Après un départ canon en Ligue 1, Ilan Kebbal traverse une période plus compliquée avec le Paris FC. L’international algérien, auteur d’un début de saison remarqué (4 buts et 3 passes décisives en 9 matchs), peine à retrouver la même efficacité de son bon début de saison.
Muet depuis plusieurs rencontres, il a notamment manqué plusieurs opportunités lors de la défaite à domicile contre Nantes (1-2), un match qui a confirmé la baisse de régime de l’ailier marseillais. Cette période creuse coïncide avec un tournant important dans sa carrière : sa première convocation en Equipe nationale. Sélectionné par Vladimir Petkovic en octobre dernier, Kebbal a disputé ses premières minutes face à l’Ouganda (2-1) lors des éliminatoires du Mondial 2026. Un moment fort, mais qui qui ne semble pas avoir arrangé ses affaires, puisque les défenses adverses ont clairement ajusté leur approche.
« Les adversaires défendent différemment sur moi »
Comme le souligne Eurosport, qui lui a récemment consacré un portrait avant la rencontre Paris FC-Nantes, Kebbal « sent que les adversaires défendent différemment sur lui », évoquant même des prises à deux quasi systématiques. Une reconnaissance implicite de son statut grandissant, mais aussi une nouvelle réalité à laquelle il doit désormais s’adapter.
Son entraîneur Stéphane Gilli, séduit par son évolution, attend toutefois davantage d’impact dans les trente derniers mètres. Après avoir encensé son joueur pour sa progression et sa capacité de travail, le technicien n’a pas hésité à hausser le ton après la défaite face à Nantes. « Nous atteignons les 25 mètres, mais nous manquons de précision et prenons de mauvaises décisions », a-t-il regretté dans ‘’Le Parisien’’, visant implicitement son ailier vedette, coupable d’un raté à la 65e minute. Et d’ajouter : « Nous devons être plus exigeants. Même si Kebbal et Maxime Lopez réalisent un bon début de saison, j’attends davantage d’eux. Nous manquons de personnalité et de tranchant dans la surface. »
Ces critiques, à demi-mot, traduisent la pression croissante qui pèse sur le numéro 10 du Paris FC, désormais attendu comme un leader technique et mental. L’ancien Rémois, qui s’était rapidement imposé comme le moteur du promu francilien, doit maintenant franchir un cap : celui de la régularité face à des adversaires mieux préparés. Si son influence dans le jeu reste intacte, son efficacité s’est émoussée, et il devra retrouver son instinct de tueur pour redevenir le facteur X du Paris FC.
Le talent est bien là, la reconnaissance aussi, mais la Ligue 1 ne pardonne pas la moindre baisse de régime. Pour Ilan Kebbal, l’heure est venue de retrouver son efficacité, condition essentielle pour conserver la confiance de son entraîneur en club, mais aussi celle de Vladimir Petkovic. En sélection, rien n’est encore acquis : la concurrence est rude sur les postes offensifs et chaque performance compte à l’approche du prochain stage des Verts. S’il veut espérer figurer parmi les élus pour la CAN 2025 au Maroc, Kebbal devra redevenir décisif et rappeler pourquoi il a séduit le staff algérien dès ses premiers pas en Ligue 1.
Mohamed Amokrane Smail




