Driouèche : «La JSK n’a pas à avoir honte de la défaite du Caire»

Publié le : 24 Novembre 2025

Après la lourde défaite 4 à 1 de la JSK face à Al Ahly, Noureddine Driouèche, ancien joueur et entraîneur de la JSK, livre son analyse sans concession mais avec un regard lucide sur la situation actuelle de la formation la plus titré du pays. Selon lui, le club ne doit ps avoir honte de cette défaite devant un géant africain. 

 

La JSK a lourdement chuté au Caire. Comment analysez-vous ce résultat ?


Tout d’abord, il faut reconnaître que personne ne s’attendait à voir la JSK tomber aussi lourdement. Mais il ne faut pas oublier que le Ahly est une grande équipe, une véritable institution du football africain. C’est, aujourd’hui, la meilleure équipe d’Afrique. La JSK avait donc face à elle un solide adversaire, un véritable os. Dans ce contexte, revenir avec un bon résultat n’était pas évident. C’est le football : il faut accepter et avancer. Les joueurs ont fait de leur mieux mais en face il y avait plus fort. Il faut parfois accepter la défaite.

 

Beaucoup parlent de manque d’expérience ou de limites dans l’effectif… Qu’en pensez-vous ?

 

La JSK est en pleine reconstruction. On ne doit pas oublier que le club a traversé des périodes très difficiles pendant longtemps. Cela fait à peine un an que les choses commencent à se stabiliser, grâce à l’arrivée d’une direction solide, du soutien de Mobilis et d’un entraîneur comme Zinnbauer qui réalise un travail remarquable. On ne peut pas exiger plus d’une équipe qui revient seulement sur la scène continentale. Il faut apprendre à jouer cette Ligue des champions, saison après saison. Je suis convaincu que dans trois ou quatre ans, la JSK pourra réellement viser la victoire finale. Donc, le football est basé sur la continuité. Je le redis, si Al Ahly est aujourd’hui la meilleure équipe d’Afrique, c’est parce qu’un travail de fond a été mis en place depuis plusieurs années. Aujourd’hui, le club récolte le fruit de son investissement.

 

Vous faites souvent référence à l’époque dorée de la JSK…

 

En 2000-2001, après le Ahly, la JSK était la deuxième meilleure équipe d’Afrique. Nous avons remporté trois coupes de la CAF consécutives. Ce n’était pas dû au hasard, mais à un travail, une stabilité et une continuité. Mais ensuite, il n’y a pas eu d’enchaînement. Contrairement au Ahly, qui a continué à progresser jusqu’à devenir ce qu’il est aujourd’hui : un club qui joue chaque saison le mondial des clubs. Rien ne tombe du ciel.

 

Certains évoquent les licences limitées pour les jeunes ou le manque de grands recrutements…

 

Il ne faut pas chercher des excuses. C’est le niveau économique du pays qui dicte les moyens des clubs. Pour l’instant, nous ne pouvons pas aller vers des sommes faramineuses pour attirer des stars. Au contraire, il faut apprendre à utiliser ce que nous avons, à faire confiance aux jeunes du pays, à travailler pour construire une équipe capable de faire des miracles. Lorsqu’on tombe sur plus fort, on tire les leçons et on essaye d’avancer. On ne doit pas trouver d’excuses qui n’apportent rien. La JSK doit être respectée, son palmarès et son histoire parlent pour elle mais parfois cela ne suffit pas. Je suis confiant pour la suite, je peux dire que d’ici quelques années l’équipe pourrait dominer l’Afrique. Rien n’est impossible, au contraire, il faut y croire.

 

La suite du parcours en ligue des champions peut-elle encore sourire à la JSK ?

 

Bien sûr. Il ne faut surtout pas avoir honte de cette défaite. Il faut continuer à travailler. La JSK a toutes ses chances pour se qualifier, même dans ce groupe difficile. L’essentiel est d’enchaîner avec un bon résultat vendredi contre les Young Africains et de faire le plein à domicile. Avec le nouveau stade, la ferveur du public et l’ambiance, tout est réuni pour gagner à Tizi Ouzou. Et pourquoi ne pas aller chercher des points à l’extérieur.

 

Ce revers peut-il laisser des traces ?

 

Je me souviens qu’à notre époque, nous avions déjà perdu des matchs 3-1 ou 4-1 à l’aller. Mais au retour, nous savions réagir parce que l’équipe avait du caractère. Rien ne se fait au hasard. C’est ainsi que le football fonctionne : des défaites, des leçons, et ensuite des victoires.

 

Comment s’annonce pour vous le match de ce vendredi contre les Young Africains ?

 

C’est un match très difficile devant une bonne équipe, qui s’est offert une victoire lors de la première journée. La JSK est condamnée, elle doit réagir positivement, gagner pour rester en course. Je suis certain que les joueurs vont tout donner pour aller chercher cette victoire et redistribuer les cartes.

 

Said Djoudi