Lemouchia : «Les critiques à l’encontre de Benrahma ? Je me souviens que Mahrez a subi pire à ses débuts en EN »

L’ancien international, qui fait partie du staff technique de l’Entente de Sétif, se garde d’être optimiste pour que l’EN négocie bien ses prochaines sorties, notamment les éliminatoires de la Coupe du monde 2026.

 

La dernière sortie de l’EN contre la Tunisie n’a pas été convaincante, votre réaction…

Pour le match contre l’Ouganda, il y avait une équipe newlook sur le terrain. Malgré tout, on a gagné ce match. Pour la prestation de notre équipe dans ce match et celui de la Tunisie, de par ma petite expérience vu que les deux matches étaient sans enjeu pour notre sélection nationale, forcément, il y avait un relâchement chez les joueurs qui s'apprêtent à partir en vacances juste après ce deuxième match.

 

C’est aussi le cas pour les Tunisiens, mais cela ne les a pas empêchés de faire un bon match…

Mais les Tunisiens venaient de perdre contre la Guinée équatoriale (1/0), ils avaient donc à cœur de se racheter contre l’Algérie. En plus, c’était un match de derby. Mais bon, il faut retenir les choses positives ; j’ai été agréablement surpris par le niveau affiché par Amoura qui a été excellent à Douala. Aouar pour sa première avec l’EN a montré quand même quelques belles facettes de son talent. Ceci dit, on a constaté aussi des imperfections dans le jeu de l’EN ; l’absence d’Ismail Bennacer a laissé un vide difficile à combler.

 

Contre la Tunisie toujours, on a constaté que le milieu de terrain n’a pas bien marché, les raisons ?

Dans ce match, il y avait un duo inédit avec Zerrouki - Bentaleb. On pouvait mettre le premier en sentinelle et le second le placer un peu plus haut. Pour moi, il fallait aligner l’un ou l’autre, mais pas les deux ensembles. Farès Chaibi, qui joue dans son club sur les côtés, on l’a vu plus à l’aise au milieu qu’une fois le coach national a sorti Zerrouki. Il faut reconnaître que les Tunisiens ont donné une bonne opposition, même si, comme vous le dites, dans ce match, le point faible de l’EN était le milieu de terrain.

 

On a relevé également l’absence d’animation offensive…

Comme je l’ai dit, en attaque, j’ai apprécié le niveau affiché par Amoura. Effectivement, ça manque d’animation offensive dans notre jeu, il manquait quelqu’un comme Bennacer qui casse les lignes. Nos latéraux étaient timides, avec Bensebaini ou Atal, ça aurait été mieux. Cela dit, il ne faut pas chercher de faux prétextes pour camoufler nos carences, il y a des déchets à éliminer dans le jeu de l’équipe. Belmadi, qui est tout le temps dans l’analyse, va apporter des correctifs pour rendre le jeu de l’équipe plus efficace. En tant que supporter de l’EN, je me dois d’être optimiste.

 

Donc pour vous, il n’y a pas lieu de s’inquiéter avant l’entame des éliminatoires de la Coupe du monde 2026…

S’inquiéter, non. Evidemment, il faut faire son autocritique, jamais être sûr de soi. En Afrique, les matchs sont tous difficiles, il faut rester très vigilants. L’EN compte des joueurs qui fréquentent le très haut niveau, à l’image de Ramy Bensebaini, qui vient de signer au Borussia Dortmund, ou Houssam Aouar à l’AS Rome. Quand tu as des joueurs qui évoluent dans de grands clubs européens, cela a des répercussions positives sur ton équipe, c’est inéluctable.

 

Un joueur n’arrive pas à faire l’unanimité en EN, c’est Said Benrahma…

Ses débuts en sélections me rappellent ceux de Riyad Mahrez. Avant l’arrivée de Belmadi, Riyad a eu du mal à afficher le même visage que celui qu’on voyait chaque weekend en Angleterre avec Manchester City. Je suis sûr qu’il y a une similitude avec Said Benrahma qui a besoin de temps pour étaler tout son talent. Franchement, je le vois bien apporter un grand plus à l’EN.

 

Au lendemain du match Algérie- Tunisie (1/1), Mohamed El Amine Amoura a rendu visite à ses anciens coéquipiers et responsables à l’ESS, une initiative qui l’honore…

Ça montre que l’homme est resté humble bien qu’il évolue en Europe (FC Lugano). Pour ouvrir une petite parenthèse, je le vois signer ailleurs cet été car son niveau lui permet de jouer dans une équipe d’un autre standing que le FC Lugano. Pour revenir à son initiative, ça fait vraiment plaisir, nos joueurs à l’Entente seront tous motivés pour faire comme Amoura, c'est-à-dire jouer en EN et dans un club européen. Avant lui, Atal ou Belaili ont montré la voie. On peut évoluer dans le championnat d’Algérie et aspirer à faire une bonne carrière professionnelle en Europe.

  1. S.

 

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