Cette fête du football franco-algérien a été une réussite organisationnelle totale et le très nombreux public a pris énormément de plaisir. Et pour cause, rien n’avait été laissé au hasard. La traditionnelle baraque à frites, mais aussi un orchestre d’Allaoui et le trompétiste Djaffar Bensetti qui nous a joué tous les airs à la mode dans les tribunes du stade Zabana d’Oran, et un match de qualité avec des joueurs qui ont, certes, vieilli physiquement, mais qui ont toujours le coup de patte de leurs 20 ans, qui ont enlevé le mal du pays l’espace d’une heure aux nombreux Algériens présents au stade de Tremblay. Le consul d’Algérie à Bobigny, M. Oualid Cherif, et son équipe étaient aussi présents et ont veillé à ce que tout soit mis en œuvre pour que la fête soit belle. Pour l’anecdote, l’Algérie a gagné le match 4 à 2.
Bain de foule pour Ziani et Mekhloufi
Ce sont deux grands internationaux algériens qui ont donné le coup d’envoi de cette rencontre fraternelle, la figure de proue de l’équipe du FLN, Rachid Mekhloufi, et le héros d’Oumdourman, Karim Ziani. Si Rachid Mekhloufi a été respecté, du fait de son âge, par les nombreux fans qui se sont photographiés avec lui, le pauvre Karim Ziani n’a pas eu cette chance. Le milieu de terrain d’Al-Djeich a eu du mal à échapper à une foule de supporters et de jeunes filles, qui l’a littéralement happé. Karim Ziani a, toutefois, contenté tout le monde avec un grand sourire. Le public algérien n’a pas oublié son numéro 15 fétiche, qui, bien qu’étant en vacances, était affûté comme jamais.
Emeute pour Belloumi
Le seul «débordement» ou «incident» que l’on a pu voir lors de cette grande fête, c’est l’émeute déclenchée par l’apparition de l’ancien stratège de l’équipe nationale, Lakhdar Belloumi. Des centaines de supporters ont entouré le joueur qui n’arrivait même plus à respirer. Tout le monde voulait une photo, un autographe, ou un bisou du buteur de Gijon. La sécurité était complètement dépassée et le joueur lui-même commençait à être inquiet par ce déchaînement d’amour de ses fans. Au bout de cinq minutes, une voiture a fendu la foule et a extirpé Belloumi qui est sorti directement du stade devant des Français médusés. Et dire qu’il a arrêté sa carrière il y a plus de 20 ans !
Luis Fernandez, l’Algérien
Lors de ce match de gala entre l’Algérie 1980/90 et Tremblay, les Fennecs étaient renforcés par un Bleu. Un Bleu très expérimenté puisqu’il s’agissait de l’ancienne star du Paris SG et de l’équipe de France, Luis Fernandez. Luis Fernandez, avec son maillot de l’Algérie floqué du numéro 23, a joué la première mi-temps et a régalé le public avec des gestes techniques qu’il ne faisait pas du temps où il était joueur. C’est lui qui égalisera pour l’Algérie en transformant d’une Panenka un penalty obtenu par Nasser Guedioura.
Luis Fernandez : «Cela faisait longtemps que je devais venir jouer avec cette équipe nationale algérienne des années 1980, d’autant plus que je connais la plupart des joueurs, soit personnellement, soit de réputation. Comme cette fois-ci la cause, celle des enfants, me tenait vraiment à cœur, j’ai couché la date sur mon agenda, et aujourd’hui je suis là. J’espère que nous avons régalé ce formidable public. One, two, three, viva l’Algérie.
Belloumi : « Je suis très content et en même temps très ému d’avoir participé à cette formidable manifestation. Content, car nous avons fait plaisir et nous avons donné un peu de l’odeur du pays à nos compatriotes présents sur place, et ému par l’accueil formidable que tout ces gens m’ont fait. J’ai arrêté ma carrière il y a plus de 20 ans, et partout où je vais, on dirait que je suis encore en activité tant je reçois l’amour de mes compatriotes.»
Mekhloufi : «Lorsqu’on m’a fait appel, je n’ai pas hésité une seconde, car tant que Dieu me prête vie, je répondrai toujours présent pour l’Algérie et pour faire le bien et apporter les biens à mes compatriotes, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants. Je suis en famille ici à Tremblay au milieu de l’Algérie du football, car tous ces joueurs de 1982 sont un peu mes enfants.»
M. B.