Très affecté de n’avoir gagner la coupe d’Algérie, l’entraîneur en chef du Mouloudia d’Alger, Djamel Menad qui a été limogé par le CA, a tenu à faire savoir à tout le monde qu’il était avec Haïmoudi au moment où la décision a été prise. Menad revient sur ce fait, parle de son limogeage et n’omet pas de parler de la JSK. Djamel Menad assure dans cet entretien, qu’il est très affecté par ce qui s’est passé mercredi au 5-Juillet.

- Le Mouloudia d’Alger défie la chronique par cette affaire de refus de médaille, qu’en pensez-vous ?

- J’étais le dernier à rentrer dans les vestiaires où j’ai appris que tout le monde avait pris la décision de ne pas monter récupérer sa médaille. Si on dit que c’est moi l’instigateur, alors je rétorque que Menad ne peut pas empêcher les joueurs de prendre une décision collective. Je n’ai jamais demandé aux joueurs de refuser la médaille. C’est vrai que j’étais très en colère, et je me suis emporté devant des responsables, mais je leur ai expliqué qu’on nous a vraiment lésé, et que ça m’a vraiment très affecté au point de péter les plombs.  Et jusqu’au jour d’aujourd’hui, je me sens encore très lésé. Car, si on m’avait battu footbalistiquement parlant, j’aurais accepté sans souci, mais que cela soit à cause de l’arbitrage, ça m’affecte profondément.

- Tout le monde parle et décrit cette attitude comme une humiliation..

- Qu’on arrête de dire n’importe quoi. Les défections se trouvent dans tous les domaines. L’Algérien là où il va, il est lésé. Regardez nos administrations, on n’y retrouve plus l’honnêteté. Les gens font dans la hogra. Je sais que tout ce vacarme est fait vis-à-vis de l’opinion internationale. Mais avant de penser aux étrangers, il faut s’assurer que l’Algérien ne soit plus lésé.

- Ce sentiment d’être lésé, est-ce que Menad pense que c’est à cause de l’arbitrage, qu’il le vit ainsi ?

- Tout ce que j’ai demandé, c’est un arbitrage correct qui fait son travail. Haïmoudi n’a pas seulement donné un coup de pouce à l’USMA, mais les Usmistes ont reçu un coup de main. Et c’est ce qui m’a vraiment affecté, très affecté même. Car, sincèrement, je pouvais gagner cette coupe d’Algérie et à cause de l’arbitrage, j’ai été privé de cette consécration.

- Cependant, selon les observateurs, l’arbitrage était à la limite correct, il n’avait pas influencé sur le résultat du match, non ?

- Non, c’est archi faux. Quand, vous voyez cet arbitre donnant des sifflets, des coups francs imaginaires à 20 m de nos bois, alors que nous, nous n’avions droit à des sifflets que dans notre zone où à 40 m des bois de l’adversaire, mais pour ce qui est des fautes de l’USMA dans son camp, ça passe inaperçu à ses yeux, là on ne peut pas dire qu’il n’a pas influencé sur le résultat. Je vais vous ajoutez autre chose…

- Allez-y…

- Lorsqu’il siffle un coup-franc contre l’USMA, la distance du mur est respectée, mais quand le coup-franc est pour le Mouloudia d’Alger, la distance du mur est réduite à 6 ou 7 mètres, alors que comme tout le monde le sait, la distance du mur doit être de 9 m15. Il n’a pas sifflé un penalty pour Bouguèche qui était flagrant. Tout le monde a vu la main de Chafaï. Et vous venez me dire que les observateurs ont dit que l’arbitre a été à la limite correct, Il n’aurait pas influencé sur le résultat, je dis alors que vous avez tout faux. Et dans ce genre de circonstances, je défie quiconque de rester zen et ne pète pas les plombs. Je suis sportif et du fond du cœur je félicite les Usmistes pour leur trophée, mais, dans ma tête, l’USMA ne m’a pas battu, c’est plutôt Haïmoudi qui l’a fait.

- En parlant de M. Haïmoudi, ce dernier avait officié la finale de la coupe d’Afrique et tout le monde est d’accord pour dire qu’il avait excellé. Alors comment expliquer ce revirement de situation?

- Ce qu’il faut savoir, c’est que Haïmoudi, l’arbitre à l’étranger n’est pas celui qui officie ici en Algérie. Haïmoudi à l’étranger respecte les règles et réalise les meilleurs matchs et je sais que tout le monde est d’accord avec moi. Seulement, quand il est en Algérie, c’est un autre arbitre, et je vous laisse à vous les journalistes de lui demander pourquoi il sort des grands matchs à l’étranger, et passe à côté chez lui en Algérie.

- A supposer que l’arbitrage a été effectivement défaillant, vous pensez que c’est là une raison pour boycotter la cérémonie protocolaire?

- Avant toute chose, il faut savoir qu’avant d’être des footballeurs, on est des êtres humains et des fois, on peut péter un plomb. Cependant, je dois dire que malheureusement, notre sport roi est gravement malade, et les hauts responsables du pays doivent faire une réforme pour ôter la gangrène. Maintenant pour revenir à votre question, certes, boycott de la cérémonie n’avait rien à voir avec la défaillance de l’arbitrage, mais je le dis et le redis, Menad n’a jamais incité ses joueurs à refuser la médaille.

- Il s’est dit que celui qui avait incité les joueurs à refuser la médaille n’est autre que Ghrib, qu’en pensez-vous ?

- Désolé, mais je ne peux pas répondre à cette question. Pas par crainte, mais tout simplement, je n’étais pas présent. Car, je suis rentré dans le vestiaire le dernier et j’étais en compagnie d’Aït Mouhoub qui pourra en témoigner. Moi, j’étais en grande discussion avec Haïmoudi, car je n’avais pas digéré la défaite comme d’ailleurs maintenant, je ne la digère pas. Et donc, si Ghrib leur a demandé, ce n’était, en tous les cas, pas en ma présence.

- Il y a eu une réunion d’urgence, où trois grosses décisions ont été prises. Et l’une d’elle vous concerne, à savoir le CA a décidé de vous limogez…

- A l’heure où je vous parle, je ne suis au courant de rien. On ne m’a rien signifié. Si mon sort dépend de ce résultat, je me demande pourquoi alors le président Amrouche avait annoncé que Menad allait être reconduit dans ses fonctions pour la saison prochaine ? Et donc, cette finale perdue a tout remis en cause. Dans la vie, il faut savoir ce qu’on veut, et je ne fais pas dans la philosophie, mais je ne trouve pas correct ce qui arrive maintenant.

- Néanmoins, cette décision a été prise non pas par rapport au résultat, mais à cause de cette histoire de médaille refusée…

- Je le répète une énième fois, Djamel Menad n’a jamais demandé, ni ordonné, ni même incité quiconque à ne pas respecter le protocole. Moi, j’étais hors de moi. Je n’acceptais pas l’issue du match et j’étais occupé à le faire bien comprendre à l’arbitre Haïmoudi et quand j’arrive au vestiaire, la décision  était prise depuis un moment. Je n’ai fait que suivre tout le monde qui était plus que jamais décidé à montrer son désarroi en refusant la médaille, mais jamais l’idée du non respect du protocole n’a effleuré l’esprit de l’un de nous, et là, j’en suis persuadé.

- Que ressent un entraîneur qui perd deux finales d’affilée ?

- Vous venez de remuer le couteau dans la plaie. En fait, il y a beaucoup d’amertume. Je dis aux supporters du Mouloudia d’Alger : «Allah Ghaleb». On a tout préparé pour que la fête soit grandiose, malheureusement, on m’a privé d’une grande joie, et c’est ce qui me fait vraiment très mal. J’espère ne plus vivre ce genre de cauchemar, car une autre sera la totale.

- Et comme on dit, la vie continue même si l’aventure avec le MCA s’arrête, non ?

- Vous me prenez à chaud, et je préfère en reparler plus tard. Je sais que la vie continue, mais la blessure est encore ouverte et je préfère ne pas m’étaler, car ça me fera très mal et je vous promets de revenir sur toute mon aventure avec le Mouloudia d’Alger à tête reposée, mais maintenant, on se contente de cela seulement.

- Et si l’aventure au MCA s’arrête là, est-ce que celle de la JSK débutera prochainement, car on croit savoir que vous l’avez assuré à vos amis Kabyles, non ?

- En toute sincérité, je suis dégoûté, et je pense que ce n’est pas le bon moment de parler de mon avenir, car je n’arrive pas à tourner la page. La douleur est toujours là, mais comme tout le monde le sait, la JSK reste mon club de toujours. Il faut d’abord restructurer le club, et après cela, on reparlera de la possibilité de reprendre la tête de la barre technique de la JSK.

M. A. Z.

 

«Haïmoudi nous a vraiment lésé»

«Deux finales perdues d’affilée ! C’est insurmontable»

«La JSK ? Il faut structurer et organiser, puis on verra»