- Monsieur le Ministre, plusieurs clubs algériens, dont le MCO, le MCA et le MOC, pour ne citer que ceux-là, vivent une guéguerre qui oppose leur CSA à leur SSPA qui demande jurisprudence. Qu’avez-vous à dire sur cet imbroglio qui s’éternise ?
- La règlementation qui régit le professionnalisme est très claire sur le sujet. Le CSA est une entité, la SPPA en est une autre. Et, conformément à la législation en vigueur, le club amateur a une quote-part dans le capital de la société sportive au même titre que les autres actionnaires. De ce côté-là, la loi est claire, mais ce que beaucoup, malheureusement, ne comprennent pas, c’est que, pour aller droit au professionnalisme, les actuelles directions des SSPA doivent ouvrir le capital de leur société à d’autres gens qui veulent investir de l’argent dans le football. C’est que les SSPA, qui n’ont juridiquement pas le droit à l’aide de l’Etat, ne se mueront en vrais clubs professionnels que lorsqu’ils réussiront à devenir autonomes. Cela pour vous dire que, en vérité, les conflits que vous venez d’évoquer ne sont que le résultat de la mauvaise interprétation de la loi qui régit le football professionnel qui, pourtant, est, quitte à me répéter, très claire. Qu’ils se conforment à la loi, c’est simple, non ?
- Les présidents des clubs professionnels de ligue 1 et 2 nous ont avoué que les sociétés professionnelles sont en faillite. La preuve, la plupart d’entre eux n’arrivent plus à assurer régulièrement les salaires de leurs joueurs. Qu’avez-vous à leur dire pour les réconforter ?
- Récemment, j’ai eu une discussion avec le président de la FAF, lors d’une réunion à laquelle ont pris part le président de la fédération, le président de la LFP et huit représentants des présidents de clubs professionnels. Je pense que tout le monde a compris que, pour que tous les clubs aillent vers le vrai professionnalisme, il faut qu’ils ouvrent leur capital. Maintenant, si certains veulent gérer leur SSPA comme un CSA, je vous le concède, ils vont tous déclarer faillite, cela est certain. Mais, pour qu’ils évitent le purgatoire, les présidents de clubs doivent ouvrir le capital de leur société sportive par actions et jouer le jeu. C’est à cette seule condition qu’on pourra réussir à implanter le football professionnel en Algérie. Certes, durant cette phase de transition vers le professionnalisme, la tâche des actuels dirigeants de clubs n’est pas facile, mais ils ne doivent pas continuer à gérer leur SSPA comme un CSA. Sinon, et cela est inéluctable, d’ici deux ou trois ans, rares seront les clubs qui conserveront leur statut de SSPA et donc de club professionnel.
- Dernièrement, une commission a été installée pour cerner les problèmes qui entravent l’instauration du professionnalisme en Algérie. Peut-on connaître ses propositions ?
- Cette commission ad hoc, installée par la FAF, a terminé ses travaux récemment et nous a présenté ses suggestions. Nous allons les étudier afin qu’on puisse rectifier le tir. Nous œuvrerons à tirer le football vers l’avant et à faire avancer le professionnalisme en Algérie. Mais, pour que nous puissions améliorer les choses, il faut que les présidents de clubs appliquent à la lettre les décisions que nous allons prendre et agissent en professionnels. C’est tout ce que nous leur demandons.
- La dernière question concerne le MCA, dont vous êtes un enfant. Comment se fait-il qu’un grand club comme le Mouloudia se retrouve SDF ?
- Non, en tant que ministre je m’intéresse à tous les clubs et je suis l’enfant de tous les clubs et non pas seulement du MCA, comme vous le dites (rires). Cela dit, ce que vous dites est faux, le MCA n’est pas un club SDF.
- Mais, vous venez de fermer le stade du 5-Juillet où était domicilié le MCA…
- Non, pas du tout, nous n’avons pas fermé le stade du 5-Juillet et nous n’allons pas le faire. Pour votre information, le MCA et tous les autres clubs de la capitale de Ligue 1 vont continuer à jouer au stade du 5-Juillet. Tout ce qu’on a décidé, c’est que nous allons refaire la pelouse de ce stade sans pour autant le fermer. Cette opération de réfection de la pelouse sera effectuée après celle de ses terrains annexes. De toutes les façons, cette opération ne va durer au maximum que trois mois.
R. G.