Mesbah évoque aussi l’arrivée en sélection de Ghoulam, un concurrent direct dans le poste de latéral gauche, mais le pensionnaire de Milan avoue qu’il sera content de travailler à ses côtés. Et pour répondre à la presse italienne, Mesbah nous informe qu’il est Milanais jusqu’à preuve du contraire et qu’il ne se concentre que sur son boulot, car il ne veut pas quitter son club sur une mauvaise note. Ecoutons-le.
- Avant tout, on croit savoir que vous avez repris les entraînements avec le groupe, est-ce que cela veut dire que ça va mieux ?
- Oui, ça va mieux. J’ai repris avec le groupe, j’ai passé un moment assez difficile avec cette blessure, car la première fois, ce n’était pas trop grave, mais la seconde blessure était différente.
- Pouvez-vous nous rappeler de quoi il s’agissait exactement ?
- Puis il y a eu cette blessure à la cuisse, plus exactement à l’ischio-jambier droit. Je me suis fait mal le 26 septembre juste après un match, et après, j’en ai eu pour 2 à 3 semaines, c’était ensuite bon. Après, j’ai eu aussi une petite déchirure dans la même zone qui a pris du temps, et nous, on a pris de notre côté tout le temps nécessaire pour ne pas rechuter. C’était deux mois quand même assez difficiles et je suis très content d’avoir repris les entraînements. Samedi, incha Allah, je vais faire un match avec les jeunes.
- Vous pensez intégrer le groupe à partir de quand ?
- Ça, je ne sais pas, mais je serai disponible à partir de dimanche. Autrement dit, je serai apte à prendre part aux matches qui restent avant la trêve.
- Quand on traverse des périodes comme ça, c’est sans doute pas évident, n’est-ce pas ?
- Oui, je confirme, et surtout quand ça se passe comme ça, quand on a un problème au genou, on sait qu’on aura pour 3 à 4 mois. Après, on reprend, mais là, j’ai commencé, après j’ai recommencé, c’était assez difficile, mais franchement, on va dire que c’est une perte de temps. Les matches qui s’enchaînent, et t’es pas là, mais je suis assez fort mentalement pour passer dessus. Maintenant, je ne vais plus regarder derrière, mais juste devant pour retrouver la forme et mon niveau incha Allah.
- Ne pensez-vous pas que votre retour se fera au bon moment, d’autant que la CAN n’est pas loin et que vous aurez un peu le temps de jouer quelques matches avant cette compétition ?
- Oui et non. Après c’est clair que j’ai discuté avec le coach et son staff, il fallait que je prenne mon temps, que je sois tranquille, il ne fallait pas que je sois pressé. Comme vous le dites, je suis revenu à temps, et ce n’est pas du tout le moment de se faire mal à un mois, un mois et demi de la CAN.
- Le coach en a parlé dans une récente conférence de presse, il dit que plusieurs internationaux rechutent, et il vous a conseillé de ne pas vous précipiter malgré la CAN…
- C’est clair par rapport à la CAN, mais aussi sans ça, les blessures musculaires sont imprévisibles. On peut passer deux à trois mois dans la souffrance, on reprend, et ensuite, on se refait mal, ça arrive souvent. Moi, j’y suis allé doucement, parce que ça fait deux à trois semaines que je n’ai plus de douleurs, que je fais de la musculation. Je me suis mis d’accord avec Milan afin d’y aller tout doucement. Cette fois, ça a pris beaucoup plus de temps, car la blessure n’était pas très grave. Le plus grave était de retomber, El hamdolilah, maintenant, je suis guéri, je fais les entraînements. Samedi, je ferai peut-être une mi-temps à une heure avec les jeunes (Ndlr, entretien réalisé jeudi), et après, tout doucement, je retrouverai le rythme, car une blessure musculaire, c’est ce qu’il y a de pire.
- Vous avez donc gagné votre premier défi, il vous en reste un second, celui d’arracher une place et d’avoir un max de temps de jeu avant cette CAN…
- Mon but actuel est de revenir sur le terrain, à ne plus se faire mal. Puis, il faut gagner de nouveau la confiance du coach, car j’étais blessé durant deux mois. Il y a eu une équipe qui s’est formée, c’est difficile, d’autant qu’il ne reste que 3 à 4 matches, il faudra se libérer dans la tête. Après, on doit prouver au coach qu’on est prêts.
- Puisqu’il y a une équipe qui s’est mise en place, et si d’ici là vous ne jouerez pas assez, est-ce que vous serez apte à jouer cette CAN, ou ça ne sera pas le cas ?
- Personnellement, je pense que oui, car quand on est blessé, on manque de compétition et de matches, mais quand on est blessé aussi, on travaille plus pour revenir. On fait des tests, et moi, je suis très bien dans tous les niveaux. Après, c’est clair, je ne vais pas le cacher, il y a un manque de compétition, ça je suis d’accord, ça fait quand même un bail que je n’ai pas joué, mais je suis fort physiquement et mentalement pour travailler et me préparer. Je reste à la disposition du coach.
- Avec ces blessures et cette malchance ainsi que ce manque de compétition, est-ce que vous ne regrettez pas le fait de ne pas avoir changé de club l’été dernier ?
- C’est clair que le début fut bon. Après trois matches de championnat et un match de C1, j’étais bien parti. A la veille du second match, je me suis blessé, c’est dire que la confiance était là. C’est clair que jusqu’ici, c’est difficile, mais je ne regrette rien. J’avais décidé de rester ici par rapport au discours que j’ai eu avec le club et l’entraîneur. Après, malheureusement, je me suis fait mal. On verra bien, mais je n’ai pas envie de penser au mercato de janvier, je n’ai pas envie de penser à ce genre de choses.
- Justement, récemment, il y a eu votre nom avec ceux d’autres joueurs sur la liste des éventuels libérés, est-ce que le fait de voir ça ne vous perturbe-t-il pas ?
- Non, pas du tout, ça ne me perturbe pas, car le plus important est de revenir. Après, on verra au mois de janvier, car j’ai envie de rester. Ensuite, si le club décide que j’aille ailleurs, on verra, on en discutera. Pour le moment, il n’y a personne qui m’a appelé.
- On voit presque chaque jour ça, aujourd’hui, d’ailleurs, on a lu que Parme proposerait deux joueurs pour vous avoir…
- Ce sont des informations qui sortent comme ça, après chacun son travail, car c’est peut-être des rumeurs, mais pour le moment, il n’y a personne qui m’a appelé, ni même mon agent, encore moins Milan. Donc, je suis tranquille. On verra bien d’ici le mois de janvier, on verra ce qui se passera. Il y a une chose que je voudrais ajouter et que tous les Algériens doivent comprendre.
- Oui, allez-y…
- Moi, je suis en train de me concentrer avec le but de revenir sur le terrain. Quand t’es pas sur le terrain, t’es mort, et mon but actuel est d’être à la disposition du coach du Milan et de l’équipe nationale d’Algérie.
- Si le Milan ne vous signifie rien du tout, vous préférez alors rester, c’est bien ça ?
- Oui, bien sûr, mais si Milan décide que je dois partir, on va discuter. Je vais me battre jusqu’à la fin, je ne veux pas partir sur une mauvaise note. En tout cas, c’est ce que j’ai toujours fait, que ce soit à Lecce, au Milan ou en EN.
- En sélection, vous n’êtes pas le seul, il y a une cascade de blessures. Face à la Bosnie, il y a eu 12 blessés, et quand on sait que la plupart sont des défenseurs, à l’image d’Halliche, Bougherra, Cadamuro, est-ce que ça ne peut pas influer, d’après-vous, sur le rendement de l’EN lors de la prochaine CAN, d’autant que vous êtes tous en manque de compétition ?
- C’est clair que durant cette période de septembre, octobre et novembre, il y a eu beaucoup de blessés en équipe nationale. Mais il y a autre chose, les autres qui ont joué à notre place, ils ont prouvé qu’ils sont forts aussi. Si vous comprenez ce que je veux dire, il y a un groupe, il y a plusieurs et il n’y a personne qui est indispensable. Le coach, par rapport à ça, a très bien fait son travail. Après avoir autant de blessés, ce n’est pas très bon. On est tous en train de revenir petit à petit, il y a Bougy qui est en train de revenir, il y a Halliche, tout le monde va revenir. Donc, on sera tous à la disposition du coach durant la CAN. Après, c’est clair qu’on aura quelques joueurs avec un problème de manque de compétition, mais, à mon avis, avec le sérieux du coach et le travail qui va se faire, car quand même, on part le 2 janvier, avec 2 matches amicaux, et le mois qui nous reste avec nos clubs, et cette trêve qu’on peut exploiter. A mon avis, il ne faut pas se soucier pour la plupart des joueurs pour ce qu’il y a eu lieu avant, car on va tous revenir, et incha Allah, pour faire une bonne coupe d’Afrique.
- Vahid dit qu’actuellement, il ne cherche pas les remplaçants, mais les remplaçants des remplaçants. Vu le nombre de blessés, il est en train de ratisser large. Récemment, un nouveau joueur, Faouzi Ghoulam, a été qualifié, un arrière gauche aussi. On ne sait pas encore s’il va jouer la CAN, mais c’est un renfort pour l’EN pour l’instant. Qu’en pensez-vous ?
- C’est clair que c’est une bonne chose. En tout cas, il a fait un bon choix de choisir l’Algérie. De toute façon, pour l’EN et pour le groupe, c’est un plus, il est le bienvenu. Un tel joueur à 21 ans qui joue en première division à Saint-Etienne, ben, c’est quelque chose de très bien et de bénéfique pour l’équipe nationale.
- Vous ne vous sentez pas menacé, vu qu’il joue dans le même poste que vous ?
- Non, pas du tout, car l’équipe nationale est ouverte à tout le monde. Je ne suis menacé par personne, car ça reste entre moi et le groupe et le coach, que ce soit un arrière gauche, droit ou central, s’il est bon et qu’il peut ramener quelque chose pour le groupe, il est le bienvenu. Des joueurs comme ça qui jouent titulaires en première division française à Saint-Etienne qui joue le haut du tableau, c’est une fierté pour nous. Moi, je ne me sens en aucun cas menacé.
- Le coach dirait que c’est de la concurrence en plus pour le groupe afin que tout le monde soit au top…
- Bien sûr, de toutes les façons, en équipe d’Algérie, il y a un groupe qui s’est formé, un très bon groupe même. Cette CAN qui arrive nous permettra de nous situer où en est vraiment, si vous voyez ce que je veux dire. Le coach sait ce qu’il fait, on a confiance en lui, mais aussi en nous. Quand il ramène des joueurs qui apporteront un plus, nous les joueurs de l’EN, on est contents.
- On a vu plusieurs de nos joueurs se blesser à cette période là de la saison, c’était le cas avant l’Egypte, mais aussi avant la dernière CAN, pourquoi ces blessures à cette période ?
- Oui, ça fait 2 à 3 ans, à cette période, on a pas mal de pépins. Je n’arrive pas à vous l’expliquer, c’est cas par cas, car ça arrive au niveau des clubs aussi, c’est peut-être la préparation, ce n’est pas qu’elle est mauvaise, mais peut-être qu’il y a des carences. Pour ce qui est de mon cas, on a essayé de comprendre le pourquoi du comment, mais on n’est pas arrivé.
- Pourtant, vous avez fait toute la préparation quand même…
- Oui, toute la préparation. J’ai fait des matches, malgré ça, je me suis blessé, et au niveau du club, on a cherché les raisons de mes blessures, mais ils n’ont rien trouvé. Ils suspectent donc le fait que je manque quelque peu de souplesse. Désormais, je travaille beaucoup ce volet.
- Avez-vous eu une discussion avec votre coach Allegri quant à votre retour ?
-Non, je n’ai pas parlé avec l’entraîneur. Il était au courant quant à l’évolution de mon état et, donc, il saura quand je serai à la disposition du groupe. Mais nous n’en avons pas parlé.
- Cette saison, on ne voit pas le Milan qu’on connaît. Comment gérez-vous cela avec les supporters ?
- Il est vrai que nous avons eu un début de saison difficile, mais au cours de ces dernières semaines, ça va beaucoup mieux. L’équipe est en train de bien remonter au tableau, et avec notre dernière défaite en Ligue des champions face à la Juventus de Turin, le groupe est en confiance que ce soit pour la suite du championnat ou même pour la Ligue des champions. Franchement, à présent, ça se passe plutôt bien. Pourvu que ça dure.
A. H. A.