Quelles que soient ses décisions, bonnes ou mauvaises, quels que soient ses choix, judicieux ou non, quelles que soient ses remarques, bien placées ou impertinentes et quels que soient ses dires et déclarations, objectifs ou subjectifs, les membres actuels du staff technique, même s’ils ne sont pas d’accord, contrariés, embarrassés, approuvent sans mot dire ce que le grand chef a dit. Cet état de fait, incroyable du reste, peut être expliqué de la sorte. Certains, parmi les collaborateurs du sélectionneur, sont hantés par la peur de perdre leur place au sein du staff. Alors que d’autres n’osent pas le contredire par le simple fait qu’ils n’ont pas le courage nécessaire de lui dire non. Les uns comme les autres sont en train de faire mal à la sélection. Ces comportements sont d’un impact négatif, voire désastreux, si la FAF ou le sélectionneur ne décident pas le plutôt possible de changer la composante d’hommes autour du sélectionneur national par des éléments capables de s’imposer et de faire le travail pour lequel ils sont choisis et payés, celui d’assister le coach, d’être partie prenante dans les grandes décisions qui concernent la sélection et, surtout, mettre leurs compétences et leur expérience au service de l’EN.
Personne n’ose, tous ont peur
Vahid Halilhodzic, comme c’est le cas pour n’importe quel autre entraîneur au monde, n’est pas à l’abri de commettre des erreurs, de se tromper sur un joueur ou tout simplement de se planter dans certains sujets. Et c’est justement dans ce genre de cas de figure que ses adjoints doivent intervenir, des hommes qui savent dire NON. Aujourd’hui, les choses sont au point où il est devenu indispensable que quelqu’un dans son staff OSE dire à Halilhodzic que c’est noir quand lui voit noir, mais ne pas dire blanc juste pour ne pas le contredire. Voila où nous en sommes aujourd’hui. Autour du sélectionneur, il faudrait qu’il y ait des hommes qui ont les compétences pour le rappeler à la raison quand c’est nécessaire, lui donner un deuxième avis quand un seul ne suffit pas, ou tout simplement le corriger quand il se trompe. Ce dont a besoin le sélectionneur, c’est d’un adjoint qui ne sera pas tout le temps d’accord avec lui. Ce dont a besoin la sélection nationale, c’est d’un staff complémentaire qui discute, débat et prend des décisions collégiales, tout en respectant bien sûr les prérogatives de chacun.
Le pourquoi des décisions unilatérales
Dans tous les staffs du monde, l’entraîneur en chef discute avec ses adjoints, prend leur avis avant un changement et parle sans cesse sur le banc de touche lors des matchs. On dit qu’ils se consultent. C’est ce qu’on ne voit pas en sélection algérienne. Pourquoi ? Serait-ce un manque de confiance et de considération du coach envers ses adjoints actuels ? Possible. Mais il est tout aussi possible aussi que ces mêmes adjoints n’ont rien à dire, ou dans leur peur du chef n’osent pas le contredire. Une anecdote que nous raconterons ici illustre parfaitement la loyauté «déplacée» du staff actuel envers le sélectionneur. Ça s’est passé lors d’un stage de l’équipe nationale à Sidi Moussa. Vahid Halilhodzic est resté dans sa chambre à attendre un appel d’un de ses proches bloqué quelque part en Europe à cause des conditions météo exécrables pour le décollage de son avion. Visiblement très inquiet, le coach national n’est pas descendu prendre son dîner avec le reste de l’équipe à temps. Abdenour Kaoua et Noureddine Kourichi (ses principaux collaborateurs) sont restés là, quoi, à l’attendre sans trop savoir quoi faire, au lieu d’aller prendre leur place et dîner avec le groupe, ce qui aurait signifié pour les joueurs et tout le reste que «l’autorité» est là. Ils ne l’ont pas fait. On ne doute pas de la compétence des adjoints d’Halilhodzic, mais franchement, quand un entraîneur adjoint voit son chef se diriger doit dans un mûr, le minimum est de se lever pour lui dire : attention, y a danger…