C’est aujourd’hui une information sûre. Raouraoua ne se trouve pas à Franceville, encore moins en terre gabonaise. Voici les faits.
Après le premier match contre le Zimbabawe, le président de la FAF joue la carte de la motivation et s’en va réunir les joueurs pour leur demander de se donner à fond pour le second match contre la Tunisie. Cette action du président a été motivée par deux paramètres. Le premier réside dans le fait qu’il est désormais persuadé que le groupe ne peut plus être motivé par Georges Leekens. Ce dernier n’a aucune emprise sur le groupe. Et cela, Raouraoua l’a confirmé le jour du premier match. Secundo, Raouraoua est persuadé qu’un groupe de joueurs motivés peut à lui seul faire basculer un match. Il est vrai que dans un passé récent, les Ziani, Antar and Co arrivaient dans certains matches à se surpasser et à faire basculer des situations catastrophiques en parties héroïques. Naïvement, Raouraoua pensait pouvoir reconduire ce schéma de gestion du groupe sur les joueurs de cette génération. Que nenni. Sa réponse, il va la recevoir le lendemain à l’entraînement des Verts. Tacle appuyé de Cadamuro sur Slimani. Ce dernier s’emporte, Cadamuro lui répond et c’est l’empoignade générale. A peine 24 heures après son discours censé remobiliser l’équipe, il assiste à ce spectacle sans qu’il puisse réagir.
«Les joueurs ont eu un comportement de voyous»
Choqué par ce qu’il a vu et surtout entendu, le président ne s’en remettra pas. Il déclare à ses proches : «Ce sont des comportements de voyous.» Le lendemain, il annonce dans un premier temps qu’un des membres de sa famille proche est souffrant et qu’il se trouve dans l’obligation de quitter le stage. Ne voulant sans doute pas inquiéter le groupe avant le match contre la Tunisie, il préfère avancer cette version.
Il s’envole vers Libreville le jour du match pour prendre le vol de nuit Libreville-Paris et c’est de la capitale gabonaise qu’il assiste la mort dans l’âme à la débâcle de ses protégés. Quand il décolle sur le vol AF 977 vers les environs de minuit, le président de la FAF est plus préoccupé par son état de santé qui nécessite une batterie de tests dès son arrivée à Paris à 7 heures du matin.
Jamais, depuis qu’il est à la tête de la FAF, Mohamed Raouraoua n’a abandonné son équipe. Même à Sidi Moussa, le président de la FAF a toujours tenu à être présent pour veiller au grain personnellement. Du premier jusqu’au dernier jour, il est là. Il s’occupe de la logistique, de la communication, des entraînements, de l’organisation des matches… jusqu’à ce que les joueurs retournent dans leurs clubs, toutes les décisions lui reviennent.
Son absence pour le prochain match est donc un événement en soi.
Bougherra, le patron
Aujourd’hui, à 24 heures du match contre le Sénégal, l’équipe s’apprête à jouer le match le plus important pour cette génération de joueurs, car il ne s’agit même pas de se qualifier car le sort n’est plus entre nos mains. Mais une prestation positive contre le Sénégal conditionne désormais l’avenir de cette équipe. Face à un président absent et un coach invisible, que reste-il face à un groupe de joueurs dont on dit qu’ils sont tout sauf soudés. Un seul homme peut sauver les meubles. Madjid Bougherra. Même si son rôle au départ devait consister à gérer les petits couacs habituels dans la vie d’un groupe, il se retrouve désormais avec les clés du camion.
Salim Salhi
Entraînement hier sans 4 joueurs
Les Verts pansent leurs blessures et préparent la bataille du Sénégal
Après une légère séance de décrassage effectuée vendredi matin, loin des regards des caméras, l’équipe nationale a retrouvé hier le rythme du travail de préparation, et ce à 48h du match, peut-être le dernier de l’EN dans cette CAN, ça sera contre le Sénégal. 19 joueurs se sont présentés sur la pelouse hier à 18h puisque la séance a été retardée d’une heure étant donné que le match de lundi aura lieu à 20h, le stade aussi a été occupé avant l’arrivée de nos joueurs par les joueurs de la Guinée Bissau concernés hier par l’entraiînement d’avant-match, ils joueront aujourd’hui contre le Burkina Faso.
Bensebaïni, Mbolhi, Brahimi et Soudani
4 absents étaient à signaler, le premier sur la liste n’est autre que Ramy Bensebaïni, le défenseur central touché au genou, et après 2 matches, a dû déclarer forfait, il est resté à l’infirmerie pour y recevoir des soins.
Mbolhi, absent contre la Tunisie, et touché lui aussi au niveau du genou, n’était pas présent et ne devrait pas l’être aussi pour le match, c’est donc Asselah qui était au boulot avec Rahmani et Boully, il devrait être reconduit ce lundi lors du big match contre les Lions de la Teranga, c’est aussi le cas de Brahimi, qui était absent hier, mais c’était une mesure de précaution, il ne devrait pas manquer l’ultime chance qu’on a pour passer.
Soudani, quelques tours de piste puis s’en va
Absent au début de la séance et durant les 15 premières minutes ouvertes aux medias, Hillel Soudani est apparu quelques minutes après la fermeture du portail.
En effet, l’ancien joueur de l’ASO est venu faire quelques tours de piste, il a couru pendant près de 10 minutes avant de quitter à nouveau le stade en compagnie du kiné, sûrement pour une séance de soins et de massage dans l’hôtel, sa participation au match de demain est impossible, il s’est blessé lors du premier match et sa blessure musculaire a achevé sa CAN, du moins ce premier tour.
Travail devant les bois
Ce qu’il y a à signaler aussi, c’est que Rabie Meftah et Islam Slimani se sont exercés le plus normalement du monde, les deux joueurs avaient ressenti des douleurs après la Tunisie, mais le temps a visiblement pansé les blessures, et ils se sont normalement adonnés hier aux exercices concoctés par le staff technique à sa tête, Leekens, le Belge nous a paru un petit peu isolé, et contrairement aux habitudes il était crispé au moment de passer devant les journalistes, il faut dire qu’il n’a pas réussi son pari et ses promesses sont toutes tombées à l’eau, ce qui explique cette tête qu’il affichait hier durant une bonne demi-heure.
En tout cas le Belge a choisi de consacrer sa séance d’hier pour travailler l’efficacité, entre autres, plusieurs joueurs offensifs ont tiré vers le but d’Asselah, parmi eux un Hanni très en forme et qui pourrait bénéficier d’une titularisation méritée, ce n’était pas tout, puisqu’aussi il y avait des ateliers pour les milieux et les défenseurs ; quant à la mise en place tactique, le coach a préféré l’ajourner, elle aura lieu aujourd’hui sans doute lorsque tout le monde sera là, Brahimi étant un joueur clé, il devrait assister à cette séance décisive.
S. M. A.