C’est Mehdi Lacen. Sa dernière intervention avant le match du Togo, destinée à ses coéquipiers, est un message clair, net et sans bavure.
Des débuts difficiles en EN
Mehdi Lacen, qui a eu la plus mauvaise des arrivées en équipe nationale sur le plan médiatique, après un feuilleton qui a duré presque six mois concernant sa venue, a fait son entrée sur la pointe des pieds face à la Serbie, au stade du 5-Juillet, lors d’une soirée de mars 2010. Durant la période Rabah Saadane-Abdelhak Benchikha, ce joueur, bien que talentueux et toujours au top dans son domaine, la récupération, s’est toujours mis en retrait et a adopté une posture «timide et réservée». Il avait juste besoin que son coach lui dise : «Je compte sur toi ! » pour prendre ses responsabilités et révéler sa véritable personnalité, celle d’un leader, d’un meneur d’hommes.
Aujourd’hui, il est le véritable leader
Bien qu’ayant hésité au début entre Guedioura et lui pour prendre le brassard de capitaine, Vahid Halilhodzic a finalement tranché. C’est le joueur de Getafe qui a finalement été choisi pour l’ensemble de son œuvre avec les Verts, ne laissant au duo Guedioura-Medjani que le poste honorifique de vice-capitaine. Grâce à ses performances avec l’EN, il a toujours eu la confiance de coach Vahid, même si, cette saison, il n’a pas beaucoup joué avec son club. Lacen, en prenant le brassard, a su s’imposer en véritable leader dans une équipe nationale orpheline de Ziani, Yahia, Belhadj et Bougherra. Depuis qu’il a le brassard, Lacen sermonne et encourage ses coéquipiers pendant les matchs et fait face aux médias sans jamais se dérober, quel que soit le résultat, pour protéger ses coéquipiers et faire front avec son coach.
Le brassard l’a transcendé
Avec le brassard de capitaine, le joueur de Getafe n’a pas seulement évolué positivement sur le plan psychologique. Aussi bien, physiquement que techniquement, ce brassard l’a transcendé. Sur le plan technique, Lacen est toujours le meilleur à son poste. Toujours prompt pour récupérer les ballons et relancer vers l’avant, avec cette demi-seconde d’avance qui le caractérise et qui surprend ses adversaires et parfois ses coéquipiers. Même sur le plan physique, le capitaine des Verts, bien qu’en manque de condition physique et de rythme, à cause de son faible temps de jeu en club, a su piocher au fond de ses tripes pour jouer à fond de la première à la dernière minute et ne rien laisser paraître face à la Tunisie alors qu’à la fin du match il était exténué.
Sa déclaration a remis son équipe sur les rails
Alors que ses troupes ont pris un énorme coup sur la tête à la suite du but de Msakni, mardi dernier, face à la Tunisie, et que l’équipe nationale est à la croisée des chemins avant de livrer ce soir une véritable «bataille» face à des Togolais, qui sont dans la même situation comptable, Mehdi Lacen, en bon capitaine, a délivré, via les médias, un message pour haranguer ses troupes et leur faire comprendre que l’Algérie a perdu une bataille, mais pas la guerre, et qu’il reste deux batailles à livrer pour rester en vie dans le tournoi. Mehdi Lacen nous a déclaré : «Le match de la Tunisie a été difficile. Nous aurions pu, si nous avions transformé en buts nos occasions en première mi temps, notamment, l’emporter facilement. Nous avons manqué de réalisme sur certaines situations, en particulier les contre-attaques. Nous n’avons pas su le faire et nous avons été punis sans possibilité de faire appel. C’est souvent comme ça que les choses se passent dans le football. Même si ce but encaissé dans les dernières secondes et cette défaite imméritées au vu de l’ensemble du match ont fait très mal, il faut penser à l’avenir…»
«Si l’on ne bat pas le Togo, on est pratiquement dehors»
«… Et l’avenir, c’est simple. Obligation de gagner le prochain match face au Togo, sous peine de passer à la trappe. Il n’y a aucune autre alternative ou option qui s’offre à nous autre que la victoire. Sinon, nous sommes pratiquement dehors. Il faudra d’abord gagner ce match impérativement, gagner le dernier aussi face à la Côte d’Ivoire et sortir les calculatrices ensuite par rapport à ce qu’ont fait les autres. Avec un tout autre résultat que les six points, nous sommes quasiment dehors. L’essentiel est de n’avoir aucun regret.»
«Il n’y a pas de stratégie spéciale Adebayor»
Enfin, concernant la présence d’Emmanuel Adebayor dans l’équipe des Eperviers et la stratégie qu’il fallait adopter pour l’endiguer, Mehdi Lacen a déclaré : «Moi, je ne le pense pas. On sait que c’est un très grand joueur, mais il faut d’abord qu’on se concentre sur ce qu’on est capables de faire. Toutes les équipes qui sont à la CAN comptent en leur sein des joueurs talentueux. La meilleure stratégie, c’est avant tout de se concentrer sur ce qu’on sait faire, nous.»
M. B.