CAF Awards 2025 : quand la CAF snobe l’Algérie

Publié le : 23 Octobre 2025

La Confédération Africaine de Football a publié la liste des nominés pour les CAF Awards 2025. 

Et, une fois encore, l’Algérie brille surtout par son absence. Aucun représentant algérien n’a été retenu parmi les candidats aux principales distinctions individuelles ou techniques. Une omission difficile à justifier, tant les performances récentes des Verts et de leurs cadres sont solides. Mais surtout une impression grandissante se dégage : la CAF semble avoir trouvé un nouveau centre de gravité…

Petkovic ignoré malgré les résultats

Le nom de Vladimir Petkovic n’apparaît nulle part dans la catégorie de l’Entraîneur de l’année. Une décision surprenante, presque incompréhensible. Depuis sa prise de fonction, fin février 2024, le technicien suisse a redonné de la cohérence, de la discipline et de la régularité à une équipe d’Algérie qui sortait d’un long passage à vide, certes le jeu est loin d’être parfait, mais les statistiques jouent en sa faveur : une seule défaite en matches officiels, une qualification assurée pour la CAN 2025 et la Coupe du monde 2026, des performances solides face à des adversaires coriaces, le bilan est objectivement flatteur. Et pourtant, pas même une mention. À croire que, pour la CAF, redresser une grande nation africaine n’a plus de valeur s’il ne s’agit pas d’un entraîneur «maison».

Des joueurs algériens effacés des radars

Même constat du côté des joueurs. Mohamed-Amine Amoura, meilleur buteur des éliminatoires du Mondial 2026 dans la zone Afrique, n’a pas été cité. Pas plus que Ryad Mahrez, pourtant décisif dans le sacre continental d’Al Ahli Saudi en Ligue des Champions asiatique, ni Ramy Bensebaïni, très performant avec Dortmund. Des absences qui interrogent. À l’inverse, on retrouve des noms issus de clubs et de sélections chéris par les couloirs de la CAF : le Maroc, l’Égypte et les structures qui gravitent autour. Difficile de ne pas remarquer le déséquilibre dans la répartition des nominations. Deux équipes marocaines figurent dans la catégorie «Équipe nationale de l’année » - dont les U20, étonnamment retenus - alors que d’autres sélections, à l’image de l’Algérie, ont livré une campagne quasi parfaite. Faut-il y voir un simple hasard ? D’autant plus que les catégories interclubs confirment la même tendance : la RS Berkane, Pyramids FC ou encore Al Ahly trustent les places, pendant que le CS Constantine ou le CR Belouizdad apparaissent en marge, sans la moindre chance réelle de figurer au palmarès.

Un prix déjà joué d’avance ?

La présence d’Oussama Lamlioui, de Blati Touré ou encore d’Issoufou Dayo dans plusieurs catégories ne laisse guère de place au doute : les CAF Awards 2025 ont déjà trouvé leur scénario. Derrière l’étiquette du mérite, c’est un lobbying bien rodé qui s’exprime. Un lobbying qui ne laisse guère de place à l’équité continentale.

L’Algérie, elle, reste loin du travail d’influence et de représentation qui se joue dans les coulisses du football africain, malgré l’intronisation récente de Walid Sadi au Comité exécutif de la CAF. Un retard structurel qui risque de peser lourd à l’avenir si le pays veut retrouver la scène des consécrations et se défaire des blocages qui freinent encore sa reconnaissance à l’échelle continentale.

L’Algérie, l’éternelle oubliée ?

Chaque année, le constat est le même : les performances algériennes ne trouvent que rarement écho dans les distinctions officielles de la CAF. Et si les statistiques, les résultats et les titres ne suffisent pas à convaincre, c’est qu’il ne s’agit plus de football, mais de politique. En attendant, le football algérien poursuit son petit bonhomme de chemin, sans attendre les applaudissements d’une institution qui semble avoir choisi son camp.

S.M.A