«Alea jacta est», traduisez «le sort en est jeté», une citation en latin chère au grand empereur romain, Jules César. C’est ce qu’ont dû penser l’entraîneur national, Vahid Halilhodzic, et le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, lorsqu’ils ont pris connaissance, au fur et à mesure que les boules étaient tirées par Mark Williams, Aziz Bouderbala et Kalusha Bwalya, du groupe D, celui de l’Algérie pour la CAN 2013. Après 10 jours de suspense intense, depuis la qualification des 16 nations pour la CAN sud-africaine, le tirage au sort a enfin eu lieu et tout le monde en général est fixé désormais sur son sort et va pouvoir mettre en place une préparation et des matchs amicaux par rapport au profil des trois adversaires qu’il aura à affronter durant ce premier tour. Notre équipe nationale, qui se trouvait, critères de sélection de la CAF oblige, dans le troisième chapeau, devra affronter les équipes très coriaces de Côte d’Ivoire, de Tunisie et du Togo pour passer au second tour. Un tirage au sort somme toute difficile diront certains qui le qualifieront de «groupe de la mort», bon pour nous ou pas bon pour nous pour d’autres… Une chose est sûre, à ce niveau là, toutes les équipes se valent et il s’agira de préparer un « plan de bataille », le plus pointu et le plus professionnel possible, pour ne pas se faire piéger, car ce groupe compte en valeur intrinsèque 4 chapeaux 1 .Nous vous proposons, chers lecteurs, un petit focus, pour faire mieux connaissance avec les futurs adversaires des Verts.
Côte d’Ivoire, à la recherche du titre de champion d’Afrique
Est-il encore opportun de présenter l’équipe nationale de Côte d’Ivoire, championne d’Afrique en 1992, tant elle domine le continent depuis plus de sept ans, avec sa «génération dorée», celle des Drogba, Kalou, etc. Une équipe arrivée totalement à maturité et qui aura à cœur de tirer sa révérence en remportant ce titre de champion d’Afrique qui la fuit depuis 2006. Cette équipe sera le favori du groupe car elle a un fort potentiel. Elle sera aussi revancharde et aura à cœur de battre les Verts après la défaite que lui avait infligée les Fennecs de Saâdane en 2010, alors qu’elle était entraînée par un certain Vahid Halilhodzic et que cette coupe leur tendait les bras.
Tunisie, cette fois-ci ils n’auront pas peur des crocodiles
On peut résumer cette équipe des Aigles de Carthage par un seul mot : «travail». Les années passent et l’équipe nationale tunisienne se maintient au top. Elle ne se maintient pas comme les autres sélections d’Afrique, grâce à ses expatriés, mais plutôt grâce à son travail de formation et s’appuie sur les joueurs formés localement et qui jouent dans un des championnats les plus relevés d’Afrique. Entraînée par Samy Trabelsi, qui a perdu de justesse en 1996 la coupe en territoire sud-africain de manière extra-sportive (car à l’époque les hooligans sud-africains avaient dit aux Tunisiens, «soit vous perdez soit nous vous jetons aux crocodiles»), les Aigles de Carthage auront une revanche à prendre et montrer que 16 ans après, ils n’ont plus peur des crocodiles.
Togo, un mondialiste sur le retour
En 2006, cette équipe, tirée par une bonne génération de binationaux et la locomotive Adebayor, avait réussi à se qualifier à la Coupe du monde allemande et à faire deux, trois années en enchaînant les bons résultats. A l’image de l’Afrique, le Togo a connu des problèmes politiques et une instabilité chronique qui ont fait descendre son équipe nationale dans les abîmes. Une équipe qui tenta son come-back en 2010 et qui avait été stoppée par la folie meurtrière de guérilleros d’un autre âge en Angola, tuant deux personnes. Mais comme les grandes équipes ne mourent jamais, c’est un Togo, qui a fait le plein de binationaux, qui revient modestement par le chapeau 4 sur la scène africaine en 2013. Mais ne nous trompons pas, les Togolais savent travailler et ont l’expérience pour se qualifier au deuxième tour, donc méfiance.
Mais comme dit le vieil adage : «Ce n’est pas au vieux singe qu’on apprend à faire la grimace» et gageons que l’expérimenté Vahid aidé logistiquement par le non moins expérimenté Mohamed Raouraoua mettra tous les moyens et ne laissera rien au hasard pour permettre à son groupe d’arriver en Afrique du Sud au top physiquement et mentalement, avec une idée très précise sur la manière de contrecarrer ses adversaires si coriaces soient-ils. L’empereur Jules César, qui utilisait beaucoup la citation Alea Jacta Est, était un grand conquérant, après ce tirage au sort, Vahid Halilhodzic devra se remettre au travail, mais cette fois-ci pour conquérir l’Afrique.
M. B.