Le cauchemar vécu par le public algérien, que ce soit au stade ou en suivant le match sur le petit écran, ne sera pas effacé de leurs esprits de sitôt.

Il faut dire que les fans de l’EN, comme lors du mois de mars 2010 et la défaite face à la Serbie, ont été choqués de suivre un match comme celui d’hier face à la Bosnie joué dans des conditions pas du tout confortables. Le terrain impraticable du stade du 5-Juillet a contraint les Verts à jouer une partie de waterpolo plutôt que du foot, faisant de la soirée de mercredi, qui devait être une fête, une soirée ratée où les Verts étaient perdants sur toute la ligne.

Une date FIFAnon exploitée A deux mois de la CAN, la sélection algérienne avait plus que besoin de cette date, qui a d’ailleurs fait les affaires de plusieurs sélections africaines. Vahid voulait en faire une vraie revue d’effectif avant de le stabiliser, d’autant que l’EN ne pourra plus se regrouper une nouvelle fois avant le 3 janvier 2013, date du voyage en Afsud, mais finalement on a pratiquement grillé un joker, le dernier, d’où la déception qui se lisait sur le visage du sélectionneur déjà abattu à cause de la longue liste des blessés.

Les nouveaux n’ont pas eu l’occasion qu’ils espéraient À cause de ces mêmes blessures, Vahid était contraint de faire appel à des novices qui débutaient sous le maillot des Verts, à l’occasion de ce match international. Gasmi, Boulemdais et Djallit, voire Doukha, qui jouait l’un de ses rares matchs en tant que titulaire, devaient faire de cette rencontre une occasion de plaire au coach et de rester dans la course pour éventuellement figurer dans les 23 qui iront à la CAN. Malheureusement pour eux, les conditions n’étaient pas réunies pour voir leur vrai niveau, malgré quelques belles choses auxquelles on a assisté de la part de Djallit notamment, que même la boue n’a pas arrêté, montrant une volonté de fer d’arracher sa place.     

Rétrogradation imminente au classement FIFA Promue lors du dernier classement FIFA à la 19e position, la sélection algérienne a frappé un grand coup. Il faut dire que c’est la première fois de son histoire que l’EN occupe cette avantageuse place qui prouve qu’un bon travail est en train d’être effectué. La rencontre face à la Bosnie devait être l’occasion de prouver cette progression, mais finalement au bout des 90 minutes il y a eu cette défaite qui a scié les jambes aux joueurs et à leur coach. L’EN essuie une défaite amère et elle en constatera les répercussions lors de la parution du prochain classement Fifa au début du mois prochain, quand elle se verra devancée par plusieurs équipes, mais restera parmi les 30 meilleures, c’est dans cette position d’ailleurs qu’elle attaquera la CAN.   

Rien de nouveau sur le plan du jeu En plus des joueurs que Vahid a voulu voir à l’œuvre, notamment les locaux appelés en renfort, il comptait aussi essayer certaines variantes dans le jeu, il n’a pas beaucoup de temps pour le faire, alors la réception de la Bosnie était l’occasion ou jamais pour parfaire le jeu et essayer de l’adapter à certaines tactiques et situations, comme par exemple mettre à rude épreuve sa défense, surtout l’axe, en présence d’un Dzeko qui aurait pu être l’exercice parfait pour préparer des tête-à-tête comme ceux face à Adebayor ou même Drogba, mais tout est tombé à… l’eau, comme les nombreuses balles qui prenaient la direction de la cage de Doukha et qui n’ont pas secoué les filets grâce aux flaques d’eau.    

Des pros qui auront honte de raconter la soirée cauchemardesque Le terrain impraticable, c’est tout le monde qui en parlait à l’issue du match, dans les rues, dans le vestiaires du stade et sans doute aussi à travers le monde, vu que la partie était malheureusement retransmise en direct sur le petit écran, une honte à laquelle ont assisté nos confrères de Canal+ venus spécialement pour préparer un reportage sur Vahid Halilhodzic et sur ce match face à son pays. Du coup, nos professionnels ainsi que les autres joueurs internationaux vont se réunir pour que chacun raconte son match, et on imagine bien la honte que nos joueurs vont ressentir lorsque leur tour viendra. A ce moment-là, ils vont être sans doute jaloux des locaux, lesquels réintégreront leurs clubs comme si de rien n’était.

 L’Algérie humiliéedevant le monde entier La FAF voulait en faire une fête, elle a même fait appel à des artistes pour animer la soirée et célébrer le cinquantenaire de sa création, mais finalement ça a tourné au cauchemar, voire au drame, car même si on relativisait le score et le match en lui même, on ne peut en aucun cas oublier que la partie a été suivie par des centaines de milliers d’Algériens et d’étrangers à travers le monde. Les Bosniens étaient sans doute nombreux à rigoler en voyant Dzeko et Pjanic patauger dans ce bourbier qu’était le stade du 5-Juillet. D’ailleurs, même les voisins, qui, par curiosité, ont suivi la partie, ont beaucoup ri d’un pays qui a eu son indépendance depuis 50 ans et qui n’a même pas une bonne pelouse dans un grand stade pour pouvoir jouer de vrais rencontres de football. On considère ça comme la plus grosse honte de la soirée.  

250 000 euros jetés par les fenêtres Nombreux sont ceux qui ont poussé un soupir de soulagement à la fin du match de mercredi, non pas parce que l’Algérie a gagné ou parce que Dzeko n’a pas marqué, mais tout simplement en se rappelant que la FAF allait ramener le Brésil pour jouer face aux Verts avant que tout ne tombe à l’eau. Ouf ! On a évité une grosse défaite, mais pas seulement, puisque la FAF était à deux doigts de débourser quelque 30 milliards pour ramener Neymar et ses coéquipiers dans ce bourbier. Malgré ça, de l’argent jeté par les fenêtres il y en a eu, plus exactement 250 000 euros, soit près de 4 milliards de centimes, pour rien, puisque cette partie n’aura finalement servi à rien.

Un public dégoûté, ennuyé Venus en nombre malgré les conditions climatiques difficiles, les supporters des Verts ont quitté le stade très déçus à la fin du match. Ils ont perdu leur temps à attendre le début de la partie en s’exposant à une pluie qui n’a pas cessé de tomber tout au long de la soirée. Au final : l’équipe a perdu, eux ils ont dépensé beaucoup d’argent pour certains, ils ont assisté à un match de waterpolo au lieu d’un match de foot et ils sont rentrés chez eux avec une grippe qu’ils n’oublieront pas de sitôt. Autrement dit, ils se sont sacrifiés pour rien.  

Heureusement qu’il n’y a pas eu de blessures Le seul point positif (si on peut l’appeler ainsi) qu’on peut retenir à l’issue de ce match, c’est le fait que l’effectif s’en est sorti sans la moindre blessure, le terrain était très lourd, et on a pu le constater à la fin de la rencontre en y faisant un tour, et on peut témoigner que même marcher était impossible, alors de voir les Feghouli, Medjani et autres Belkalem sortir du terrain sur leurs jambes sans la moindre blessure était un miracle, Vahid peut s’en féliciter, lui qui ne dort plus depuis le début de la série de blessés qui a complètement perturbé son travail.                          S. M. A.