La Confédération africaine de football a dévoilé, jeudi dernier, les listes finales de toutes les catégories en course pour les trophées des CAF Awards 2023, qui auront lieu, ce soir, à Marrakech.
Les CAF Awards sont censées être une occasion spéciale de reconnaître et de récompenser les performances exceptionnelles des joueurs, joueuses, entraîneurs, équipes et clubs africains au cours d'une période donnée, cette fois la CAF a choisi la période allant de novembre 2022 à septembre 2023 pour les catégories masculines et de décembre 2022 à novembre 2023 pour les catégories féminines, mais voilà que l’annonce jeudi des listes a réservé un choc énorme pour les amoureux du ballon africain, notamment en Algérie, puisque la CAF a choisi de ne pas retenir plusieurs Algériens à leur tête d’attaquant de l’EN Ryad Mahrez. Auteur d’un triplé historique avec les Citizens de Manchester, Mahrez était parmi les favoris, mais le voilà en dehors de la liste, Salah, Hakimi et Osimhen lui ont été choisis, ce qui a provoqué une série d’indignations de techniciens africains mais aussi du vieux continent, qui trouvent que Mahrez a été lésé, c’est le cas aussi de l’USMA le double champion d’Afrique qui s’est retrouvé sur la touche.
«Aucun Algérien ne sera présent»
L’exclusion des représentants algériens a immédiatement suscité la réaction du président de la Fédération algérienne de football Walid Sadi, qui, en signe de protestation, a annoncé son refus d'assister à la cérémonie des CAF Awards dans une déclaration prononcée auprès d’El-Hayat, appelant l'ensemble de la délégation algérienne à en faire de même. «J’ai notifié la CAF de mon absence il y a deux jours», a-t-il précisé, exprimant ainsi sa solidarité envers Riyad Mahrez. «Bi idn Allah aucun Algérien ne sera présent à la cérémonie en solidarité avec Mahrez», a-t-il ajouté. Outre l'absence de Mahrez et de l'USM Alger parmi les finalistes pour les prix, celle de Farès Chaïbi pour le titre de meilleur jeune a elle aussi fait couler beaucoup d’encre, la CAF s’est contentée de retenir Benchikha pour avoir emmené l’USMA à décrocher la coupe de la CAF et la Supercoupe d’Afrique, sans oublier Bousseliou, l’attaquant des Rouge et Noir, qui, lui aussi, a figuré dans la course pour un trophée en tant que l’un des meilleurs jeunes.
Benchikha et Bousseliou
Les propos de Sadi promettent une absence algérienne, ce qui laisse croire que ni Benchikha ni Bousseliou ne seront présents au Maroc ce soir, une décision prise après l’élan de solidarité tissé à la suite de l’absence de Mahrez dans les plans de la CAF. Dans la rue algérienne, la déclaration et la décision de ne pas se rendre au Maroc ont été saluées. La décision exprime parfaitement le désarroi des responsables algériens vis-à-vis de toutes les décisions de la CAF ces derniers mois, il y aurait comme une rupture presque totale avec l’instance africaine, une position courageuse lorsqu’on sait que la CAF n’a rendu aucun service au football algérien ces derniers mois, bien au contraire, le dernier changement à la tête de la fédération a été l’œuvre de la confédération qui avait assommé Zefizef lors de l’assemblée générale de la CAF. A moins de 35 jours de la CAN, il existe une nette envie que l’EN aille au bout de l’aventure, reste à savoir si notre pays va résister aux intimidations, et au mépris. Les Verts ont eu une longue histoire avec le football africain il y a 2 ans, avec la piètre prestation à la CAN suivie de l’affaire Gassama, le voyage en Côte d’Ivoire s’annonce rude, puisque l’EN n’est pas à l’abri d’un remake du scénario de 2022, l’absence de Sadi de la cérémonie et celle de Bousseliou ainsi que de Benchikha seront synonymes d’une nouvelle annonce de guerre, ce qui mettrait la CAF dans la gêne. Il faudra dès lors s’attendre à des représailles, Belmadi et ses joueurs sont d’ores et déjà avertis. Quant à la FAF, elle n’a fait qu’exprimer à sa façon son mécontentement vis-à-vis les décisions de la confédération. Sadi a décidé d’aller loin, et ce n’est que le début d’un bras de fer qui va encore durer dans le temps. L’éviction de Mahrez de la short-liste des meilleurs joueurs n’est que le signe avant-coureur d’une bataille qui promet d’être rude, un avertissement en direction du Comex de la CAF et des éventuels prochains candidats à la présidence, appelés à se libérer de la domination de Lekjaâ et de son pays.
S.M.A