Les jours passent et la CAN se rapproche de sa fin. Les dirigeants du football africain sont omniprésents dans leur lieu d’hébergement sis à l’hôtel Sofitel Ivoire situé au bord de la lagune Ebrié dans le district d'Abidjan.
Nous avons eu l’occasion hier matin de visiter les lieux, afin de prendre la température à quelques heures des deux huitième de finale, dont celui qui a opposé la Guinée et la Guinée équatoriale. Il est environ midi dans le luxueux hôtel, et le mouvement est de plus en plus dense, c’est dans cet endroit que sont hébergés les dirigeants de l’instance africaine, et lorsque c’est jour de match ça s’active dès la matinée, mais c’est vers midi que l’activité augmente. Les stars du ballon rond sont visibles, on remarque très rapidement Adebayor, l’ancien baroudeur du Togo, qui s’affiche avec son look spécial et qui ne veut communiquer avec aucun media, on le sollicite pour une interview ou une déclaration, mais il quitte les lieux dans un gros 4x4 qui l’attendait devant le portail. Basile Boli, Didier Six ou encore Micho récemment nommé coach de la Libye sont sur place, venus en tant que superviseurs ou analystes. On continue notre tour au niveau du hall, une présence attire spécialement notre attention, celle de Réda El-Fil, le célèbre supporter tunisien, qui a pu se frayer un chemin et arriver dans le hall, il semblait apprécier le moment, et ne semble déranger personne, ce n’était pas notre cas, on se sent suivis de près, on nous interdit l’accès à un salon. «Monsieur, c’est réservé par la CAF», nous laisse entendre un agent de sécurité.
Les voisins en force
A vrai dire, le salon en question, de plus en plus bruyant avec les présents, s’apprêtait à recevoir un VIP, et très vite ce dernier s’affiche, il s’agit du président de la CAF Patrice Motsepe. Le Sud-Africain est accompagné de 4 personnes, hommes et femmes, dont son SG le Suisso-Congolais Verone Mosengo Omba. «J’espère qu’il n’y a pas de buffet», lance Motsepe en direction de son équipe de plus en plus étoffée, ses conseillers et son équipe media l’accompagnent vers l’espace qui sert de salon, et au fond surprise : une tarte et une collation, c’est l’anniversaire du président, les voix s’élèvent, on fête le 62e anniversaire du natif de Soweto, la cérémonie est de très courte durée, car le programme est chargé. Motsepe avait fait un saut en matinée à un service religieux à la paroisse catholique Sainte-Jeanne-d’Arc de Treicheville, une sortie qui sera suivie prochainement par des sorties similaires dans une mosquée et autres lieux de culte.
‘’L’Algérie’’ dérange
Dans l’hôtel les directives sont sévères, la sécurité est renforcée. Il faut dire que la CAF ne souhaite pas communiquer et préfère activer loin des regards. Le Camerounais Njoya, Danny Jordan, Ahmed Medjahed, ex-président de la Fédération égyptienne de football ou encore Ahmed Yahia, encore aux anges, après l’exploit de son pays face aux Verts, sont tous sur place, tous sont sur la défensive dès qu’on va à leur rencontre et qu’on se présente. Les relations tendues entre l’Algérie et la CAF ont dicté cette prudence, que dire alors de la sortie prématurée de l’EN accompagnée de nouvelles accusations contre l’arbitrage africain.
Notre présence sur les lieux dérange de plus en plus, on a pu arracher des déclarations à quelques présents, sous les regards d’employés marocains de la CAF, omniprésents sur les lieux, et qui guettaient le moindre déplacement de notre part dans la zone, on était d’ailleurs à peine surpris lorsqu’un agent de l’ordre est venu nous empêcher d’accéder de nouveau à l’hôtel. «Monsieur, on a reçu des instructions, on ne peut pas vous laisser entrer.» Une mesure qu’on voyait venir, au vu des regards de plus en plus fixés sur nous, on décide alors de quitter les lieux, sans souhaiter un joyeux anniversaire à Motsepe, mais en confirmant que rien en fait n’a changé au sein de cette CAF, les mêmes pratiques, de vieux visages et une allergie exprimée envers l’Algérie, cela rend l’élimination des Verts pour tous nos compatriotes présents en Côte d’Ivoire encore plus amère, seule un parcours héroïque de notre sélection pouvait faire taire les haineux mais les hommes de Belmadi ont fait l’inverse et ont libéré la voie aux ennemis de l’Algérie, plus que jamais heureux de poursuivre leur CAN sans être dérangés.
S.M.A