Aucune nouvelle n’est venue pour rassurer les joueurs au sujet de leur avenir. La situation sanitaire du pays et l’évolution de la pandémie font que les autorités ne veulent pas prendre de risques quand il s’agit de la santé des citoyens. Les joueurs du MOB sont dans l’attente et rien n’est venu les rassurer au sujet d’une reprise ou non de la compétition. Djamel Rabti parle des difficultés de garder un niveau de concentration élevé dans des conditions pareilles.
Vous êtes au repos depuis pratiquement deux mois en raison de la décision des autorités de suspendre toutes les activités sportives ; comment vous occupez-vous ?
Je ne vous cache pas que c’est vraiment nouveau pour nous pareille situation. Alors qu’on était à moins de deux mois de la fin du championnat, nous sommes dans l’obligation d’observer l’arrêt total des entraînements collectifs et des rencontres et cela en raison du coronavirus qui continue à se propager à travers le monde. Nous avons eu droit à un programme d’entraînement individuel que nous sommes dans l’obligation de suivre à la lettre afin de ne pas perdre la forme, surtout que nous entamons déjà notre troisième mois d’arrêt. Une chose est certaine, trois semaines d’arrêt du championnat, c’est déjà beaucoup, alors que nous entamons notre 9e semaine, ce n’est juste pas possible.
Ne pensez-vous pas que c’est handicapant pour toutes les équipes, surtout qu’il ne restait que quelques rencontres pour clore le championnat ?
Il est clair que l’arrêt de la compétition pour une période dépassant deux mois est problématique pour nous les joueurs qui sommes tenus de maintenir notre forme. Nous disposons d’un programme d’entraînement individuel, mais cela ne remplacera jamais le travail qui s’effectue habituellement en groupe. Le football est un sport collectif et les entraînements doivent avoir se faire en groupe. Il est vrai que c’est une mesure exceptionnelle, mais je pense que nous n’avons pas vraiment le choix. Les autorités sont dans l’obligation de réagir suite à cette pandémie, qui ne touche pas uniquement notre pays.
Parlons un peu du championnat et du parcours que vous avez réalisé jusqu’à présent ; pour quelles vous n’avez pas été en mesure de maintenir le rythme du début de saison, selon vous ?
Plusieurs raisons ont fait que l’équipe n’a pas été en mesure de réaliser une saison à la hauteur des attentes. Nous étions bien préparés pour nous battre pour un objectif honorable cette saison, mais certaines choses, notamment l’instabilité au niveau de la barre technique, ont fait que l’équipe a perdu ses repères. Nous avons perdu notre entraîneur pratiquement après 4 rencontres, puis deux intérimaires, avant de finir avec un autre entraîneur sur le départ. Il faut dire aussi que rien n’a été fait pour permettre une certaine stabilité qui est, nous le savons tous, très importante dans le football par rapport aux résultats. Par la suite, on ne va pas fuir nos responsabilités, nous avons aussi notre part dans cet échec.
Votre dernière victoire en championnat vous a permis de vous éloigner de la zone rouge, en attendant une reprise ou non de la compétition…
Nous étions dans l’obligation de prendre les trois points pour nous éloigner de la zone de danger. On savait dès le départ que cette rencontre était celle du renouveau pour nous, surtout que nous avons affronté un concurrent direct au maintien. Cette rencontre allait nous permettre, en cas de victoire, de passer devant notre adversaire du jour. C’est dans ce sens que nous nous sommes préparés sérieusement pour cette confrontation. Je dirais que, désormais, nous avons gagné une place au classement général ; il va falloir continuer sur cette même lancée en tentant de maintenir la dynamique des bons résultats le plus longtemps possible.
Vu la situation par rapport à cette pandémie et l’arrêt du championnat, pensez-vous à la suite de la compétition ?
Je ne vous cache pas qu’actuellement, il est difficile de se projeter sur les prochaines rencontres du championnat. Nous avons passé plus de deux mois sans savoir si l’on allait reprendre ou non la compétition. Il est certain qu’au vu de la situation dans laquelle le football est plongé, je dirais qu’il est vraiment difficile d’avoir une vision à court terme. Lors des premières semaines qui ont suivi l’arrêt de la compétition, on pensait à notre parcours et à la suite, mais au-delà de deux mois, je dirais que le plus important est d’essayer de garder sa forme physique, en attendant d’être fixé au sujet de l’avenir du championnat.
Des informations contradictoires circulent au sujet d’une reprise ou non de la compétition depuis quelques jours ; cela vous affecte-t-il sur le plan moral ?
Effectivement, beaucoup de choses ont été dites depuis plusieurs jours au sujet d’une reprise ou pas. Chacun y va de son avis sur la situation, mais avec plusieurs semaines sans entraînements collectifs et sans compétition, je dirai qu’il est vraiment préférable de prendre une décision qui va arranger tout le monde. Plusieurs indices font qu’il sera vraiment difficile de reprendre le travail dans ces conditions. Vu que l’été est nos portes, les délais sont très courts et cela risque de se répercuter sur la saison prochaine. Il ne faut pas avoir une vision sur le court terme, j’espère que tous les paramètres seront pris en considération.
On vous laisse le soin de conclure…
J’espère qu’une décision au sujet de l’avenir du championnat sera prise le plus tôt possible. Il faut bien évidemment qu’on soit fixé au sujet de la suite à donner afin de pouvoir nous projeter. La situation actuelle n’est pas à notre avantage, mais pas que, le football risque de subir de plein fouet cette crise ; cela va certainement se répercuter sur le niveau lors des prochaines saisons.
- N.