L’équipe nationale algérienne a glané, jeudi soir, son troisième succès en autant de parties en éliminatoires de la CAN. Une victoire par quatre buts d’écart (5-1) forcément bonne à prendre et qui vient conforter l’idée d’une montée en puissance depuis ce fâcheux revers contre la Guinée à domicile.
Il permet aussi aux Verts de faire un nouveau pas conséquent vers le Maroc, puisque la qualification serait virtuellement acquise en cas de nul à Lomé, lundi prochain. Mais il convient cependant de ne pas s’arrêter aux considérations purement comptables. D’autant plus que le résultat enregistré à Annaba est flatteur au regard de la prestation globale produite par la bande à Petkovic.
Un score final en trompe-l’œil
On peut gagner un match sur un score fleuve en ne réussissant qu’une mi-temps sur deux. Cette rencontre face au Togo en a apporté l’illustration. L’équipe algérienne a connu un retard à l’allumage face aux Eperviers. Et elle en a été sanctionnée par un but encaissé, même si celui-ci était surtout la conséquence d’une mésentente entre le gardien et un défenseur. Il n’est pas interdit de penser que les frais auraient été plus importants sans l’inspiration géniale de Saïd Benrahma à la demi-heure de jeu puisqu’il a évité aux siens de trop douter. A l’instar de la plupart des matches joués à domicile depuis qu’il y a eu changement à la barre technique, la première période a donc été porteuse de plus de déceptions que de satisfactions.
Quand les remplaçants montrent la voie aux titulaires
Collectivement, il y avait des choses à corriger. Mais c’est surtout individuellement que les défaillances ont été nombreuses. Beaucoup de joueurs n’étaient pas au niveau escompté. Et pas des moindres. Adem Zorgane, Ramiz Zerrouki, mais aussi et surtout Riyad Mahrez ont livré un faible rendement, entravant le travail du reste de l’équipe. Il fallait changer des choses et, pour une fois, le sélectionneur a eu la présence d’esprit de ne pas attendre le dernier quart d’heure pour sévir. L’entrée de Hichem Boudaoui à la mi-temps, à la place du fantomatique Zorgane, a fait un bien fou aux Verts. Alors qu’il disputait son premier match international depuis neuf mois, le natif de Bechar a totalement transfiguré le jeu des Fennecs. Évidemment, les autres ont aussi élevé leur niveau de jeu, mais c’est à se demander si sa volonté de tout casser n’était pas contagieuse. Tout est allé comme sur des roulettes dès lors, avec la suite qu’on connait au tableau d’affichage. Particulièrement inspirés, les rentrants en fin de rencontre ont donné à cette victoire des allures de correction. Les Farsi, Gouiri, Amoura ou même le jeune Maza ont apporté un agréable vent de fraîcheur qu’il sera très difficile d’ignorer sur la table de dissection.
Les prochaines nuits de Petkovic seront longues
Le bilan final de la soirée est forcément positif. Mais s’il est naturel de s’en féliciter, il est tout aussi important de ne pas faire abstraction de ce qui n’a pas marché. Pour le staff technique, il y aura donc nécessairement matière à réflexion au sortir de cette partie. Et l’interrogation principale consistera à se demander si les éléments qui sont sortis du banc ne sont pas simplement meilleurs que ceux qui leur ont été préférés au coup d’envoi. C’est un raccourci peut-être facile, mais il n’est pas incongru, surtout lorsque l’impression d’une prestation à deux visages est aussi patente.
Même en gagnant 5-1, un entraineur peut donc avoir plus d’énigmes à résoudre qu’il n’en avait avant le match. Mais il est préférable d’être submergé par des énigmes que par des problèmes. Et puis, chercher des solutions en étant conforté par une série de victoires et en ayant dans sa ligne de mire un premier objectif en passe de se concrétiser est un vrai luxe. Le contexte de travail est on ne peut plus agréable.
- B.