NAHD : Benchouia tenu de revoir sa copie

Publié le : 29 Septembre 2025

La défaite enregistrée vendredi dernier par le NA Hussein Dey à domicile face à la JSM Tiaret dépasse largement le simple faux pas. Plus qu’un accident de parcours, ce revers inattendu s’inscrit comme un signal d’alerte pour une équipe qui avait l’occasion rêvée de prendre seule la tête du classement du groupe Centre-Ouest. 

Il ne s’agit pas ici de dramatiser un seul match, mais d'observer que cette contre-performance soulève de vraies interrogations. Car ce n’est ni la combativité de l’adversaire ni un fait de jeu isolé qui ont précipité la chute du Nasria, mais bien une prestation globalement insuffisante, marquée par un manque criant d’intensité, d’idées et de maîtrise. Et si les critiques pleuvent aujourd’hui, notamment à l’encontre des choix du staff technique, c’est parce qu’elles traduisent une frustration légitime : celle d’avoir laissé filer trois points accessibles, à domicile, face à un adversaire a priori à la portée du club.

 

 Des choix contestables

Certains choix opérés par le coach Benchouia ont provoqué une vive incompréhension, tant chez les supporters que parmi les observateurs avertis du club. La décision d’aligner dès le coup d’envoi Boussalem et Benchoucha a particulièrement surpris, voire agacé. Aucun des deux joueurs n’avait pris part à la préparation estivale avec le groupe, ce qui pose inévitablement la question de leur condition physique et de leur intégration dans les automatismes collectifs. Dans un match à enjeu, et face à une formation de Tiaret bien organisée, il aurait sans doute été plus judicieux de miser sur des éléments mieux préparés, plus en rythme et surtout plus habitués à évoluer ensemble. Utiliser ces deux renforts en sortie de banc, dans un rôle de joker, aurait pu s’avérer plus pertinent, tant sur le plan physique que stratégique. Mais Benchouia a vu autrement… et le résultat final n’a fait que confirmer les doutes autour de ses choix.

 

 Yadaden, le grand point d’interrogation
Autre décision controversée ayant nourri les interrogations : le maintien sur le terrain de l’attaquant Belkacem Yadaden durant l’intégralité de la rencontre. Une option qui a surpris plus d’un fidèle du Nasria, tant le joueur s’est montré effacé et peu inspiré tout au long de la partie. Déjà en difficulté lors de la précédente sortie face au WA Tlemcen, où sa prestation avait été jugée décevante, Yadaden a de nouveau peiné à peser sur le jeu offensif de son équipe. Pourtant, malgré son rendement insuffisant et une influence quasi inexistante sur le front de l’attaque, l’entraîneur Benchouia a choisi de le maintenir jusqu’au coup de sifflet final. Un choix que beaucoup de supporters n’ont pas compris, d’autant que des alternatives offensives étaient disponibles sur le banc. Ce non-remplacement a soulevé de nombreuses critiques, perçues comme une forme d’acharnement incompréhensible ou d’aveuglement tactique, alors que la rencontre aurait pu être relancée par un changement plus opportun.

 

 Benyahia, un retour prématuré
À cela s’ajoute un autre épisode qui a jeté un peu plus de confusion sur la gestion de ce match de la JSMT : le cas Zakaria Ahmed-Benyahia. Traduit en conseil de discipline en fin de semaine dernière, suite à un accrochage avec un groupe de supporters en marge de la première journée face au WAT, le joueur a écopé d’une sanction financière ainsi que d’un avertissement pour comportement jugé inapproprié par la direction du club. Nombreux étaient ceux, parmi les supporters nahdistes, à s’attendre logiquement à sa mise à l’écart pour le match contre la JSM Tiaret, une attente d’autant plus légitime que le joueur lui-même, conscient de la portée de son geste, avait présenté ses excuses publiquement via les réseaux sociaux. Il semblait donc évident, pour une grande partie de l’entourage du club, que Benyahia serait écarté du groupe afin d’éviter toute tension supplémentaire et de préserver la sérénité autour de l’équipe. Mais une fois encore, le choix du coach Benchouia a surpris : non seulement Benyahia a été convoqué, mais il a également été aligné lors de cette rencontre. Un pari risqué qui s’est retourné contre l’équipe, puisque cette décision a déclenché l’indignation d’une frange de supporters présents, ravivant un climat d’hostilité que le club aurait justement dû chercher à apaiser. Dans un contexte déjà fragile, faire abstraction de ce type de tension pour privilégier un simple choix sportif peut s’avérer contre-productif.

Mohamed Adrar