Hammouche : «Ce sera compliqué de reprendre»

Deux mois après l’arrêt de toutes les compétitions, aucune décision officielle n’a été prise au sujet de l’avenir du championnat. Les joueurs s’entraînent en solitaire et les informations qui émanent des instances ne donnent aucune indication au sujet d’une éventuelle reprise de la compétition.

Dans cette déclaration, le premier responsable de la barre technique de la JSM Béjaia Hammouche Said estime qu’il sera difficile pour les joueurs et les clubs de reprendre le travail après près de deux mois d’arrêt. Le coach des Vert et Rouge rappelle que nous sommes en fin de cycle et que la forme physique des joueurs est vraiment loin d’être satisfaisante. Aussi, il sera très difficile de reprendre depuis le début.

 

«Physiquement, les joueurs ne seront pas au top»

Pour l’entraîneur principal de la JSM Béjaia, il est préférable pour les responsables du football de mettre un terme à cette saison sportive : «Personnellement, je suis plutôt favorable à l’arrêt du championnat et cela pour plusieurs raisons, entre autres certainement celle relative à la sécurité des joueurs et des gens qui travaillent en groupe. Ça sera vraiment compliqué de garantir la santé de tout le monde surtout avec cette pandémie qui est loin d’être endiguée. En suivant un peu les informations au niveau mondial, je pense que pour épargner les joueurs, il serait préférable de ne pas trop s’aventurer à annoncer la reprise des entraînements.» Le coach de la formation phare de la wilaya de Béjaia, enchaînera : «En plus du fait qu’il faut préserver la santé des joueurs par rapport à ce virus, il sera difficile pour les joueurs de reprendre la préparation et de poursuivre le championnat. Comme vous pouvez le constater, nous avons trois types de formes pendant la saison. Les joueurs qui sont souvent actifs peuvent maintenir un certain rythme et une dynamique, mais après plus de deux mois de confinement et l’absence de moyens et de terrains pour se préparer convenablement, je dirais que la forme physique des joueurs est en déclin. Le problème se posera dès la reprise de la compétition officielle. Les joueurs auront beaucoup de difficultés à retrouver leur forme physique. Ça sera vraiment très risqué de reprendre la compétition dans les prochaines semaines et puis d’enchaîner par la suite une nouvelle saison. Je suis sceptique quant aux moyens des joueurs de pouvoir maintenir un bon rythme. Je dirais qu’il faudra faire un choix en annulant cette saison et ainsi préserver le niveau pour la saison prochaine qui débutera vers le mois de septembre, dans le cas, bien évidemment, où l’on reprendrait les entraînements vers la mi-juillet.»

 

«Certains joueurs seront très vite dans le rouge»

Les joueurs s’entraînent en solitaire depuis deux mois, il sera très difficile d’avoir toutes les données avant la reprise des entraînements collectifs : «Nous avons donné un programme spécifique pour chaque jour. Ce dernier s’étalait sur une vingtaine de jours. Au-delà de cette période, la majorité des joueurs vont perdre tous leurs repères sur le terrain, mais aussi physiquement, ils seront très vite en difficulté. Pour tous les entraîneurs, c’est une situation délicate, au-delà de trois semaines sans entraînement  sans compétition officielle. Même avec 6 semaines de préparation, les résultats ne seront pas au rendez-vous. Je pense que même si certains vont devoir se donner à fond, mentalement, la majorité souffre. Je ne vous cache pas que même pour la saison prochaine, nous allons avoir beaucoup de mal, surtout les joueurs qui perdent leur forme physique très rapidement après plus de deux mois de confinement.»

 

«Les moyens de contrôle sont-ils disponibles ?»

Said Hammouche suit de très près l’évolution de la situation dans le monde en faisant des comparaisons avec les autres pays, notamment au niveau de l’instance internationale : «Il faut bien se renseigner avant de s’engager. Au niveau de la commission mise en place par la FIFA, des spécialistes se sont prononcés au sujet de la nécessité de soumettre aux tests tous les 4 jours les joueurs et les accompagnateurs. Je pense qu’à notre niveau, cela n’est pas possible. D’autres pays se sont prononcés au sujet de la reprise des entraînements, mais hésitent concernant les rencontres. Tout cela me laisse perplexe. Je pense qu’il faudrait plutôt ne pas prendre de risques inutiles afin de permettre à tout le monde de se projeter directement dans la saison prochaine qui s’annonce d’ores et déjà très difficile à préparer.»

 

«Financièrement, les clubs ont déjà du mal»

Un autre dossier important doit être abordé pour avoir toutes les données en main, celui du financement des clubs. Ces derniers sont tous dans une situation délicate au vu de leurs moyens financiers et les président se sont presque tous prononcés au sujet de l’arrêt de la saison afin de ne pas aggraver la situation : «En plus du fait que sportivement, les choses s’annoncent vraiment compliquées, il faut aussi avouer que, financièrement, les clubs seront dans l’incapacité de se maintenir à flot avec le prolongement de la saison jusqu’au mois de septembre. Il faut dire que déjà c’est la galère, mais ajouter trois mois de plus dans les contrats des joueurs qui ne sont déjà pas payés, ça ne sera pas facile. Les présidents, qui se sont déjà prononcés à ce sujet, estiment dans leur grande majorité qu’ils ne pourront pas payer les joueurs pour poursuivre la saison, en plus du fait qu’ils n’auront pas assez de temps pour préparer le prochain exercice, avec tous les problèmes organisationnels qu’on connaît : « Personnellement, je pense qu’il sera plus sage de ne pas engager tout le monde dans une situation qui risque d’avoir des répercussions négatives sur le long terme», dira Hammouche.

  1. N.

 

 

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