Le communiqué publié avant-hier par la FAF a mis un terme au suspense, Belmadi ne continuera pas à la tête de la sélection, les Verts auront un nouvel entraîneur très bientôt.
La FAF va donc accélérer la cadence, Sadi voudrait dénicher un coach dans les plus brefs délais, car une nouvelle date FIFA se profile à l’horizon, avec à la clé un tournoi international qu’abritera notre pays, une occasion idéale de relancer la machine et permettre au nouveau staff de découvrir le groupe. Pour l’instant, ça parle avec insistance d’Halilhodzic qui pourrait faire son come-back. Il faut dire que le désir de Sadi de prendre un raccourci et opter pour quelqu’un qui connaît déjà bien la maison a motivé ce choix, mais on sait aussi que des contacts ont été entrepris avec d’autres entraîneurs, à l’image de Laurent Blanc, Zidane et bien d’autres techniciens, ce qui prouve que la FAF laisse la porte ouverte à d’autres options et qu’elle n’est pas totalement convaincue par l’option du Bosniaque.
Crise financière
À vrai dire la FAF ne peut pas se permettre les folies qu’elle s’était permises avec Belmadi, ce dernier a poussé la fédération à se ruiner, mais Sadi veut que la FAF retrouve l’équilibre, c’est pour cela qu’il va chercher un coach qui coûte moins cher, et ce n’est sûrement pas ce qui manque sur le marché, et les résultats de certaines petites sélections pendant l’actuelle CAN sont là pour prouver cette tendance. Parmi les entraîneurs ayant épaté l’Afrique du football, et ce pour la 2e CAN consécutive, c’est Amir Abdou, le Comorien qui a emmené la Mauritanie à son premier 1/8 de finale de son histoire et, surtout, à gagner son tout premier match de CAN, c’était contre les Verts le 23 janvier à Bouaké.
Questionné par les medias il y a quelques mois, à propos de ses objectifs durant la CAN, Abdou avait répondu : «Gagner au moins un match pour écrire l'histoire de la sélection et se mettre à rêver d'une qualification pour le prochain tour. Comme avec les Comores, il y a deux ans, de faire mieux que les précédentes éditions. Nous irons chercher un résultat positif car, pour l'instant, la Mauritanie n'a pas encore gagné un match. L'objectif est de se surpasser» , avait prévenu le technicien de 51 ans dans un entretien accordé au site de la CAF.
Le coach totalement méconnu en France qui a fait ses gammes avec la réserve d'Agen (2010-2012) et l'Entente Golfech-Saint-Paul (2012-2014) avant de prendre son envol avec son pays, les Comores. Son passage de huit années (2014-2022) a été une franche réussite puisqu'il a permis à la formation insulaire de disputer la première CAN de son histoire en 2021. Mieux encore, il a hissé les Coelacanthes jusqu'à un 1/8 de finale épique contre le Cameroun (1-2) avec notamment la présence du latéral gauche Chaker Alhadhur dans le but pour compenser l'absence des trois gardiens à la suite de la recrudescence des cas de Covid-19.
Communication
Le tombeur des Verts et de Belmadi le 23 janvier dernier s’est même permis une aventure en parallèle, l'entraîneur né à Marseille a repris en 2020 la formation du Nouadhibou FC, avec laquelle il a remporté les trois derniers championnats de Mauritanie. Une expérience réussie qui lui a ouvert les portes de la sélection en mars 2022. Ses résultats obtenus sont impressionnants, jusqu’à octobre dernier il totalisait 13 victoires, 4 nuls et 3 défaites en 20 matchs avec notamment 11 clean-sheet et même une série de 14 matchs sans revers, c’est dire qu’Abdou est en train de s’affirmer dans la nouvelle cartographie du football africain, en plus d'avoir atteint les quarts de finale du dernier CHAN dans notre pays, avec une courte défaite face au Sénégal (0-1), le futur vainqueur, Abdou a propulsé la Mauritanie pour sa troisième CAN, en terminant devant le Gabon lors des éliminatoires.
Les statistiques d’Amir Abdou sont donc plus que positives, et la trajectoire de sa carrière promet des jours meilleurs. Après 2 aventures avec des objectifs moyens, il voudrait voir plus grand, le profil pourrait faire les affaires de Sadi, car des coachs peu gourmands avec un salaire accessible et des compétences confirmées on n’en trouve plus ces derniers temps, sans oublier sa maîtrise de la communication, ce qui change de la dernière aventure avec Belmadi.
Chelle, l’autre homme qui n’aime pas les défaites
Amir Abdou est donc une piste à ne pas négliger, certes les spécialistes se focalisent un peu plus sur la nécessité de recruter un coach de renom, mais opter pour un entraîneur qui connaît déjà le groupe de l’EN car il l’a affronté et connaît ses forces et ses faiblesses peut être intéressant.
Abdou n’est pas le seul coach répondant à ce profil, Eric Sekou Chelles entraîneur quart-de-finaliste avec le Mali fait lui aussi des merveilles, le peuple malien rêve déjà d’une première consécration, d’une équipe souvent mal chanceuses mais pleine de talent. Qualifié avec 5 unités au compteur au terme du premier tour de cette CAN, le natif d’Abidjan ne veut pas lâcher la CAN, il a écarté le voisin burkinabé et file en quart affronter le pays organisateur. Il a la possibilité de frapper un gros coup, en mettant à genoux le tombeur des champions en titre. Sekou qui n’est pas à l’aise au Mali avec ses soucis de paiement de salaires pourrait retrouver la stabilité recherchée du côté de la FAF, reste à savoir si Sadi pensera donner la chance à ce technicien africain, au moment où la pression se fait de plus en plus forte. Une chose est sûre, les deux hommes ont le bagage qu’il faut, ils détiennent tous les deux des séries d’invincibilité, de quoi imaginer de beaux scénarios avec l’EN, à condition que le groupe actuel adhère.
S.M.A