Les membres fondateurs avaient opté pour l’appellation «Mouloudia», car la date coïncidait avec le jour sacré de la célébration de la naissance de notre prophète Mohamed (QSSSL). Le MOB, qui évoluera la saison prochaine en L1 pour la première fois dans son histoire, est le club le plus populaire de la région de la Soummam.
Naissance
C’est feu Abdelhafid Tamzali qui créa le Mouloudia olympique Bougiote, à l’époque où Béjaïa s’appelait encore Bougie. Le club est né le 20 août 1954 de la fusion du CSB et de l’USB (1944 et 1947). C’est aussi feu Tamzali qui avait créé le CSB en 1944 et avait comme dirigeants à ses côtés Abdelmadjid Bouyahia, Tedjiza Djelloul, Laadjouze El-Hachemi, Saïdi Fatah, Zaouche Ahmed dit Hamidou, Youcef Kebbache (tous disparus), Mahindad Fatah, Talantikit Mustapha et Abdelhafid Keramane. L’USB fut créée par feu Aouchiche Saïd et avait comme dirigeants, aux côtés de feu Aouchiche MM Ahmad Ougana (secrétaire général fusillé en 1956 par l’armée française), Salah Haddahoum, Kasri Allaoua, Tamzali Mokhtar, Laadjouze Omar, feu Boualem Boudraham, Amrani Moussa et d’autres. L’assemblée générale qui a déclaré la naissance de ce club s’est tenue dans un local commercial situé au lieu dit Sidi Abdelhaq.
Combat contre le colonialisme
À l’instar de plusieurs clubs nationaux nés pendant les années de l’occupation française, le MOB s\'est engagé dans la lutte contre cette dernière. En effet, plusieurs joueurs ou membres du staff technique du MOB ont été recensés parmi le million de pertes humaines algériennes pendant la guerre d’Algérie. En reconnaissance à ses martyrs, la ville de Béjaïa a baptisé plusieurs de ses rues de leurs noms, le plus connu d\'entre eux est sans doute Salah Benallouache (JSMB), dont le nom a été donné au premier stade municipal de Béjaïa. Mais beaucoup d\'autres Mobistes ont été tués pendant la guerre, tels que Salah Benallouache (JSMB), Mohand Hafid, Belkacem Merabet, Abdelkader Mansour, Hamou Boulouiza, Rachid Hassissen, Abdelkader Djabali, Mokrane Boudjadi, Ahmed Ougana, Lhachemi Maouchi, Ali Gousmi, Rachid Hakmi, Boualem Kara, Abdelkacem Smaïli, Boualam Ouzegudouh, Mokhtar Gherbi, Rabah Ouaret, Bouchemal, Ouabdelkader, Semmache, Kendira, Bennai, Abdel Ouhab.
Traversée du désert
Depuis sa naissance, le MOB va végéter pendant 20 ans dans les divisions inférieures, et ce n’est que durant les années 70 que ce club le plus populaire de la Soummam va connaître ces premiers succès, mais aussi des déboires. Les Crabes, les anciens, se remémorent avec amertume la saison 1974/75 lorsque le MOB a perdu un match barrage pour l’accession en régionale face à El-Milia (2-0), mais les deux saisons d’après vont être prolifiques, puisque les Mobistes vont enchaîner deux accessions, la plus marquante en 1975/76, une montée en régionale avec 7 points d’avance sur la JSMB. 1976/77, le MOB est en D2 et ne fera qu’un bref passage d’une année, puisque, au terme de la même saison, ce sera la descente aux enfers. Le MOB disputera un match décisif à Béjaïa face à l’Escadron de Guelma (ESG). Il perdit (0-1), une rencontre qui fut dramatique avec beaucoup d’incidents qui nuiront au club, puisque des sanctions tombèrent et le MOB rechuta dans les méandres de la division d’honneur, puis régionale, où il se battra pendant plus de 20 ans. Notons qu’en 1976, le MOB devint MBB, en fusion avec la JSMB, et ne retrouvera son cigle que durant la saison 1989/90.
Paradoxes d\'un parcours
Depuis sa descente en 1977 dans l\'enfer de la régionale, le MOB a toujours joué les premiers rôles, mais se faisait à chaque fois immoler dans la dernière ligne droite.
Le paroxysme de l\'infortune fût atteint durant la saison 1995/1996 où il se fera griller la politesse par son voisin local mais néanmoins rival et frère ennemi, sportivement parlant, la JSMB, et ce, bien qu\'il soit resté invaincu pendant les 30 journées du championnat, son rival ayant engrangé plus de victoires malgré deux défaites. Les Vert et Noir ont encore laissé échapper l\'accession en 2000/2001 après avoir caracolé en tête du classement pendant 26 journées. Une défaite inattendue at home face à l\'USMAB qui ruina tous leurs espoirs et laissa la porte grande ouverte au MC El-Eulma qui a mis en accord ses deux plus dangereux rivaux pour s\'attribuer le titre.
Enigme
Pendant toute cette traversée du désert, alors que beaucoup de formations auraient connu un saignement dans les rangs de leurs supporters, le MOB, paradoxalement, verra son potentiel d\'amoureux augmenter ; une véritable énigme : c\'est l\'unique club en division inférieure capable de remplir une arène de 20 000 places et encore le stade de l\'Unité maghrébine de Béjaïa s\'avère trop exigu lors des matches au sommet ou décisifs. De quoi faire pâlir de jalousie pas mal de formations de l\'élite.
Dégringolade utile
Après des années de lutte pour le maintien, avec au passage une très bonne saison 2005/2006, où il avait concurrencé durant la phase aller pour l’accession, tenant la dragée haute à la JSMB et l’OMR, le club se noyait dans des problèmes, délaissé par les dirigeants, se trouva à l’abandon. Foudroyé par les sanctions (huis clos et évolution hors Béjaïa, il va retrouver la division amateur 2008/2009, une leçon qui s’avèrera utile, puisque, en l’espace d’une saison, le club présidé par Bennai Arab et l’équipe entraînée par Bouzidi allaient renouer avec la L2.
Métamorphose
Après que Bouzidi eut décidé de céder sa place, les dirigeants ont fait appel à un enfant de la région en la personne de Rahmouni Mourad, lequel n’est autre qu’un des grands joueurs qui ont fait l’histoire de la JSK. Rahmouni accepta de relever le défi dans des circonstances délicates et va traduire l’objectif du maintien en celui de l’accession doucement mais sûrement. Mais au grand dam de ses amoureux, le MOB va échouer à un point du podium.
Rêve réalisé
Rahmouni, regrettant d’avoir laissé échapper l’opportunité de marquer l’histoire, décida de retenter le coup. Avec encore un effectif peu convaincant au départ, il va réussir à constituer un groupe solidaire, apprenant à ses joueurs à se forger une âme de vainqueur, qui leur permettra de mener la danse lors de la phase aller, puis de gérer la phase retour en se montrant intraitables sur la pelouse de l’Unité maghrébine. C’est ainsi donc que Rahmouni, en compagnie de son adjoint, qui a été d’une très grande utilité, va réussir à réaliser un rêve convoité depuis 59 ans. Le mérite revient entre autres à toute la famille du club, dirigeants, staffs, joueurs et supporters.
N. A.
Les artisans de l’accession Dirigeants :
Mustapha Bouchebbah, Zahir Attia, Bennai Arab, Ouzbidour Belaïd, Mohand Sadji, Mohand Ikhlef, Boubker Ikhlef, Mohand Natouri, Karim Bachiri, Djilbani Nouredine, Elyas Aïssou, Omar Abdelkaoui, Zahir Hamour, Cherifi Nabil, Chabane Cherchour et Boualam Djelloul.
Staff technique et médical :
Rahmouni Mourad, Moussouni Faouzi, Salim Zabar, Mourad Tabri, Bennai Mustapha et Ali Bourihane.
Joueurs :
Toual Atmane, Zaïdi Mustapha, Benhocine Mohamed, Bendjenine Bilel, Guedjali Mounir, Berrami Kaddour, Chebana Saber, Baouali Sofiane, Kheddis Sid-Ahmed, Madi Fateh, Hamlaoui Nassim, Ferhat Malek, Akrour Djebar, Dehouche Nassim, Sahraoui Saad, Selloum Islam, Hichem Sadaoui, Djabali Walid, Amrane Fares, Rahal Faouzi, Nemdil Zahir, Sofiane Ikhlef, Zoubiri Amine, Belaïd Rahim, Bedredine Yacine
Les présidents du MOB à travers l’histoire
Depuis la création du MOB, 26 présidents ont eu l’insigne honneur et la haute responsabilité de diriger sa destinée. Chacun s’est acquitté avec plus au moins de bonheur de sa mission, mais tous ont eu le mérite d’avoir cru en ses couleurs et d’avoir donné le meilleur d’eux-mêmes.
Né le 29 septembre 1907, Abdelhafid Tamzali est membre fondateur, mais aussi premier président de l’histoire du MOB. Il est mort le 11 décembre 1957.
Voici la liste complète des présidents du MOB :
Abdelhafid Tamzali : 1954-1957, Loucif Youcefi, Salah (Ali) Haddahoum, Mohamed Mebarki, Hocine Belhocine, Boualem Mendil, Ahmed Dali, Salah Zaouche, Salah (Djelloul), Benachour, Allaoua Kasri, Ahcene Tighidet, Abdelkader Ferdjoukh, Maître Yanat, Abderrezak Ladjouze, Mohamed Oulmou, Mohamed Tikharroubine, Larbi Berri, Larbi Allouache,Yahia Hammouche, Zahir Bennai, Mustapha Rezki, Noureddine Lakelak, Mourad Bouchaara, Nacer Maouche, Arab Bennai, Mustapha Bouchebah, Zahir Attia