D’autre part, selon notre source, Mohamed Ahmed Belhadj compte s’opposer à la séquestration de la société, dont il est l’actionnaire majoritaire avec 28 millions de dinars. Selon nos sources, la démarche du wali d’Oran n’entre aucunement dans le cadre légal aux yeux de Baba : « La justice pourrait fort probablement rejeter l’affaire pour incompétence », argumente notre interlocuteur qui rappelle la plainte de Mohamed Belhadj déposée contre Youssef Djebbari pour avoir porté son propre capital à plus de 40 millions de dinars avec le changement du registre du commerce de la société du Mouloudia d’Oran. On se dirige droit vers l’impasse qui risque de plonger le club d’El-Hamri dans une spirale sans issue par rapport à la reprise de la grève décidée avant-hier par la bande à Omar Belatoui. En d’autres termes, ce sont deux points vont encourager le prolongement de l’impasse des Rouge et Blanc. Le club phare de l’Ouest algérien n’est pas prêt à voir le bout du tunnel
- M. A.
Autopsie d’un échec
La bataille menée par le wali d’Oran pour assainir la situation du MC Oran semble, a priori, perdue. Le premier magistrat de la wilaya 31 a peut-être négligé le facteur légal en raison de sa volonté de délivrer le club oranais des mains des actionnaires qui n’ont jamais voulu suivre la voie de la raison. A ses yeux, l’urgence était de dissoudre la société mouloudéenne qui n’a pas joué son rôle par leur faute parce que lors de l’été 2019, l’ancien wali a ordonné le retrait de Baba de la présidence du club, appuyé par une grosse marche des supporters dans les rues de la ville. Depuis, plusieurs décisions ont été prises malencontreusement, voire illégalement à l’image de la désignation de Tahar Chérif El-Ouezzani à la direction du club oranais. Ce dernier n’a jamais figuré dans l’encadrement de la société, faut-il le relever. C’est ce qui a conduit une multitude de désignations prises à l’aveuglette pour apaiser la colère de la population qui, en revanche, réclame le départ de tous les actionnaires. Aux yeux des supporters, ni Djebbari, Mehiaoui ni Belhadj ne sont capables de conduire le club à gagner des titres, de surcroît leur unique revendication. Ces derniers rêvent toujours d’une société étatique, mais ce rêve serait impossible à réaliser par rapport tout simplement aux bilans des uns et des autres. La voie d’une société solide et digne de la valeur de ce MCO n’a presque jamais effleuré l’esprit des actionnaires, décideurs pour être plus précis.
Belhadj, la solution ?
« Je suis toujours disponible à verser deux mensualités aux joueurs et reprendre la gestion du club même si je décline la responsabilité des dettes, mis à part 13 millions de dinars de trois joueurs », dira Mohamed Ahmed Belhadj à l’issue de l’assemblée tenue le 16 janvier dernier à l’hôtel Santa Cruz. Ce dirigeant maintient ses propos et semble, à notre sens, être l’urgente solution de l’impasse que vit le Mouloudia : « Pour l’instant, Baba peut sauver les meubles en attendant une meilleure solution», s’accordent à dire des membres proches de l’équipe première. Mis à part lui, aucun membre de la société ni du CSA n’a affiché son aptitude à prendre en main la gestion du club. D’autant que certains membres du club amateur ne verraient certainement pas d’un mauvais œil le retour de cet homme dans les affaires, mais ils n’osent pas l’affirmer ouvertement. Sera-t-il en mesure encore de tendre la main ?
- M. A.