Comme un malheur n’arrive jamais seul, le président sortant de la FAF Mohamed Raouraoua est en train de perdre ses postes de responsabilité dans les plus hautes instances du football. Raouraoua, qui était hier en course pour le poste de membre exécutif de la CAF, a reçu une nouvelle raclée.
Cette fois-ci, son bourreau n’est autre que Fouzi Lekjaâ, président de la Fédération royale marocaine de football, qui a remporté la seule place mise en jeu pour la région Afrique du Nord. Les deux hommes étaient en course avec le Libyen Anwar El Tashani, mais ce dernier a préféré se retirer. S’en est suivie une bataille à deux qui s’est achevée sur une humiliation : 41-7 en faveur du Marocain.
Chute libre
Raouraoua ne pensait sûrement pas vivre de tels moments dans sa carrière pourtant riche ; la chute semble plus douloureuse qu’il ne l’attendait. Après avoir été poussé à la porte de sortie ici en Algérie par le MJS, au point de ne plus songer à postuler même à travers des relais, il a mis toutes ses forces pour essayer de sauver la mise à l’échelle africaine. Il l’avait déclaré lors de la dernière AGO au CTN, mais les jeux étaient visiblement faits depuis bien longtemps. Son concurrent marocain notamment a tout manigancé. Aidé, il faut dire, par un soutien et un lobbying marocain très efficace, puisque l’Etat marocain, avide de retrouver le contrôle à l’échelle africaine, après l’avoir perdu en 2004, a mené une campagne en faveur de son candidat. En plus de la forte délégation dépêchée à Addis-Abeba avec le candidat, les ambassades marocaines auraient été aussi mobilisées, d’après certaines sources, pour « placer » le président de la Fédération marocaine dans ce bureau exécutif.
Il vote Hayatou et perd l’autre bataille
Ainsi, après avoir enchaîné plusieurs mandats, Raouraoua ne sera pas décideur à la CAF au moins jusqu’en 2021. Il faut dire que même s’il avait été élu, il aurait été peut-être indésirable, car quelques minutes avant ce vote du comité exécutif, Ahmad Ahmad a asséné un premier coup de massue sur la tête d’El Hadj, puisque, selon nos sources, ce dernier a voté en faveur du vieux Camerounais,.
Avec la défaite de Hayatou et cette sortie sans gloire de Raouraoua, ainsi que d’autres membres à l’image du Malien Diakité, on peut dire que le foot africain est en pleine révolution ; une victoire sous forme de transition démocratique et de correction footballistique qui va avec l’air du renouveau soufflé par Infantino dès son installation à la tête de la FIFA.
S. M. A.
Election des membres du Comité exécutif (2017 – 2021)
Zone Nord : Fouzi Lekjaa (Maroc), 41 voix, élu.
Mohamed Raouraoua (Algérie) : 7 voix
Zone Ouest A : Hassan Musa Bility (Liberia) : 26 voix, élu
Amadou Diakité (Mali) : 22 voix
Zone Ouest B : Amaju Melvin Pinnick (Nigeria) 32 voix, élu.
Anjorin Moucharafou (Bénin) : 17 voix
Zone Centrale : Adoum Djibrine (Tchad) élu, seul candidat
Zone Centre-Est : Suleiman Hassan Waberi (Djibouti), au 2e tour après retrait de son adversaire.
1er tour : Suleiman Hassan Waberi (Djibouti) : 20 voix, Magdi Shams El Din (Soudan) : 12 voix, Juneidi Basha Tilmo (Ethiiopie) : 9 voix, Moses Magogo (Ouganda) 10 voix
Zone Sud (2 postes) : Danny Jordaan (Afrique du Sud) : 35 voix, élu
Rui Eduardo da Costa (Angola) : 25 voix, élu
Frans Mbidi (Namibie) : 24 voix
Poste femme : Isha Johansen (Sierra Leone) : 35 voix élue
Lydia Nsekera (Burundi) : 12 voix
Un 55e pays membre
Autre fait notable de la 39e assemblée générale de la CAF tenue à Addis-Abeba le 16 mars 2017, l’admission, à l’unanimité, de Zanzibar comme 55e membre de la Confédération africaine de football.