MBoma : ’’ Estomaqué par les mauvais résultats de l’Algérie’’

Toujours très lucide dans ses analyses, le consultant de Canal + Afrique préconise une restructuration du football algérien avec la mise en place d’une politique de formation, et pense que l’ère Djamel Belmadi est finie car « son discours ne passe plus depuis un bon moment », affirme l’ancien attaquant du Paris Saint- Germain.

 

Que l’Algérie soit éliminée dès le premier tout, cela vous surprend-il ?

 Très surprenant que  l’Algérie ne passe pas une fois, ça peut arriver mais deux fois de suite. Dans une compétition où les quatre meilleurs troisièmes pouvaient se qualifier aux 1/8 de finale, on s’attendait à ce que l’Algérie gagne le troisième match et ça a été la surprise mauritanienne. Pour Djamel Belmadi, c’est une fin triste, c’est quand même lui qui a offert à l’Algérie la consécration en Egypte en 2019 mais derrière, il y a pas eu de suite, pas de qualification à la Coupe du monde 2022, deux échecs successifs à la CAN 2021 et 2023. Je suis vraiment estomaqué par ces mauvais résultats.

 

Paradoxalement, il y a des joueurs de qualités dans l’effectif, comment vous l’expliquez ?

Le football, c’est d’abord la qualité d’un effectif, je pense qu’il faut travailler un peu, comme l’a fait le Maroc. En Algérie, on a les moyens de se structurer de la base pour remonter vers les sommets. La restructuration, ce n’est pas seulement avoir de bons joueurs, c’est d’avoir de la qualité dans les entraineurs, ramener le football au cœur du problème, les équipes de jeunes (formation) et après on pourra avoir une équipe d’Algérie pour reconquérir le continent.

 

Le départ de Djamel Belmadi réglera-t-il le problème ?

Il fallait changer de sélectionneur à la tête des Fennecs. Maintenant qu’il a décidé de partir, on verra si c’est une solution idoine.

 

Il refuse toujours  de résilier son contrat !

Mais bon, je ne peux commenter une affaire qui ne me concerne pas, c’est une affaire qui concerne Djamel Belmadi et votre fédération. Ce que je sais par contre, son discours ne passe plus, il a été exceptionnel pendant un temps, toutefois ces quatre dernières années avec les Fennecs ne sont pas nécessairement probantes. Il doit s’en rendre compte mais ça lui appartient de partir ou non.

 

Dans cette édition de Côte d’Ivoire, les équipes considérées de ‘’petites’’ font sensation…

C’est très bien pour le football africain, et ça va aussi rappeler aux grandes équipes du continent, qu’il faut continuer à travailler sérieusement et efficacement.

 

Même votre pays le Cameroun est passé à la trappe…

Effectivement, c’est aussi le problème du Cameroun, néanmoins dans mon pays et je suis bien placé pour le dire, on cherche à travailler pour rectifier les choses. Pour retrouver les sommets, ça prendra des mois, voire des années. J’espère que ce ne sera pas trop long. Cependant, ce n’est pas parce que le Cameroun est éliminé aux 1/8 de finale (défaite contre le Nigeria 2-0) qu’il n’est pas sur le bon chemin.

 

Que Riyad Mahrez soit contesté en Algérie, pour vous, ces critiques sont-elles justes ?

Sur ses performances actuelles, ce n’est pas complètement injuste mais le football est cruel. On veut toujours les résultats, on juge à l’instant. Il a eu de longues années de gloire, aujourd’hui, il est dans le dur. C’est à lui de prouver qu’il est toujours capable de remonter la pente.

 

L’Algérie peut-elle compter sur lui à l’avenir, notamment pour la Coupe du monde 2026, lui qui aura prochainement 33 ans ?

Ce n’est pas une question d’âge mais de performance, peu importe là où il joue, je n’irais pas jusqu’à dire que son championnat (saoudien) est faible ou qu’il n’est plus un joueur performant. C’est à lui de mettre tous les ingrédients.

 

Croyez-vous toujours en lui ?

Je pense que oui. Mahrez est un joueur de talent, je peux même dire qu’il n’est pas cuit pour le football mais il doit se remettre en question. J’ignore comment il se prépare. C’est un joueur qui ne doit pas disparaitre dans les prochaines semaines car il a du talent pour revenir plus fort.

  1. S.

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