Une soixantaine de jeunes supporters nigérians, tous vêtus de vert et issus de la communauté estudiantine nigériane d’Afrique du Sud, encadrés par des membres de l’ambassade, car ils étaient vraiment bien organisés et ont mis le feu dans l’aéroport, grâce à leurs Djembé, leurs trompettes et leurs champs à la gloire du Nigeria et des super Eagles, mettant de l’ambiance dans ce hall d’arrivée, en temps normal si tristounet et si conventionnel. Certains brandissaient de grandes bannières à la gloire de leurs héros, d’autres distribuaient des tracts et d’autres des journaux nigérians.
Le Nigéria arrive à 13h35 et c’est parti pour le show
Alors que les supporters nigérians dansaient et chantaient depuis la matinée, leurs chants ont soudainement été interrompus lorsqu’ils ont vu le lourd dispositif policier qui commençait à se mettre en place. Ils ont compris que les Super Eagles arrivaient et se sont massés devant l’arrivée qui était obstruée par un triple rideau. Le premier, composé du groupe anti-émeute de la police sud africaine, le deuxième composé d’agents de sécurité et le troisième de journalistes, photographes et cameramen venus couvrir l’évènement. Des jeunes supporters nigérians, pas impressionnés par la patibulaire police locale et qui ont explosé de joie dès l’apparition des premiers survêtements blanc et vert floqués d’un aigle vert. Les joueurs nigérians ont posés pour les photos des fans, derrière le cordon de sécurité, très souriants, avant de retourner sous douane pour sortir par une sortie plus calme pour la sécurité et seul le sélectionneur nigérian, Stephen Keshi, le capitaine Skipo, le chef de délégation et l’agent média de la fédération nigériane, ont pu profiter de l’ambiance bon enfant et ont été approché par les fans avant d’entrer dans la salle destinée à la conférence de presse qu’il s’apprêtait à donner.
Stephen Keshi : «Nous allons aborder la compétition match par match»
Dès leur arrivée et comme l’exige le protocole mis en place par la CAF et les organisateurs, si tôt arrivé, le sélectionneur nigérian, son capitaine et le chef de délégation, ont dû se plier au jeu de la conférence de presse. Une conférence de presse qui s’est déroulée dans une ambiance bon enfant, et où les journalistes nigérians, algériens et du monde entier présents, ont pu poser toutes les questions. Même les plus gênantes ont pu être posées sans problème aucun et dans le respect et la bonne humeur. La délégation nigériane, par la voix du coach Stephen Keshi, a, en préambule de ce point de presse, remercié l’Afrique du Sud et surtout les nombreux supporters pour cet accueil chaleureux.
Concernant les ambitions du Nigéria pour cette CAN 2013, le head coach des Super Eagles, Stephen Keshi, a été sans équivoque. Il a déclaré : «Nous revenons à la CAN après avoir manqué la précédente. Nous sommes ambitieux, nous allons tout donner pour honorer le pays et le peuple nigérian, mais nous allons aborder la compétition match par match en essayant d’aller le plus loin possible sans nous poser de questions. Nous sommes un groupe jeune, mais il contient de la qualité.» Concernant la densité du tournoi, le sélectionneur du Nigéria nous a dit : «Je respecte toutes les équipes présentes dans ce tournoi. Aujourd’hui, les temps ont changé, si vous-êtes présent dans le tableau final d’une CAN c’est que vous êtes très fort. Toutes les équipes se valent aujourd’hui, il n’y a plus une équipe plus forte ou moins forte que l’autre. L’Afrique a nivelé son niveau, tout le monde travaille et progresse.»
Lorsqu’il a été demandé à Keshi de choisir l’équipe du groupe D qu’il souhaiterait affronter dans un hypothétique quart de final, Stephen Keshi a refusé de se prononcer. Il a déclaré : «Vous savez Côte d’Ivoire, Togo, Tunisie et Algérie, pour nous c’est du pareil au même. Nous allons déjà essayer de jouer match après match, et si nous passons en quart de final, nous prendrons nos responsabilités face à l’équipe qui sera en face de nous.» Enfin, Stephen Keshi a dû répondre à de nombreuses questions de la part de nos confrères du Nigéria. Il a évoqué la non-sélection de Martins expliquant qu’il avait fait son choix après l’avoir vu jouer en amical et que cela relevait de ses prérogatives en tant que coach. Concernant les joueurs qui n’ont pas voulu répondre à la sélection, il a déclaré que s’ils préféraient leurs clubs à leur pays, il n’avait pas besoin d’eux et que la très grande majorité des joueurs nigérians rêvent de porter le maillot des Super Eagles. Enfin, lorsqu’un journaliste lui a dit vous préférez gagner la CAN ou vous qualifier pour la prochaine Coupe du monde, il a répondu avec le sourire : «Les deux. Mais bon, en attendant, on prend les objectif un à un, là nous sommes à la CAN, nous nous devons de la gagner et après, on tentera tout pour aller au Mondial.»
«Il y a une grande différence entre le Nigéria dont j’étais le capitaine et le Nigéria d’aujourd’hui»
Répondant enfin à une question concernant la différence entre l’équipe du Nigéria dont il était le capitaine et le Nigéria version 2013, Keshi a déclaré : «Il y’a une grande différence entre le Nigéria dont j’étais le capitaine et le Nigéria d’aujourd’hui. Autrefois, nous adorions le football et notre pays. Nous étions comme des frères, mais nous avions une lacune. Nous avions un jeu africain et une mentalité africaine. Nous manquions de culture tactique. Aujourd’hui, nos joueurs sont des joueurs à la mentalité européenne, rigoureux sur le plan tactique, discipliné et professionnel. Il leur manque une chose, le petit brin de folie africaine, et c’est ça que j’essaye de leur enseigner.»
Skipo (capitaine du Nigéria) : «Keshi est comme un père pour nous, il mène le groupe avec une discipline de fer»
Joseph Yobo, alias Skipo, le capitaine des Super Eagles, était aussi présent à la conférence de presse. Il était coiffé d’une casquette de base-ball rouge américaine façon beau gosse et malgré les heures de vol, s’est plié au jeu des questions réponses. Concernant l’ambiance dans le groupe et la méthode de son coach Stephen Keshi, le capitaine a déclaré : «Keshi est comme un père pour nous, il mène le groupe avec une discipline de fer, mais est aussi à notre écoute et nous prodigue beaucoup de conseils. Je n’ai jamais vu de mémoire de Super Eagle, une équipe du Nigéria aussi disciplinée. Notre moral est bon, nous sommes comme des frères et notre but est de faire plaisir au peuple nigérian en donnant le maximum dans cette CAN.» Concernant enfin son choix entre la CAN et le Mondial, Skipo a déclaré : «C’est vrai que participer à la Coupe du monde pour son pays, c’est formidable. Mais moi, je suis en fin de carrière, c’est sans doute ma dernière CAN et je veux accrocher ce titre de champion d’Afrique à mon palmarès C’est ma sixième et dernière CAN, je veux partir sur une très bonne note.»
Stephen Keshi en français que pour «Compétition»
Le sélectionneur national nigérian Stephen Keshi a accepté de répondre en français (puisqu’il évoluait au Racing Club de Strasbourg et a entraîné le Mali) que pour Compétition. Lorsque d’autres journalistes présents ont essayé de parler français, le responsable média leur a dit «in english please».
Les Angolais présents en masse
Les Palancas Negras de l’Angola auront un avantage dans cette CAN. Ils bénéficieront du soutien de très nombreux supporters. L’Angola et l’Afrique du Sud étant proches, beaucoup d’Angolais ont fait le déplacement, sans parler de la très grande communauté angolaise vivant déjà sur place.
Les Ghanéens ennuyés
Les supporters des Blacks Stars du Ghana ont été ennuyés ce matin lors des formalités de la police de l’air et des frontières, pour un problème de visa. Ils ont dû patienter trente minutes de plus que les autres voyageurs, mais la situation a été très vite débloquée et un visa leur a été délivré sur place. Les Black Stars auront donc leur douzième homme dans les tribunes.
De Johannesburg, Mohamed Bouguerra