Après deux matches où l’attaque a fait preuve d’un manque terrible de réalisme, quelques remaniements dans le onze étaient attendus.
Le Bosnien ne s’est pas contenté de changer des joueurs, il a même eu recours au dispositif tactique initial, celui avec lequel il a attaqué cette CAN, c\'est-à-dire le 4-3-2-1, plus connu sous le surnom du sapin de Noël, soit le même qui a causé un dysfonctionnement de l’attaque de l’EN au début de ce tournoi. Une tactique qui demande beaucoup de mouvements en attaque, mais surtout du génie, chose que Vahid a fini par comprendre en alignant d’entrée quelques joueurs plus techniques que d’habitude.
Il a affolé Boka et mis le feu dans la défense adverse
L’un des coups réussis du coach Vahid hier et qui a permis aux Verts de dominer l’excellente équipe ivoirienne n’était autre que la titularisation de Ryad Boudebouz. Le meneur de jeu sochalien était au four et au moulin sur son côté droit, il a dribblé, accéléré et surtout affolé ses clients sur cette partie du terrain, notamment Arthur Boka, qui a eu une sale soirée face au génie de Ryad.
Il l’a dit avant ce match : «J’aurais pu apporter quelque chose à cette équipe.» Et hier, on a vu un couloir droit plus animé, où les regards étaient tous tournés vers ce joueur qui, balle au pied, a étalé tout son talent de dribbleur. Il a aussi fait preuve d’une grande entente avec Mostefa, son complice sur ce couloir, ainsi qu’avec Slimani, et parfois Guedioura qui, en plein axe, effectuait des montées pour créer le surnombre.
Le couloir droit revit, et il ne manquait que le penalty pour que tout soit parfait
En panne lors du dernier match face au Togo, le couloir droit s’est donc mis de nouveau à fonctionner. On savait que Ryad avait ce petit quelque chose qui manquait à l’EN et il l’a bien démontré hier. Certes, il n’y a pas eu de buts lorsqu’il était sur la pelouse, mais il a pu apporter un plus. On a vu d’ailleurs comment la défense adverse le surveillait, il était à chaque fois attaqué par deux ou trois défenseurs, mais malgré ça, il n’a pas abandonné sa technique, jouant le rôle d’aspirateur, pour permettre à Slimani et surtout à Soudani d’aller inquiéter le gardien Yeboah. D’ailleurs, ce dernier a provoqué le penalty que Ryad n’a malheureusement pas su transformer. Il aurait pu être donc parfait, n’était cette malchance et ce poteau qui l’a empêché de marquer le premier but algérien sur le sol sud-africain depuis 17 ans.
62’ et la reconnaissance du coach
Après une heure de jeu, Vahid a procédé au remplacement de Boudebouz, non sans avoir quelques regrets par rapport à sa mise à l’écart durant les deux premiers matches. Il faut dire que Kadir n’a pas apporté ce qu’on attendait de lui. Il aurait été préférable de donner la chance plutôt au Sochalien qui avait à cœur de prouver qu’il a, lui aussi, sa place dans cette équipe. A la 62’, il a laissé sa place à Feghouli, chose qui a privé ce duo d’être ensemble sur le terrain, mais en se dirigeant vers le banc de touche, Vahid est venu saluer son milieu du terrain, histoire de le remercier par rapport à sa prestation. Un geste qui semble être une garantie pour le Sochalien qui ne quittera donc pas cette CAN bredouille et retrouvera l’EN au mois de mars peut-être dans la peau d’un joueur clé.
S. M. A.