L’équipe nationale n’a pas répondu aux attentes de ses millions de supporters. Elle voulait un sans-faute dans les éliminatoires de la CAN, mais sa belle série de victoires s’est arrêtée jeudi à Malabo.
Dans un match chloroformé par l’absence d’enjeu après la victoire du Liberia face au Togo, les Equato-Guinéens devaient trouver une autre source de motivation. Il y en avait bien une, puisque la première place n’était pas encore jouée, sans oublier l’envie de prendre une revanche après la défaite d’il y a quelques semaines à Oran. La partie n’était rien d’autre qu’une séance de pousse-ballon. Les deux équipes ne voulaient pas se découvrir. Il faut dire que le moindre but encaissé allait peut-être être le tournant du match. La rencontre s’est jouée dans des conditions difficiles. D’aucuns s’y attendaient. Les conditions climatiques ont à ce titre joué un rôle déterminant.
Le cadre général du déroulement du match nous donnait déjà une idée sur la difficulté à laquelle l’EN allait faire face, et le score finale reflète un match serré entre deux défenses solides: Les arrière-gardes des deux équipes ont été imperméables, témoignant d'un bloc compact et bien organisé. On parlera là, bien évidemment, des Verts, car aujourd’hui (ndlr- avant-hier) rien n’a fonctionné dans l’animation offensive, malgré la présence de Mahrez, Benrahma et Amoura. La satisfaction est venue de la défense.
En effet, les attaquants ont peut-être eu du mal à se créer des occasions nettes de scorer, en raison du pressing adverse et de la densité au milieu de terrain. Mais à aucun moment nous n’avons senti notre sélection en danger. D’ailleurs, Alexandre Oukidja a passé un après-midi assez calme, n’étant inquiété qu’une seule fois en fin de match, mais il était bien vigilant.
Le bloc défensif est donc en nette progression : cinq matches joués et un seul but encaissé, c’était à Annaba contre le Togo. Certes, les adversaires affrontés ne sont pas les meilleurs du continent, mais on a noté des signes d’amélioration dans ce compartiment, aidé il faut le dire par un passage réussi au 3-4-3 que Petkovic semble avoir définitivement adopté, surtout lorsque l’EN joue hors de ses bases.
Dans le vestiaire, on se félicite de ce résultat. Il faut dire que l’équipe a longtemps souffert au niveau de son arrière-garde. Belmadi, qui s’est accroché à ses idées initiales et n’a pas voulu tester d’autres schémas, a laissé une marge pour son successeur qui a bien voulu l’exploiter. Il est effectivement en train de frapper un grand coup dans un chantier où il n’y a pourtant pas beaucoup de nouvelles têtes, notamment dans l’axe. Cela peut encore s’améliorer avec plus d’implication des milieux du terrain. Il faut dire à ce propos que le rendement de Zerrouki, qui a quand même su tirer son épingle du jeu jeudi, n’est pas au top. Il peut être plus solide s’il joue plus régulièrement en club. Les blessures ont en outre empêché le sélectionneur de manœuvrer et bétonner sa défense.
En attendant de récupérer toutes ses armes, Petkovic doit se pencher sur la composante de son milieu et de son attaque. L’équipe a montré des carences, et l’idéal serait de les combler le plus tôt possible, à commencer par la rencontre de demain, ou même en mars, avec la reprise des qualifications d’une compétition où le faux pas n’est pas permis. Le chantier va donc se poursuivre. Contrairement à la défense, le coach disposera de solutions multiples, à lui de savoir les exploiter.
S.M.A