Bénin 1 - 3 Algérie : Le jeu et les joueurs

Raïs Mbolhi : il était sur la sellette avant ce match, sa suprématie ayant été contestée par Azzedine Doukha, mais le portier des Verts a prouvé que le numéro 1, c’était lui, en répondant bel et bien présent à Porto-Novo. Même si sur le but encaissé, on ne peut rien lui reprocher, il a rassuré sa défense et nous a gratifié de très beaux arrêts, dont certains décisifs aux 31e et 35e minutes sur une superbe frappe de Sessegnon qui a été le tournant du match, car à 2-0, les carottes auraient été cuites.

Essaïd Belkalem : le défenseur de la JS Kabylie a, comme à son habitude, fait son match. Il a été impliqué, engagé, sobre et viril, mais correct. Petit bémol, il partage avec Madjid Bougherra, son autre acolyte de la défense centrale, la responsabilité sur le but béninois, car il a complètement oublié l’attaquant des Ecureuils Gestede.

Madjid Bougherra : très affûté comme face au Burkina Faso la semaine dernière, le capitaine des Verts nous a gratifiés d’un match à la «Boogy». Un match de combattant et avec un engagement total. Même si le joueur de Lekhwiya a pris un peu de bouteille, il a su compenser ses jambes de trente ans par son expérience, sa lecture des trajectoires et son intelligence tactique. Seul point négatif, sa coresponsabilité avec Belkalem sur l’ouverture du score béninoise où Gestede est absolument seul. Un bon match de «Magic».

Djamel Mesbah: à l’italienne pourrait-on dire. Comme à son habitude, Djamel Mesbah a défendu son côté gauche comme si sa vie en dépendait. Il a aussi mis du cœur à l’ouvrage en taclant, gênant au maximum son vis-à-vis et contestant tous les ballons aériens qui arrivaient dans sa zone. Lui qui n’est pas réputé pour son côté offensif forcera sa nature avec brio lorsqu’il monta d’un cran après la montée de Ghoulam, se procurant deux occasions intéressantes dont un penalty non sifflé à la 70’ minute de jeu.

Mehdi Mostefa : il est tellement constant dans le jeu que l’on pourrait copier coller l’analyse de ces dix dernières parties. L’un des meilleurs milieux récupérateurs de la Ligue 1 française, converti arrière droit en sélection, semble de plus en plus à l’aise dans cette fonction. Mostefa a tout donné, il a défendu encore et encore en mettant tout son corps à contribution. Le joueur d’Ajaccio a tout donné et a rempli sa mission. Il a même essayé sur le premier but de pallier à l’absence de Belkalem et Bougherra, en essayant de gêner Gestede sur le but béninois.

Carl Medjani : le Monégasque est passé inaperçu dans ce match, on ne l’a pas vu. C’est ce qu’un esprit profane dans le milieu de football pourrait dire, mais son travail de sentinelle a été en fait efficace, car son travail de sentinelle a permis d’annihiler le redoutable Stéphane Sessegnon qui était pourtant au top de sa forme. Grâce au travail de Medjani, le joueur de Sunderland n’a pu briller que 4 ou 5 fois dans ce match, et à chaque fois avec danger. Il n’y a qu’à voir l’état du maillot et du short de Medjani en fin de rencontre pour se rendre compte du combat qu’il a dû livrer en marquage individuel.

Mehdi Lacen : il ne fait pas de bruit, mais l’équipe nationale semble être victime de la Lacen dependance, car à chaque fois que le milieu de Getafe n’est pas là, le milieu de l’équipe nationale toute entière s’en ressent. Lacen a été hier égal à lui-même. Il a récupéré et encore récupéré en relançant toujours vers l’avant. Il a même pris la récupération entièrement  à sa charge pour permettre à Taïder de soutenir Feghouli et l’attaque et à Medjani de marquer Sessegnon. Cerise sur le gâteau, une passe décisive, car il est l’auteur du coup franc qui sera repris par Slimani lors du second but.

Saphir Taïder : que dire de Saphir Taïder, à part qu’il est devenu une des valeurs sûres de cette équipe nationale version Halilhodzic en seulement 3 rencontres. Saphir Taïder a été au four et au moulin durant ce match. Ce joueur a, en plus de son travail à la récupération en particulier, et défensif en général, a soutenu Sofiane Feghouli au milieu de terrain permettant à Soudani d’être second attaquant aux côtés de Slimani. Taïder a été très utile en combinant bien avec Feghouli et en apportant toujours une solution. Il sera à l’origine de l’égalisation algérienne en envoyant une chandelle «open under» façon rugby à Slimani qui deviendra une passe décisive. En fin de match, il a provoqué un maximum de fautes grâce à sa technique qui ont permis de casser le rythme et permis à l’Algérie de souffler.

Sofiane Feghouli : le milieu de Valence, un peu lessivé par une longue et éprouvante saison en Espagne, a tout de même «fait le boulot» comme on dit. Celui que ses fans appellent Soso prend de l’expérience africaine et ça se voit. Il a joué à l’économie en ne montant son rythme que lorsqu’il était sûr de faire mouche. Comme à son habitude, Feghouli a essayé de faire le jeu. Il a pris pas mal de coups de la part des adversaires et s’est procuré quelques occasions intéressantes sur coups de pieds arrêtés, mais aussi dans le jeu, où il rate une grosse occasion d’aggraver le score à la 85e minute. Il sera remplacé à la 86e par Guedioura, un changement purement tactique. 

Hilel Soudani : le généreux Hilel, qui a tant de fois sauver les Verts, semble avoir été victime des grigris et du vaudou béninois, car le Puma de Chlef a vendangé 4 buts tous cuits, dont deux grosses occasions à la 15e minute et à la demi-heure de jeu. Soudani a bénéficié d’un traitement spécial de la part des Béninois. On a senti que des consignes le concernant avaient été données. Il s’est beaucoup dépensé, il a pris des coups, mais ce n’était pas son jour. Il sera remplacé par Ghoulam à la 65e minute.

Islam Slimani : l’homme du match ne vient ni du FC Valence ni de Sunderland, il vient du CR Belouizdad. Islam Slimani, avec un doublé, a été le héros de cette rencontre. Le longiligne attaquant des Verts a été, de la première à la 75e minute, où il a été remplacé par Nabil Ghilas, un véritable poison pour les défenseurs béninois. Sa persévérance a fini par payer, puisqu’on le connaissait buteur de la tête et buteur du pied, mais c’est du genou qu’il égalise face au Bénin, alors que l’équipe nationale était mal partie. Slimani récidivera quelques minutes plus tard sur coup de pied arrêté, faisant attraper un AVC à Amoros, le sélectionneur des Ecureuils. Slimani a été aussi le premier défenseur des Verts durant ce match et a pris beaucoup de coups. L’une de ces agressions a conduit à l’expulsion d’un défenseur adverse.

Faouzi Ghoulam : il n’a pas que le numéro 3 de Nadir Belhadj, il en a aussi l’attitude et le sang-froid. Entré à la 65e minute à son poste de prédilection, celui d’arrière gauche, il a fait preuve de beaucoup de métier qui a été utile en cette fin de rencontre. Ghoulam a gêné l’adversaire, a défendu et a couvert le ballon en provocant pas mal de fautes sur lui qui ont dégoûté les joueurs du Bénin qui tentaient de revenir au score.

Nabil Ghilas : deuxième sélection, première en Afrique subsaharienne et premier but inscrit, alors qu’il n’est rentré qu’à la 75e minute de jeu. Nabil Ghilas a prouvé son efficacité. Entré en jeu pour essayer de dynamiter grâce à sa fraîcheur physique, la défense béninoise, il ne lui a fallu que trois minutes pour trouver la faille et à la manière d’un attaquant. En partant seul et en dominant son vis-à-vis. De bon augure pour la suite.

Adlène Guedioura : entré à la 85e minute pour préserver le score de 3-1, le milieu défensif de Nottingham Forest a fait son travail en allant au charbon, comme il sait si bien le faire en Championship.

Mohamed Bouguerra

Classement