N. B.
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CSA-MCA : dans les coulisses de lAG
Lassemblée extraordinaire du Mouloudia dAlger sest déroulée sans incident. Le quorum a été atteint et tous ont voté pour le retrait de confiance à Zedek Abdelhamid. Mais ce nest pas fini. Le plus dur reste à faire.
La décision de Sonatrach de reprendre le Mouloudia dAlger et de réintégrer les disciplines qui étaient sous sa coupe (GSP) a ravi les millions de supporters algériens. Même si officiellement rien nest encore fait, dans les coulisses, beaucoup de choses sont en train de se passer. Sachant quil y a des gens qui vont tout faire pour que ce projet capote, ses initiateurs sont en train de sactiver dans lombre pour barrer la route à ces personnes et faire en sorte à ce que les démarches se font dans la légalité et la transparence la plus totale.
On ne veut pas donner les pleins pouvoirs à Sonatrach
M. Zerguine, patron de la firme nationale des hydrocarbures, envisage en premier lieu davoir la maîtrise sur le CSA-MCA. Une fois, cest fait, il va du coup être partie prenante de la SPPA. La réouverture du capital de la SSPA-MCA lui permettra dintégrer le patrimoine du club, mais aussi dinjecter de largent de façon à ce quil obtienne la majorité des actions. Donc, présider le conseil dadministration. Les intentions du P-DG de Sonatrach étaient claires dès le début en ce qui concerne le retour de sa firme aux affaires du MCA. «Sonatrach veut tout ou rien», disait-il. Néanmoins, les membres de lAG du Mouloudia Club dAlger ne voient pas les choses de la même manière. Ils sont dans leur majorité contre lidée de donner les pleins pouvoirs à Sonatrach. Cette idée, «cest une très mauvaise idée», nous dira un membre influent de cette AG. «On a déjà vécu cette expérience dans les années 1980 et 1990 et regardez comment a-t-on fini ! Daccord pour le retour de Sonatrach, mais non pour le retour aux années 1990. On négociera et on trouvera une meilleure solution», ajoutera-t-il.
Voilà ce que proposera lAG
Pour contrer Sonatrach et espérer pouvoir négocier en position de force, il est impératif pour ceux qui sont contre que Sonatrach prenne tout de trouver des investisseurs prêts à mettre de largent sur la table et prendre des actions. Pour cela, les défenseurs de cette thèse pensent trouver la solution. Deux investisseurs, lun est européen et lautre arabe, sont, selon une source officielle, motivés pour ce projet et ils nattendent que le feu vert pour se manifester. On a essayé den savoir plus sur ces deux prétendus hommes daffaires, mais tous, sans exception, se sont montrés fuyants. Un membre de cette AG, dont on préfère taire le nom, nous a lancé, tout excité, le nom
dEddir Loungar, mais aucun na pu nous confirmer cette rumeur, cest donc une chose à prendre avec des pincettes. Quoi quil en soit, ces deux investisseurs «secrets» seraient prêts, toujours, selon notre source, à mettre un paquet dargent et seraient très motivés et convaincus que ça serait un bon investissement.
Brahmia prendra le CSA, Hadj Nacer proposé pour la SSPA
Si pour le CSA, les jeux sont faits en ce qui concerne la présidence du club amateur du Mouloudia dAlger qui reviendra bien sûr à Ammar Brahmia, les membres de lAG comptent faire le forcing pour que Hadj Nacer, une personnalité crédible et très influente, prenne les commandes au niveau de la SSPA. Bien sûr, juridiquement parlant, cela est difficile à réaliser du moment que les deux instances sont séparées et que lAG na pas à décider de la SSPA, mais dans les coulisses de lAG, il se dit quune astuce a été trouvée pour que Brahmia prenne le CSA. Ils se croient capables de placer Hadj Nacer à la tête de la Société par actions du Mouloudia. Les membres de lAG vont plus loin dans cette histoire. Leur assurance davoir le dernier mot les a poussés à désigner dès maintenant Hadj Nacer comme représentant du Mouloudia dAlger lors des négociations avec les deux investisseurs.
Zedek, persona non grata à lassemblée de vendredi prochain
Vendredi prochain aura lieu lassemblée ordinaire du Mouloudia Club dAlger. LAG pense que les bilans seront acceptés, mais sen assurer, ils veulent empêcher Abdelhamid Zedek, le président sortant, dy prendre part. Pourquoi ? Zedek est soupçonné davoir détourné de largent, 200 millions plus exactement. Lhistoire de ces 200 millions est toute simple. Zedek a prêté cet argent à Ghrib, au retour, ce dernier la aidé à reprendre sa couronne. En plus clair, Zedek a emprunté de largent à la SSPA-MCA. Quand la DJS a débloqué une somme dun milliard de centimes au CSA (ce qui nest pas la même chose que la SSPA), en sa qualité de président de cette instance, il a récupéré son argent sans que personne ne lui rappelle que cela était illégal (cétait à Ghrib, donc la SSPA-MCA de le rembourser et il navait pas à toucher à largent du CSA qui est destiné à autre chose). Lautre affaire qui mérite dêtre citée et sur laquelle on a déjà écrit concerne les 100 millions que Aïzel a pris de cette même subvention de la DJS et qui représente, selon lui, plusieurs mois de salaire que le MCA lui doit quand il était secrétaire général du club avec Amrous comme président. Ainsi, pour ces raisons-là, les membres de lassemblée générale du Mouloudia, qui tient bien sûr à ce que le bilan financier soit accepté ce vendredi, il y en a certains qui souhaiteraient vivement quil soit refusé, vont tout faire pour que Zedek ne soit pas au rendez-vous afin quil ny ait pas dincidents qui pourraient pousser le commissaire au comptes à refuser ce bilan.
Pendant ce temps-là, Ghrib dépense des milliards
Le lecteur remarquera quon a jusque-là cité en aucun cas le nom dOmar Ghrib dans cet article, parce que tout simplement, cette personne ne figure pas dans les projets des faiseurs du Mouloudia dAlger de demain. Et pourtant, cet homme tire les ficelles à la section football. Cest lui le grand patron et tout le monde, sans exception, tremble rien quen prononçant son nom. Ses collaborateurs lui sont fidèles et loyaux et appliquent à la lettre ses recommandations et consignes. Cette notoriété, Omar Ghrib la gagnée avec de largent. Il est le seul capable de ramener de largent et faire marcher le club. Et en parlant de finances, on rappellera que la SSPA devait à Ghrib 7 milliards de centimes. Avec le recrutement quil a osé faire cette saison, ce chiffre a presque doublé. La question quon se pose maintenant, cest comment lAG va réaliser tous ses projets sans Ghrib ? Comment comptent-ils investir à la SSPA en ayant un créancier nommé Omar ? Ont-ils reçu des garanties de la part de Sonatrach et de ces deux prétendus investisseurs pour effacer ces dettes-là ? Impossible. Vont-ils se débarrasser de lui sans lui rendre son argent ? Ils ne sont pas capables de le faire. Quon-t-ils donc en tête et quelle stratégie adopteront-ils pour faire passer leur projet ?
Pour Omar, ceci est le problème du CSA et non de la SSPA
Omar Ghrib sait très bien ce quil fait, et surtout ce quil devra faire au cas où lAG le ciblerait. Mais pour le moment, il reste calme. «Ce que fait le CSA ne me concerne pas. Dailleurs, je ne suis plus membre. Moi, jai une équipe à faire marcher, des joueurs à payer, une préparation à organiser et de largent à faire rassembler», dit-il. Par ailleurs, lactuel décideur du MCA est convaincu quen cas de démission de sa part, de retrait ou déviction, il pourra dire adieu à ses milliards. Khaled Adnane et les autres personnes qui sont déjà passées par là en témoigneront. Il ne va donc jamais partir sans son argent. De largent que ses amis, prêts à tout pour le récupérer, lui ont prêté. Cest par peur de représailles et pour éviter de les affronter dailleurs quil sest cramponné à son poste quand Pelicano et Loungar se sont présentés pour racheter le club sans garantie aucune quil récupérera son dû. Par conséquent, Omar Ghrib a décidé, pour le moment, de ne pas simpliquer dans les affaires du CSA-MCA. De loin, il suit tout et il ne réagira quune fois il se sentira menacé. On pourrait suggérer que Ghrib pourrait être partie prenante dans la prochaine SSPA-MCA avec cet argent que le club lui doit comme fonds, ce qui pourrait lui paraître une mauvaise idée, parce quil ne sera jamais actionnaire majoritaire avec cette somme, mais comme cet argent nest pas le sien et quil appartient à une dizaine de gens qui ont choisi de lui faire confiance, on ne voit pas vraiment comment Omar fera au cas où ses projets prennent route, et là aussi on est obligés de poser une autre question : comment ses projets prendront route en ayant Omar Ghrib comme créancier ? Au Mouloudia, tout est compliqué
A. B.