EN: Vahid victime d’une campagne de déstabilisation

Chez nous, dans le microcosme du football, depuis la fin de l’ère Mahieddine Khalef et celle du regretté Rogov, la réussite et l’ambition ne plaisent pas.

Nous préférons les petits objectifs, dire que si nous gagnons, cela relève de l’exploit, se la jouer «petit bras» comme on dit dans le jargon tennistique. Des entraîneurs pessimistes qui se sont succédé jusqu’à épuisement des stocks disponibles. Puis arrive dans ce microcosme du football algérien un entraîneur étranger, Vahid Halilhodzic, qui a un nom en temps que joueur, mais aussi en temps qu’entraîneur, qui lui est issu d’une autre mouvance, celle des entraîneurs gagneurs. Là où d’autres parlaient d’aller essayer de créer l’exploit et de revenir avec quelque chose, lui déclare que tout autre résultat qu’une victoire serait un échec. Là où d’autres «bétonnaient» avec un autobus de défenseurs, ne laissant qu’une seule personne sur la pointe de l’attaque, même à domicile, face à une équipe dite faible, en espérant gagner 1-0 sur un coup de pied arrêté. Vahid aligne une équipe résolument tournée vers l’avant et exige, vu que le match se déroule à domicile et que l’adversaire est d’un niveau inférieur, une large victoire avec la manière. Même dans la gestion du groupe, le Bosniaque est vraiment différent de ses derniers prédécesseurs.

La méthode Vahid décriée en France convient parfaitement à l’Algérie

En effet, lui fait exploser tout le monde en mettant tout le groupe sur un pied d’égalité, pros ou locaux, cadres ou novices, et relance l’émulation et la concurrence en équipe nationale. La méthode Halilhodzic, très décriée en France, semble convenir à l’Algérie, puisque les résultats semblent plaider pour lui. Jugez plutôt par vous-mêmes. L’équipe nationale version Halilhodzic a joué 10 matchs, elle en a gagné 8, fait un match nul à l’extérieur, contre une défaite seulement et face au Mali, qui n’est plus à présenter. Elle a marqué 21 buts lors de ces dix matchs contre 4 encaissés seulement. Elle est en course pour la Coupe du monde et est qualifiée pour la CAN-2013. Cette équipe new look a permis de remettre les locaux en selles en révélant Slimani, Hachoud et Belkalem par exemple, et des joueurs comme Feghouli, Cadamuro et Soudani à qui on ne faisait pas confiance auparavant.

Et pourtant, l’EN ne fait que s’améliorer

Malgré tout cela, lorsqu’on lit ou que l’on écoute les déclarations de certains techniciens et de certains anciens joueurs dans les différents médias, on n’a l’impression que l’équipe nationale est en déroute et que Vahid Halilhodzic a échoué dans sa mission. La dernière sortie de Rabah Saâdane sur Berbère TV en est le parfait exemple.

Certains techniciens aigris, au lieu de se réjouir de la réussite des Verts, attendaient l’équipe nationale au tournant pour tomber sur «Coach Vahid», dont ils n’ont jamais vraiment encaissé la venue. Le problème, c’est qu’au fil des matches, l’EN n’a fait que s’améliorer au grand dam de ces gens là qui ont quand même fini par déverser leur torrent de critiques au-lendemain du match Algérie-Libye, s’appuyant sur la seule défaite des Verts face au Mali pour étayer leurs critiques. Certains ont même affirmé que le bilan était négatif, car l’équipe nationale n’a affronté que des équipes de seconde zone et qu’elle a perdu son vrai choc. Les Tunisiens apprécieront. D’autres ont déclaré que si les joueurs centrafricains de Jules Accorsi avaient reçu leur primes et leur salaire à la veille d’affronter les Verts, ils auraient corrigé l’équipe nationale à Blida, en ajoutant que le classement FIFA ne signifiait rien (bien sûr, il est en faveur du Bosniaque et de l’EN) et que la CAF avait eu bien raison de mettre les Verts dans le chapeau 3.

Tout ce qui a été fait de positif est remis en cause

Ces déclarations sont un peu «forte de café», car même si Halilhodzic n’a pas révolutionné ni réinventé le football algérien, son bilan est plus que positif, puisque le premier objectif qui lui avait été assigné par Mohamed Raouraoua a été au jour d’aujourd’hui rempli. On se demande donc quel est le but de cette campagne de déstabilisation du sélectionneur national venue de l’intérieur, alors qu’il était déjà victime d’attaque de l’extérieur par livre interposé. Hormis la volonté de couler l’équipe nationale, en l’empêchant  de préparer la CAN sereinement, pour punir Halilhodzic, nous ne voyons rien d’autre.

Même s’il est affecté par certaines critiques, le sélectionneur national, à l’image de la nouvelle génération de joueurs qu’il a su mettre en place, a du caractère, encaisse, ne rompt pas et préfère répondre sur le terrain. Gageons que les détracteurs de Vahid attendront cette CAN-2013 avec impatience pour encore guetter un éventuel faux pas des Verts pour s’en donner à cœur joie.

Mohamed Bouguerra

 

 

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