Un Bénin dirigé par le rusé technicien français, Manuel Amoros, qui est en train de se faire oublier pour mieux surprendre l’Algérie et essayer de faire un coup là où personne n’a réussi à le faire avant eux, le stade Tchaker de Blida.
Il ne veut donner aucune info à Vahid
Car depuis le début de ce stage, il y a un peu plus de 48 heures, aucune information émanant des Ecureuils du Bénin n’a filtré. Amoros a décrété le huis clos total. Et même les médias béninois, les pages fans de Facebook et le site officiel de la Febefoot, la Fédération béninoise de football, habituellement si dithyrambiques lorsqu’il s’agit des Ecureuils, sont muets et ne parlent que de leur équipe nationale U20 pour donner le change. La seule information que nous ayons en notre possession, c’est que du côté d’Amoros, on prend cette rencontre très au sérieux et on ne laisse rien au hasard. Jusqu’au lieu de regroupement, la région marseillaise, choisi aux dépens d’Accra, la capitale du Ghana, où les Ecureuils se préparent habituellement, qui est sur le plan climatique et environnemental le même que celui que les Béninois trouveront à Blida. Mais rien ne filtre sur la tactique que vont adopter les Béninois ou sur le 11 de départ, ou les éventuels blessés. Il n’y a aucune fuite et tout le monde, staff, joueurs et surtout presse, semble avoir accepté de jouer le jeu du mutisme pour priver le head coach bosnien, Vahid Halilhodzic, de toute info ou donnée, qui peut se révéler précieuse, surtout à quelques jours du match.
Une seule séance d’entraînement ouverte
Amoros a un plan simple. Il veut priver Halilhodzic de toute information pouvant donner une idée précise ou une «photographie du moment» sur son équipe. Le technicien français veut que l’on ne garde de son équipe que les vidéos caduques de ses matchs face au Mali et au Rwanda qui datent de juin dernier, et d’un match amical perdu 2-0 qui ne signifie rien face au Sultanat d’Oman en décembre dernier. Amoros a même verrouillé les séances d’entraînement pour éviter que des espions algériens, présents en force dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, ne viennent le superviser. Seule la séance d’hier mardi a été ouverte pour permettre aux médias béninois et français de travailler. Une séance destinée aux photographes, où vous vous en doutez, rien ne s’est passé d’extraordinaire sur le plan tactique qui puisse donner le moindre enseignement à l’adversaire, d’autant que le groupe est loin d’être au complet.
Le Bénin veut jouer le coup à fond
Il est clair aujourd’hui, qu’au vu de la liste des joueurs sélectionnés, avec ce rappel de troupes sans précédant de toutes les «forces vives» béninoises évoluant en Europe et ailleurs, des moyens qui ont été mis en place par la fédération et les autorités béninoises pour organiser un stage en France, dans un endroit où le calme et la sérénité règnent, et de l’absence totale d’infos, Amoros et ses poulains ont décidé de jouer le coup à fond. Le Bénin ne viendra pas à Alger en victime expiatoire et vendra chèrement sa peau à Tchaker.
Ils sont leaders du groupe et ne lâcheront rien
Car n’oublions pas que même si les Béninois nous endorment, pire, nous enfument, depuis des mois avec leurs problèmes internes, leurs histoires de fédération, de conflit avec le ministère de la Jeunesse et des Sports et des vraies fausses démissions et menaces de démission de Manuel Amoros, sans parler des nombreuses défections de joueurs, il ne faut pas oublier que dans ces éliminatoires de la Coupe du monde 2014, les leaders du groupe H, ce sont eux. Car après deux journées disputées, le Bénin est leader du groupe avec 4 points, grâce à une victoire face au Mali et un précieux nul à l’extérieur, à Kigali, face au Rwanda. Ils sont à une longueur de l\'Algérie et du Mali qui comptent 3 points chacun, le Rwanda fermant la marche avec un point.
Le mot d’ordre des Verts devra être «méfiance»
Amoros est conscient que cette double confrontation face à l’Algérie, si elle était bien négociée, pourrait permettre à son équipe de s’installer durablement à la tête de ce groupe H, et qui sait, rééditer l’exploit du voisin togolais et accrocher une qualification surprise et historique face à des Algériens et des Maliens trop occupés à se marquer mutuellement. Vahid Halilhodzic, son staff et surtout ses joueurs devront prendre très au sérieux cette équipe béninoise qui a toujours été une équipe très difficile à jouer et devront la respecter jusqu’au bout pour l’emporter en aller et retour et se positionner en vue de la qualification au Mondial 2014 dans ce duel à distance qui l’oppose au Mali.
I. B.